J'ai eu un avant et un après les Sopranos. Avant, je n'étais pas grand fan de séries. Les seules rares que je regardais, étaient toutes humoristiques (South Park, H, Prince de Bel-Air...). Je connaissais les Sopranos de nom mais je n'avais jamais été spécialement tenté de me lancer. Pourtant j'ai toujours bien aimé les histoires de gangsters. Sans doute que j'ai toujours cru que les séries étaient inférieures au cinéma.
Toujours est-il qu'un jour je me lance. Résultat : j'ai tout dévoré comme un affamé. Et là j'ai découvert qu'une série dramatique pouvait égaler voir dépasser les plus grands films. Les Sopranos, les Affranhis 2.0. Pour la première fois, je comprends l'avantage d'une série sur un film : on s'attache mieux aux personnages qui eux, sont plus approfondis. Fini les seconds rôles au rabais pour James Gandolfini. Maintenant, le boss, c'est lui. Bienvenue dans le New-Jersey, bienvenue dans l'univers de Tony Soprano et ses capos. Vous aurez le choix. Un verre au Bada Bing, une pizza au Vesuvio ou un sandwich chez Satriale's. C'est comme vous voulez.
La première saison met les personnages en place, le tout prend de l'épaisseur dans la deuxième saison, ça s'accélère dans la trois, la quatrième garde le cap et la cinquième atteint les sommets. Sur ces cinq saisons, tout est crédible, aussi bien les personnages que le scénario. Même constat que pour The Wire, on cherche le style et la classe, pas les feux d'artifice. On est chez HBO ici, pas chez FOX. Chose très osée : Tony Soprano va chez la psy. Dans les années 2000, aux USA, tout le monde va chez son psy, même les mafieux. Tony Soprano face à une psychologue. Un mur qui parle à un mur. Ca peut frustré et être saoulant. Cela n'apporte pas grand chose à l'histoire MAIS l'intérêt est de donner un visage plus humain à ce gros dur un peu beauf sur les bords.
Donc là, on en était resté à cette cinquième saison frôlant la perfection. La sixième n'aurait pas pu la dépasser. Déjà, le simple fait de l'égaler eut été difficile. Divisée en deux parties, elle atteint le niveau des troisième et quatrième dans sa première moitié. Pour ce qui est de la seconde, quelques petits épisodes de plus n'auraient pas été de trop pour mieux conclure cette grande fresque. Il se passe trop de choses en trop peu de temps. C'est le seul reproche que je puisse faire. Malgré cela, la scène finale est du pur génie. Il faut de l'imagination et une bonne dose de courage pour conclure une telle série de cette façon. Personne n'est resté indifférent. Si vous l'avez comprise du premier coup. Félicitations. Mais par pitié, je ne veux plus entendre dire que la fin des Sopranos est suggestive. Non, non et non ! Il n'y a qu'une possibilité. Le reste n'est que fantasme. Tony Soprano est... Clap !