Facile et fonctionnel

Bref, après en avoir entendu parler ad nauseam, je me suis laissée tenter et ai pallié à mon absence de télé par le site de canal plus. Sans doute pas la meilleure façon de découvrir la série, mieux pensée pour une diffusion hachée dans le temps.

Les sujets ne sont certes jamais originaux mais le traitement est efficace - c'est souvent là la base de la comédie fonctionnelle - et l'acteur comme le personnage ont quelque chose de "physiquement attachant", l'aura un peu fade mais sincère du copain qu'on est content de recroiser un soir de semaine dans le métro, et pas de celui auquel on se verrait raconter sa vie ou refaire le monde autour d'un verre pendant des heures et des heures. Mais la série n'a pas d'autres prétentions, et est donc de fait parfaitement calibrée pour son rythme et son horaire de diffusion : sa légèreté survit très mal à l'enchainement d'épisodes les uns après les autres, qui lassent vite et font apparaitre les limites évidentes du format et aussi du fond. On voit à peine se dessiner une progression ou un objectif après une quinzaine d'épisodes et si la série ne présente qu'un coté purement descriptif, un miroir posé devant le spectateur sans jamais lui proposer de le briser ou de faire quoi que ce soit pour changer l'image qui s'y reflète. En somme, un miroir qui ne 'réfléchit' pas (libre à certains d'aimer tel quel ce qu'ils y voient, une façon comme une autre d'être heureux) mais renvoie un reflet pas si mal vu.

Cette série ne mérite donc pas l'engouement surréaliste qu'elle génère, mais pas plus la haine froide que certains semblent lui vouer. Creuse ? Oui, mais en l'assumant totalement. Opportuniste ? Sûrement (l'épisode "J'ai fait les courses avec mon frère", placé bien en amont de tous les autres chronologiquement parlant, en est un parfait exemple) Mais j'y vois plus une volonté des auteurs de s'amuser que de véritablement exploiter un spectateur un peu feignant.

Finalement, la série (et son succès) m'apparait plus comme un épiphénomène aux origines assez évidentes... Bref marche sans doute très fort parce qu'énormément de gens s'y reconnaissent, et Bref est peut-être un peu triste parce que tant de gens s'y reconnaissent.


EDIT : 21 épisodes et c'est la 3ème fois qu'on se cogne le supermarché. A défaut de baisser ma note (tentant...) j'en reste là pour la série. Dommage