Ernest, le vampire
6.3
Ernest, le vampire

Série (1989)

Ernest le vampire est un dessin animé qui passait -merci Wikipedia car je ne me souvenais pas du nom alors que ça m'avait marqué- dans "Cellulo", un programme de la Cinquième pour les enfants qui rentraient chez eux manger le midi au lieu de supporter la bouffe de la cantine. On y proposait divers dessins animés et courts-métrages d'animation durant 26mn, et c'était présenté par un brave gars surnommé "Bromby", un jeune homme qui se faisait casser la gueule de temps à autre par des personnages animés qui voulaient monter dans son vaisseau, au milieu d'un décor chaotique où s'empilait un bazar parmi lequel nous pouvions voir de nombreuses bobines de films (apparemment Mr Bromberg fait du travail de restauration dans la vraie vie).

Malgré le caractère étrange de pas mal de dessins animés passé dans "Cellulo", ou "Ca tourne Bromby" qui est un dérivé, comptant par exemple une poursuite sans fin en pâte à modeler entre policier et bandit ou un dessin animé avec un employé que son patron tente à tous prix d'éliminer, de quoi donner un coup de poing dans la cervelle des enfants, nous sommes tout de même en droit de nous demander comment un dessin animé comme Ernest le vampire existe.

Il n'y a pas de ligne directrice, ça parle simplement de ce que je pensais longtemps être un morse mais qui est en réalité un éléphant (je vous assure, regardez le premier épisode) à corps d'homme, et vampire qui plus est. Une sorte de John Merrick Nosferatu, quoi.
Eh bien ce fameux Ernest se livre à des activités bien différentes selon les épisodes, ainsi nous avons "Le réveillon d'Ernest" ou "Ernest va au cabinet" (un classique), le seul point commun à chaque fois est qu'il finit par mourir plus ou moins affreusement, sauf qu'en fait il se réveille dans son cercueil, l'air tout aussi troublé que nous. De quoi légèrement traumatiser les gamins, quand même. Comment ne pas être marqué par cet Ernest qui est quand même le vampire qui perd son fute sous les effets des rayons du soleil, avant de finir en tas de cendres ?

Il y a tout de même eu plus d'une centaine d'épisodes comme ça, d'environ 2mn chacun, sans aucune parole. C'est ce qui facilite leur (re)visionnage ; c'est court, c'est très étrange, et pourtant en quelque sorte brillant.
A résumer la trame de certains épisodes, on se demande où ils sont allés chercher ça. Par exemple : la théière d'Ernest essaye de manger son croissant, puis voilà que sa chaise s'y met, et finalement son manoir lui-même.
Les épisodes sont toujours absurdes, l'absence de paroles favorisant un humour digne de films muets glauques, avec des gags façon Benny Hill qui profitent de la liberté d'un cartoon mêlés à ce qu'on peut considérer comme de l'expressionnisme Allemand pour les moins de 12 ans.

A revoir ça aujourd'hui, on se croirait en plein trip, à se demander sans cesse ce que c'est que ces histoires de fou. Pourquoi Ernest perd si souvent son pantalon ? Seigneur, ils font référence à Fantasia ? C'est moi ou Ernest s'est noyé dans ses toilettes ? Et d'autres innombrables questions comme : pourquoi diable des fantômes mangent son repas et comment se fait-il qu'il fasse pousser des tombes en les arrosant ?
Que de WTF qui s'enchaînent, et pourtant Ernest le vampire est une série travaillée dont on ne peut que remarquer la précision des traits des décors et l'attention portée à la musique.

Un dessin animé si saugrenu que c'en est drôle mais pourtant très déstabilisant, et encore chargé de mystère. Perturbant pour les grands et encore plus pour les enfants... ou l'inverse ? Je ne saurais dire.
Fry3000
8
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le 31 déc. 2010

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Wykydtron IV

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