Blue Velvet
7.2
Blue Velvet

Morceau de Lana Del Rey ()

Reprise du titre de Tony Benett (début 50s) pour la nouvelle campagne d’H&M, dont Lana del Rey est la nouvelle égérie. Celle-ci reviendra le 12 novembre avec la réédition de son album Born to Die, amélioré de compositions inédites.

Les puristes regretteront que de cet hommage évident à Lynch, toute violence et toute animosité aient disparus. C’est une version épurée, jouant de sa perfection formelle, statique et virginale, pour accorder un cachet « arty » et peut-être même « underground » à une marque qui, si elle se base sur la vulgarisation du luxe ou sa reproduction surfaite mais décente, manque singulièrement de charme et d’inventivité.

Tout est construit ici selon le Blue Velvet mythique de Lynch : soit en calquant avec une fidélité faussement maladroite, soit en réitérant façon "light". Le pull angora de Sandy, auquel elle porte des caresses que personne ne lui accorde ; un Dennis réformé, propret et passif, mais à la béatitude autrement peu rassurante ; un public hypnotisé et disposé, mais dont les formes ont fondues et se reflètent. Seule Dorothy semble avoir tout à fait disparu sous une nouvelle peau, alors que Jeffrey devient un gentil mousse sensible évadé sans le savoir d’une ligne industrielle post-Querelle.

Les références sont radicales, jusqu’à la chambre "mystère" de Twin Peaks et le nain déboulant pour briser toute l’harmonie (mais dans un geste rappelant là encore un moment-clé du film de 1987). Dommage que Lana del Rey force les moues en réponse à celui-ci. Son attitude tend à briser l’opacité et l’onirisme parfaitement orchestré tout le temps précédant.

A noter que le clip évoque aussi, peut-être malgré lui, Le Mariage d’Eva Braun, ou dans un milieu chic et stoïque, une femme trouvait sa place en canalisant une sorte de désespoir lucide à propos de son identité.
Zogarok
8
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le 10 sept. 2013

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