Un conte moral et laborieux

[SPOILER épilogue]

Après sept saisons, chacune plus laborieuse que la précédente, le couperet tombe : oui, en fait on avait raison de douter, c'était vraiment mauvais et pas subversif pour un sou. La dernière saison semblait aborder la question de l'apparition du Sida dans les milieux gays, comment elle a mis fin à la fête. Développement intéressant pour une série qui utilisait le vampirisme comme une métaphore des pratiques sexuelles "déviantes" selon la culture protestante au pouvoir.

C'aurait été trop déprimant pour le spectateur ! la morale de plus de quatre-vingt épisodes ? "mariez-vous et faites des bébés". Entre les épisodes interminables où l'on fait le deuil de tel ou tel personnage (sortez les mouchoirs et un bon bouquin), la série règle ses comptes. On ne se plaindra pas que le gros macho-garou se prenne une balle (il était temps), mais d'autres (balles) se perdent. Les étrangers (pardon : les yakuzas) sont liquidés à la va-vite (tout ça pour ça ?), "vampire Bill" retrouve le chemin de Dieu. Pareil pour la mauvaise mère alcoolique. Le shérif se fait "pousser des couilles", il accepte enfin de devenir père et trouve une mère à protéger. Le propriétaire du bar trouve enfin l'amour (il acccccepte enfin l'amour qui l'appelait c'est beau) et fonde une famille et devient père. Dans une apparition, la veuve du militaire reçoit la bénédiction de son époux : elle aura le droit de prendre un autre homme, elle sera protégée. La vampire qui dévoyait la jeunesse ? tuée par l'homme vertueux en plein vice. Jessica et son grand dadais ? ils se réconcilient car un homme fort sait pardonner et l'amour d'un homme fort et droit est plus fort que le vampirisme ! le prince des vampires très très sexy ? il survit à la maladie car le Sida ne peut pas tuer quelqu'un de populaire. etc.

La méchante (et très salope) de la série ? en fait elle était pas vraiment chrétienne, elle a changé de religion et puis elle finit condamnée à être violée jusqu'à la fin de ses jours. Na !

L'héroïne de la série ? elle accepte de grandir. Elle fait ses adieux à sa jeunesse délurée faite de fornication et de mauvaises fréquentations. Enfin ! elle devient, bien sûr, mère.

LA MORALE EST SAUVE. Amen.