American Horror Story ou comment (mal?) adapter le genre de l'épouvante à la narration "série" ?
Cette "critique" ne porte que sur la saison I
Sang, sexe, latex.
Êtes vous plus épouvante ou plus série ?
American horror story est un bel essai de mariage de l'épouvante et de la narration série, mais ce mariage cache quelques imperfections: un des partenaires (l'horreur) prenant, bien trop souvent,l'ascendant sur l'autre.
Il n'y a pas ici de révolution dans le genre de l'épouvante: une très jolie maison hantée, une famille déchirée qui cherche à se recomposer, des séances de psy, une voisine qui aurait du penser à l'avortement, de vilain garnements... mais rien de kitsch, peu de référence au diable et à dieu, non plutôt une certaine volonté "d'analyser" (l'un des personnages principaux est tout de même psy) les peurs et les tourments de la société américaine (infidélité, sex addiction, mass murder, tueur en série (référence au dahlia noir), mais aussi homosexualité, avortement). La série est à ce sujet "républicaine".
Alors réussite ou pas ? Si le cahier des charges étaient de faire peur, cette partie est dans l'ensemble bien remplie: bande son qui accompagne l'atmosphère sombre et étouffante de cette maison des années 20 à LA, sursauts, hémoglobine, personnages hideux tant physiquement que moralement...
Le scénario repose également sur des peurs bien répandues: agressions, effractions, chantage affectif, violences, suicide... le tout remarquablement bien jouée.
Autre point positif: certains épisodes sont excellents tant par leur rythme que par leur intrigue... malheureusement ces épisodes renforcent le côté médiocre de l'autre moitié de la série.
Car le problème est bien là l'horreur éclipse parfois la bonne tenue du scénario, de l'intrigue globale, voire pire lui donne une tournure alambiquée à ce qui se passe et ne parvient pas à éviter la perplexité du spectateur.
Sans révéler d'informations, le dernier épisode de la première saison est révélateur des faiblesses du scénario: manque de structure (trois péripéties qui se suivent et qui détruisent l'unité de cet épisode), un nombre de personnages bien trop important (ce qui a pour résultat de ne pas leurs donner tout le relief psychologique qu'on pourrait attendre) à tel point que certains d'entre eux pourtant important n'apparaissent pas dans ce dernier épisode, des questions qui restent sans réponses...
Pour conclure, Si vous êtes fan de films d'épouvante cette série a été réalisée pour vous, certains épisodes vous marqueront, puisqu'ils peuvent être vus comme de petit film d'horreur; maintenant si vous êtes plutôt amateur du genre série, avec un scénario global qui tient parfaitement la route, des épisodes bien ficelés, des personnages travaillés et complexes soyez indulgents...