Si une ado vous dit d'acheter une maison, ne le faites pas.

Article sur la saison 1, avec pleins de morceaux de spoil.

Petit synopsis avant de commencer :

Une famille, composée d'un papa infidèle, d'une mère désabusée et d'une fille pas trop crétine mais adolescente quand même, déménagent dans une maison au lourd passé.

J'ai commencé cette série dans la douleur ('Fin non, quand même, le pilote est sympa) et je l'ai terminé impatient de voir la seconde saison. C'est dingue de voir comment foutre des fantômes dans quelque chose ça me botte. Aux chiottes la crédibilité. Il faut dire que la série, dans sa globalité, est vraiment bien écrite : Dés l'épisode 5, les évènements se conjuguent particulièrement bien et l'accroche est totale. A aucun moment la série ne nous explique frontalement "Tiens là, tu vois, en fait il y a des fantômes dans la maison", mais nous laisse le comprendre. La maison est peuplée et il est difficile, au début, de comprendre ce qu'il se passe, de savoir qui est qui, qui est quoi. On est confronté à de nombreux mystères qui paraissent peu cohérents mais auxquels on adhère puisque la série nous abreuve fréquemment de réponses introduites plus ou moins (davantage plus que moins) subtilement. Donc ça va, c'est mystérieux mais pas frustrant.

Cela dit, si l'écriture des épisodes est réussie et plutôt équilibrée, la saison est clairement en dents de scie. Mention spéciale aux épisodes 2,3,4 et 12, les mauvais élèves. C'est dommage de finir une saison aussi prenante sur un épisode aussi précipité et mièvre (J'irais pas jusqu'à comparer avec Casper, mais ça fait quand même très "Gentils fantômes contre méchants fantômes"). D'ailleurs, je ne sais pas si la série a la prétention de vouloir nous faire peur, mais ce n'est clairement pas (si, ptet pour le pilote) le cas. Le format ne le permet clairement pas de toutes façons. Dés le moment où le point de vue fantôme est adopté, l'effet d'effroi s'estompe et ne restent que des histoires entre vivants et morts, l'enjeu principal étant que la famille, notamment les adultes avec leurs habituelles oeillères (Parce qu'il n'y a que les enfants où les adolescents, dans les films, qui réussissent à ne pas être rationnels), découvrent que sont réellement ces gens qui squattent leur demeure. Le principe de base de la série est (presque : teenager love story oblige) entièrement au service du récit, et ça, c'est vraiment bien. Les seuls appartés sont le passé des personnages, souvent révélé partiellement, et qui servent eux aussi parfaitement le récit.

La maison est peuplée et se peuple au moins doublement avec la nouvelle génération de propriétaires qui nous est présentée et qui fera beaucoup de victimes, l'air de rien. Les personnages, encore plus les morts, sont pour la plupart vraiment intéressants : Tate le psychopathe, la Bonne et son superbe principe d'ambiguïté (Soulevant au passage plus ou moins intelligemment certaines problématiques féministes) les deux propriétaires gays (Pas très bien écrits puisque leur seule charactéristique en tant que personnages se trouve et se focalise sur leur orientation sexuelle, ce qui est assez triste et pauvre. Mais bon, ils sont vraiment cools quand même), ... Et tout ce beau monde se retrouve à devoir interagir/hanter (avec) les vivants présents dans la maison ainsi que les morts. Entre fantômes, ils ne s'apprécient pas spécialement, ils sont morts à différentes époques mais n'ayant aucun échappatoir ils sont dans le même bateau, coincés dans une maison. J'adore ce principe. En plus c'est bien mis en scène, on n'appuie pas dessus, ça devient pas un "fantôme académie", ils n'ont pas énormément de contacts entre eux mais on les sent reliés d'une façon ou d'une autre.

American Horror Story, saison 1, n'atteint pas des sommets mais reste une très bonne série bien écrite, intéressante, bien jouée, absorbante et avec rien qui fasse grincer les dents (Sauf l'autre idiote qui se scarifie). Je recommande.