Les meilleures séries comiques selon Scolopendre

Annotation :

« The Nanny », une série que j'ai dû voir deux ou trois fois. Une fois en VF aux premières diffusions sur M6 (erreurs de jeunesse), et deux fois depuis en VO.

Pourquoi j'aime autant cette série de merde ? Bah un début de réponse doit se trouver dans le fait que c'est pas tant une série de merde qu'on semble le penser en France. Elle est pas parfaite, c'est clair. Des thèmes qui tournent parfois un peu en rond (mariage, mariage, mariage), des enfants narrativement sous-exploités et mal dirigés (Maggie et Gracie surtout), des références à la pop culture américaine un peu galère à suivre pour un frenchie (ça c'est pas un défaut en soi, c'est juste un souci d'universalité, c'est le principe de la série de baigner dans ce monde donc difficile de le lui reprocher). Quelques reproches pourraient aussi être formulés sur un plan plus politique, mais je n'irai pas sur ce terrain. Et bien sûr, comme souvent : trop long. Bref, pas parfait. Mais dans sa globalité la série représente tout ce qui fait l'essence d'une bonne sitcom quasi-théâtrale.

Des comédiens géniaux (Fran Drescher, Daniel Davis, Lauren Lane, Renée Taylor, Ann Guilbert !) qui donnent d'eux-mêmes et qui s'éclatent dans leurs rôles, avec des personnalités dont les bonnes ondes transcendent la fiction (Fran Drescher elle-même est affreusement attachante), ça crée une délicieuse complicité entre les personnages et le spectateur dont je ne me lasse pas d'un visionnage à l'autre. Ils savent jouer avec la frontière entre le vrai et le faux, il y a quelque chose d'authentique et d'organique dans ce jeu que je ne retrouve même pas dans The Office et qui me fait passer outre tous les défauts.

C'est pas pour tout le monde, au fond ça reste sûrement un choix perso. Mais quand on se laisse porter par cet univers, on passe assurément un moment cool.

Et puis... Grand-Mère fucking Yetta.

Annotation :

Quand « South Park » a commencé à sortir, cette série pissait de l'acide sur des réalités et un obscurantisme qui nous dépassaient peut-être un peu à l'époque en tant que Français. Les gens en ont principalement retenu le caca et les gros mots.

Le fait est que plus les années passent, plus les États-Unis nous exportent leur culture puritaine, leurs hypocrisies et hystéries locales, et plus le grinçant de cette série résonne par chez nous.

Il fallait deux génies pour enfourner autant de finesse de propos dans un tel excès de violence verbale et visuelle. Toute la magie de « South Park » réside dans ce contraste entre le fond et la forme, un propos profondément intelligent exprimé avec une méchanceté guerrière, désespérée et provocatrice.

Annotation :

Objectivement c'est le cas d'école, subjectivement c'est toute une génération. C'est formidablement bien écrit et marquant. Inutile que je m'étende sur une série qui a déjà poncé les claviers de nombreux critiques plus compétents que moi.

Annotation :

Astier...

Rendons à Arthur ce qui est à Arthur, ce type est un excellent dialoguiste. Il a parfaitement compris ce qui faisait tout le croustillant d'Audiard. Il a exactement compris ce qui marchait si bien dans les bouches de Jean Gabin, Lino Ventura, Bernard Blier, etc. Et Kaamelott, à mon sens, c'est un immense hommage à cet âge d'or du dialogue humoristique français : rugueux, imagé, percutant, bien tourné. C'est la classe, c'est propre, chapeau bas.

Et c'est bien pour ça que franchement, au fond, ce qu'on retient de Kaamelott, ne nous le cachons pas, ce sont les répliques.

Sur le reste, Astier, globalement, c'est pas une machine de guerre. Niveau mise en scène il prend jamais trop de risques, on est généralement sur du plan fixe, ça cause, et on repose tout sur le talent et le naturel des comédiens. Et on n'en demandait pas plus donc pas de problème. Niveau écriture, bon bah il est un peu aux fraises, ça casse pas trois jambes de bois à un pirate : personnages et histoire générale qui s'écrivent un peu comme ça vient, jusqu'à ce que les saisons 5 et 6 se décident à un peu d'ambition et doivent alors composer scénaristiquement avec quatre saisons précédentes d'impro. Et dans l'ambition, Astier il fait des trucs sympatoches, il expérimente en public, mais il brille pas non plus de mille feux. Les saisons 5 et 6, c'est de la bonne télé, mais pas de la grande télé. Disons que c'est peut-être pas totalement au niveau du culte qu'on voue à Alexandre Astier, et sa tentative récente de cinéma nous aura d'ailleurs bien prouvé qu'il se prend les pieds dans le tapis de son propre budget dès qu'on lui demande autre chose que du dialogue drôle et bien mené en plan fixe, et que même sur ça il a paumé le mojo en fait.

Bref, n'encensons pas outre mesure cette série pour des aspects qu'elle ne maîtrise pas, restons-en à ce qui fait sa réelle qualité. Et sous l'angle du dialogue croustillant taillé sur mesure pour les bons comédiens dans les bons personnages, OK, Kaamelott c'est vraiment cool et c'est culte.

Annotation :

Série malheureusement annulée en cours de route. Pourquoi ? ):

Dans mon entourage, je constate que beaucoup n'ont pas trop cherché à dépasser la saison 1 qui est peut-être parfois à la limite de tourner un peu en rond dans les gags par moments. Mais elle se reprend très vite en main, et prise dans son ensemble, je la trouve, quoi qu'on en pense, succulente et drôle, bien écrite, bien tournée et mémorable.

Will Forte a des idées et du talent. « The Last Man on Earth » c'est une série qui a un petit côté « seule dans son coin », sans prétention, la petite perle que personne connaît et qui pourtant fait pas spécialement moins marrer que des œuvres plus connues ou même cultes. Annulée malgré un certain succès critique, je lui témoigne mon affection en la plaçant dans cette liste.

Annotation :

Will Forte peut me servir de transition vers « That '70s Show ».

Un peu comme « Friends » à moindre mesure, c'est une œuvre trop culte et sur-critiquée pour que je trouve vraiment quelque chose d'intéressant à en dire.

Annotation :

Allez-y, n'hésitez pas.