Breaking Bad
8.6
Breaking Bad

Série AMC (2008)

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Mon avis sur cette série qui m'a enivré pendant plusieurs nuits d'été

S'il faut donner un avis sur une série, c'est bien sur celle-là. Je m'exprime rarement et à juste titre. Seulement là je suis obligé de rendre une partie de tout l'amour que m'a donné cette série. Je parle d'amour, car je n'ai jamais autant aimé une oeuvre télévisuelle (voir une oeuvre tout court).

Je l'ai découverte grâce à des amis. Ils avaient offert à un des nôtres le DVD de la première saison. À l'époque j'étais en manque de série. Je n'en regardais plus depuis la fin de mes séries d'adolescences, MI-5, Rome, Kaamelott, les Tudors et surtout Stargate qui, je n'ai pas honte de le dire, reste une série à part pour moi à de nombreux égards.

Le speech de la jaquette m'avait convaincu d'essayer quelques épisodes. Je n'ai jamais pu arrêter. Je n'en ai pas eu envie à vrai dire. Il y avait une force qui se dégageait de cette série. Celle d'une oeuvre maitrisée sur le bout des doigts. Jamais je n'ai trouvé de défauts dans le jeu des acteurs. Et même Anna Gun et son personnage antipathique ne m'ont jamais détourné de la série. Il y a plusieurs raisons à cela.

D'abord le jeu des acteurs. Bryan Cranston est l'équivalent d'un ballon d'or qui viendrait du monde amateur. Une carrière de seconde zone avant BB. Et pourtant un talent insolent, époustouflant. C'est la découverte de la série au premier visionnage. Un talent brut passé au travers des mailles du filet des grandes productions télévisuelles US (second rôle dans Malcolm ça ne compte pas vraiment). Je félicite aussi au passage le type ou la fille qui s'est dit, lui on le prend. Meilleure décision de toute sa putain de vie, assurément!

Mais le Héros n'est rien sans une faune du même niveau. Celui qui ne devait pas dépasser plusieurs épisodes s'est imposé comme un acteur digne des grandes "gueules" du cinéma. Aaron Paul c'est la fraicheur même. La force de l'âge, l'insouciance, l'innocence. Jamais je ne me suis sentie aussi en adéquation avec un personnage. Il a rendu un personnage de blaireau sublime. Le "Bitch" ne résonne jamais aussi bien que dans sa bouche. Son langage "rappeur" blanc qui traine en longueur est un délice. Sans le vouloir, ils ont trouvé un vrai héros par le biais de Jesse Pinkman.

Je passe vite fait sur le reste du cast qui complète l'alchimie qui a réussi à donner cette palette de personnages. Antiphatique Skyler, ennuyeux Walter Jr, le professionnel Mike, les hilarants Badger, Skinny Pete et Huel. L'intégrité d'Hank, la dangerosité de Gus, la folie de Tuco, l'affreux Todd. Et bien entendu Saul Goodman qui a gagné son spin off. Et c'est mérité.

Seconde grande réussite, une mise en scène efficace. Quelques scènes à rallonge, c'est vrai. Mais qui permettent toujours de se poser et donnent une dimension supérieure à la série. La série bénéficie d'un niveau cinématographique. Les plans sont recherchés. Jamais le Nouveau-Mexique ne m'aura été aussi intéressant;).

Troisième atout du show et non des moindres, le scénario. Que ce soit dans la gestion du suspens, des temps morts, de la cohérence. Rien n'est laissé au hasard. Et nous aimerions prendre part à cette histoire tellement elle est bien écrite. Et puis la force de la descente aux enfers d'un homme lambda (enfin façon de parler) aveuglé par son impression de maitrise personnelle des évènements est un sujet terriblement porteur. De même que cette vision de l'humanité, de la cruauté, de la responsabilité, de l'amour. Que ce soit le sort de Krazy-8, Gale, Jane ou celui de cette famille désoeuvrée chez qui tombe Jesse. D'ailleurs Jesse est le meilleur personnage à ce compte-là. C'est lui qui concentre quasiment toute l'humanité du show. Entre ce qu'il prend, ce qu'il voit, ce qu'il cautionne et commet. La saison 5 n'a fait que confirmer que son personnage est celui qui a le plus souffert de la série. Pour conclure sur le scénario et sans spoiler, nous avons aussi le droit à une FIN. Une vraie de vraie. C'est assez rare pour le mentionner. C'est aussi ce qui permet de partir en "paix" avec cette série. Ça atténue un peu la perte, je dirais.

Enfin dernier point, j'ai beaucoup de nostalgie pour les heures passées à regarder la série. Dans une période où la satisfaction était absente de mon vocabulaire, j'ai été d'autant plus réceptif à la série. De même j'y ai vu l'une des choses que j'aime le plus et dans laquelle je m'identifie le plus, celle de losers, marginaux à leurs heures perdues. En dehors des sentiers battus. Walt et Jesse sont pour moi des héros à part entière.

Bon j'arrête sur cette critique dithyrambique qui est loin d'avoir 1/10 du talent de son sujet.
BrianNorris
10
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le 3 oct. 2013

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Brian Norris

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