Ce qui ressort en premier d'Une Place à Prendre, c'est cette impression de lire une première oeuvre. Une oeuvre de jeunesse même. La construction n'est pas parfaite, l'histoire pas captivante, mais on sent un auteur en puissance qui essaie de son mieux de faire entrer le lecteur dans son univers.
Le problème ? J.K Rowling n'est pas une jeune auteur. Quand on a écrit une saga comme Harry Potter, on a normalement derrière soi un peu de bagage. Certains diront que Harry Potter était à destination des enfants, ce qui lui simplifiait certainement la tâche. Ceux-là ne se sont jamais rendu compte de la difficulté d'écrire une histoire pour les enfants. Dans le genre, les 7 tomes d'Harry Potter était un régal au niveau écriture, pour les plus jeunes comme pour les plus âgés.
Que s'est-il passé ? Difficile à dire. Le sentiment que Rowling veut se défaire à tout prix de sa réputation est récurrent. Les personnages sont vulgaires, les ados pensent cette fois explicitement au sexe (voire passe à l'acte), la réalité dépeinte est noire et poisseuse. Du moins, ce sont les intentions derrière l'histoire. Il en est tout autrement. Les personnages, bien que décris largement dans la difficile première partie, sont caricaturaux au possible. Bien sûr qu'il y a des hommes violents, des drogués ou des scarifications en Angleterre. Dommage que ceux qui peuplent ce roman sont les mêmes que ceux qu'on voit depuis des années dans des téléfilms au rabais.
Est-ce qu'on prend plaisir à lire Une Place à Prendre ? Pas toujours. L'histoire se déroule de façon parfaitement prévisible, sans qu'on s'en soucis beaucoup de toute façon. Oui, j'attendais sans doute beaucoup trop de ce J.K. Rowling. Mais là, il n'y a tout simplement pas assez.