Une fine et ambiguë parodie.
C'est magique, de lire une comédie qui date du Ve siècle avant notre ère et de rire encore. De se dire "mais c'est tellement actuel !", de trouver des résonances dans les jeux de mots multiples, de déguster la satire (complètement abusive mais délicieuse) de Socrate assimilé à un sophiste, de constater la bêtise de Tourneboule et Galopingre (quels noms !) et l'admirable rhétorique des protagonistes. C'est tout bonnement magique.
Aussi, Les Nuées, c'est universellement recommandable. Drôle, bien ficelé, avec même une jolie chute. Aristophane est terriblement fort et harangue son public avec adresse, même si la critique est facile et la distance avec la réalité évidente. Avec en plus une portée didactique indéniable (y a-t-il une morale ? Se noie-t-elle dans la comédie ? Qu'en est-il de la dimension religieuse ? Comment prendre la chose ? Complexité inside.), bref, un passage obligé pour les amateurs de culture antique.