(SPOILERS)
Il est difficile de noter une série dans son ensemble tant la qualité peut varier d'une saison à l'autre, voir d'un épisode à l'autre, il faut arriver à faire la synthèse de ce qui a fonctionné ou non, de l'orientation qu'on choisi les développeurs, de l'évolution des personnages (et souvent du renouvellement du casting) au fil du temps, ainsi que de la qualité des fameux "season finals" si importants dans le cœur des fans (de façon irrationnelle d'ailleurs).
En ce qui concerne House, l'on pourrait schématiser grossièrement par :
- Trois premières saisons de grande qualité.
- Une quatrième saison de transition.
- Quatre dernières saisons en demi teinte.
Les saisons une à trois introduisent bien entendu les personnages, forts réussis au demeurant. Il y a bien sûr House, empli d'ego, génial, cynique, drôle mais aussi complexe, misérable (on le voit dans sa fin de relation avec Stacy notamment, dans la saison 2) et même autodestructeur (dans une première partie de saison 3 mémorable) ; mais il y a aussi une équipe qui arrive miraculeusement à exister malgré le charisme débordant du docteur (Chase, Cameron et Foreman) ainsi que la directrice de l'hôpital et Wilson le seul ami de House. L'autre point fort de la série est que les cas médicaux gardent une place importante dans l'épisode et ne sont pas que des faire valoir. Dommage toutefois que la structure des épisodes soit identique et que les cas se résolvent toujours de la même façon (le fameux déclic "housien").
Par la suite le casting a été complètement renouvelé avec plus ou moins de bonheur. On retiendra 13 et Taub, un peu moins les autres. Le personnage d'Amber par exemple n'est pas forcément le plus mémorable alors qu'il sera mis en avant au travers d'une relation avec Wilson intervenant comme un cheveu dans la soupe, et qu'il sera "sacrifié" pour faire basculer la relation entre les deux amis de toujours. Un renversement de composition d'équipe d'autant plus décevant qu'il avait été plutôt bien amené dans un saison 4 aux allures de parodie de show TV (bien que les remplaçants continueront d'arriver au cours des saisons suivantes). La saison 4 a donc ses bons et ses mauvais côtés, mais elle annonce quand même un virage de mauvais augure pour la série.
Car par la suite la série va brutalement s'enfoncer dans la médiocrité malgré quelques sursauts. En voulant se focaliser sur la relation Wilson/House, les scénaristes vont se rapprocher du ridicule des soap qu'ils s'amusent à parodier si souvent. Certes les facéties des deux compères sont assez drôles mais l'analyse permanente de leur rapport s'avère lancinante, trop durable (elle se poursuit durant les quatre saisons) et masque totalement l'intérêt des cas médicaux. Les intrigues secondaires autour des membres de l'équipe ne relèvent malheureusement pas le niveau bien au contraire.
Il faut toutefois souligner que certains passages valent le détour comme le final de la 5 (qui va avec le double épisode de la saison 6 dans l'hôpital psychiatrique, moment trop bref hélas !) mais ce ne sont que des réussites éphémères. Ceux des saisons 6 et 7 sont par ailleurs ratés.
On attendait la saison 8 avec l'envie de voir un final détonnant, marquant pour que la série reste dans les mémoires. Le contrat n'est pas rempli même si la fin n'a rien de catastrophique ; cela finit sur une note positive (House ne se suicide pas) qui ne correspond que trop peu au personnage, avec un léger soupçon de drame (la mort imminente, mais non représentée à l'écran, de Wilson) pour masquer la volonté de terminer sur un optimisme béat.
Il restera donc de House un personnage d'un charisme et d'une complexité attrayants, pour une série à la fois drôle et d'un désespoir profond mais qui n'aurait peut-être pas dû durer autant, ou alors qui aurait dû savoir évoluer d'une autre manière. Une chose peu évidente d'autant plus qu'il a fallu gérer les départs inattendus de certains comédiens (interprétant Kutner, Cuddy ou encore 13).