Kaboul Kitchen par MarieDmarais

L'Afghanistan a été, et reste encore, le théâtre de toutes les horreurs. Mis à feu et à sang par les Talibans puis par les armées occidentales, il est difficile de croire qu'il fut un temps où il faisait bon y vivre et où l'espoir d'une reconstruction du pays et de sa capitale mettra les choses à plat et guérira les blessures. Il suffit de lire les 2 chef d'œuvres de Khaled Hosseini, Les cerfs-volants de Kaboul et Mille soleils splendides, pour s'en convaincre si les médias n'ont pas su le faire. Alors, en visualisant la bande annonce de la nouvelle série originale de Canal+, Kaboul Kitchen, on est en droit de se poser une question : peut-on rire de tout ?

Parce que Kaboul Kitchen est loin d'être une série fiction. Elle rentre plus facilement dans la case série comédie... Et quand on a le cerveau formaté par les images d'un Kaboul dévasté, en ruine, où le droit des femmes est à peu près aussi respecté que celui des moustiques, il n'y pas de quoi rigoler. Pourtant, en suivant Gilbert Melki alias Jacky et sa bande dans les rues de Kaboul et au fin fond de son restaurant pour expatriés, on ne peut s'empêcher de sourire. Un sourire gêné mais un sourire tout de même. Car les plus gros clichés (ou pas) du monde du Moyen-Orient sont bien présents : les femmes, le port de la burqa, l'alcool, la religion, la corruption, le pouvoir militaire, etc., et portés en dérision. Imagine : cinq gamins se poussant pour mater, par un trou dans la palissade du restaurant de Jacky, les occidentales en bikini se dorant le graillon au bord de la piscine. Leur arrive dessus le nouveau voisin intégriste. Voilà qu'il nous fait tout un foin pour deux cuisseaux blancs à l'air et demande au propriétaire du lieu tout juste sorti du lit en caleçon, de construire un mur en béton pour la modique somme de 20000 $. Le tout se passant au beau milieu de la rue entre les burqas ambulantes et les charrettes de légumes tirées par des ânes. On se croirait dans La vérité si je mens version outre méditerranée... Il y a de quoi être confus !

Au final, on ne peut pas dire que cette nouvelle série, de la même veine que H en son temps, soit mauvaise ou de mauvais goût. C'est juste que le lieu d'action met mal à l'aise. On a beau être occidentaux, on en a pas moins une déontologie. Tiens, un Pékin kitchen aurait été moins dérangeant. Oui mais les chinois ne semblent pas avoir de problème avec l'alcool et les silhouettes de femme dévoilées. Ah... Mais il paraîtrait que le scénario est basé sur des faits réels. Ah bah si les faits sont avérés on peut se lâcher alors ! Non ?