Les meilleurs albums de grunge selon LapinouBleu

Annotation :

Pour l'instant Ten est le meilleur album grunge qu'il m'a été donné d'écouter.
N'étant qu'au début d'une longue odyssée dans laquelle je souhaite prendre mon temps pour en savourer les nombreuses nuances, tout peut encore changer.

Ten présente (un mois avant Nevermind - oui, pour moi c'est important) ce qui sera un des meilleurs genres musicaux. Même si je veux bien concevoir que Kurt Cobain se détache des rockeurs lambda par le style vestimentaire propre à la philosophie de vie qui ne demande qu'à s'exprimer en cris et en sons torturés, on ne peut enlever à Pearl Jam d'avoir mêler avant Nirvana le punk et le hard pour en faire ce si sublime cocktail. (Ne me parlez pas des productions pré-1991 de Nirvana, je m'en fous royalement).
Mais bon, ils étaient prédestinés à moins impressionner : les membres de Pearl Jam ne sont pas aussi sexy que le blondin aux cheveux gras et personne du groupe ne s'est suicidé dans de si tragiques circonstances.

Enfin bref, lancer Ten c'est entrer dans un univers.
L'introduction de Once est calme mais le volume augmente peu à peu, les instruments viennent s'ajouter, discrètement une voix... Tout cela nous faisant espérer un riff grésillant. Et, tant attendu, il arrive ! D'abord dans la masse musicale puis quelques secondes seul, il se démarque avant de laisser exploser le début du chef d'œuvre. Le groupe entre alors dans une énergie rock difficilement détrônable et la tiendra durant plus de cinquante minutes... sans temps mort ni fausse note.
En effet, chaque morceau a sa personnalité unique dans un album qui semble pourtant respecter une identité et il est difficile de savoir pour quel titre votre cœur penche le plus.
Once ? Avec lequel vous aimez tant vous défouler.
Alive ? Qui vous donne envie de chanter.
Why Go ? Depuis lequel vous vous êtes mis à hurler comme Eddie Vedder.
Black ? Parce qu'un morceau qui fait pleurer à chaque écoute ça n'a pas de prix.

Perso, j'ai choisi : c'est Black.

Annotation :

In Utero a toujours été l'album de Nirvana préféré de mes oreilles... même à cette drôle d'époque (pas si lointaine d'ailleurs) où je n'aimais pas le rock.

Sorti deux ans après Nevermind, cet album semble plus fini et nettement plus violent, comme ce qui pourrait être l'apothéose du groupe. Toucher le Ciel et les Enfers puis périr.

Explosif dès ses premières secondes In Utero nous met instantanément dans le vif du sujet.
Tous les morceaux sont construits avec un schéma similaire : une montée crescendo du désespoir de Kurt Cobain. Les refrains entêtants sont nombreux, l'écoute est donc toujours un plaisir à extérioriser.
Serve the Servants, Heart-Shaper Box, Rape Me, Frances Farmer Will Have Her Revenge On Seattle, Dumb, etc. sont autant de classiques parmi lesquels aucun ne se démarque totalement grâce au talent constant du groupe.
Mais, à l'inverse de Ten, aucun titre ne m'a fait ressentir de vives émotions.

Cependant, l'ordre des titres aurait gagné à être un peu plus réfléchi. Les morceaux semblent être mis là, approximativement. Ten respectait cette corrélation presque scénaristique qu'il est nécessaire d'avoir dans (presque) toutes œuvres, même musicales. Cet album tient donc davantage de douze déflagrations que d'un seul et même feu. Mais, lorsque l'on en écoute une partie, la suite nous appelle et l'on reste quarante minutes avec le volume à son maximum.
Il reste quand même quelques effets indésirables à dénoncer, notamment deux fois où la voix du chanteur est rendue trop aiguë et donc enlaidie jusqu'au ridicule.

Mon titre préféré reste malgré tout All Apologies.

Annotation :

On ne peut pas (se) mentir : Nevermind est un monument. Un vrai. Et aucun doute ne réside encore sur ce fait : il mérite bel et bien sa place.

Nirvana est considéré comme le grand maître du grunge grâce à cet album, ni plus ni moins. Bon après c'est comme tout... chacun ses opinions.

Dans tous les esprits, les titres de Nevermind sont déjà bien au chaud, installés. On lance un début de morceau et les trois premiers accords nous font nous remémorer chaque parole. On chante avec Kurt Cobain (en yaourt et pas du tout avec le même timbre, mais, Mamie disait bien que c'était le geste qui comptait... même quand on lui offrait des colliers de pâtes).
Smells Like Teen Spirit et Come As You Are sont, par exemple, incontournables. Ces seuls titres pourraient vous faire mettre un 10/10 à l'œuvre. Ce qui est malheureux c'est que ce sont les musiques commerciales qui soutiennent la réputation du projet.
De plus, après elles, on sombre dans une immaturité déconcertante.

Comme je le dis plus haut, In Utero est véritablement la production de la maturité artistique.
Dans cet album de 1991, les mélodies choisies font très rock pour adolescents américains. Ce n'est pas forcément un mal mais on sent quand même un certain manque de talent peser sur nos tympans. Les titres commencent comme ça, finissent comme ça... et on ne cherche pas plus loin pour s'améliorer.
La violence que l'on aime entendre dans la voix saturée du chanteur aux pulls crasseux est d'ailleurs bien trop rarement présente.

À croire que la perfection nirvanienne est venue avec le temps et grâce aux précédents... euh comment dire ? "brouillons" ?

Je sais, je semble détruire plus que n'en faire l'éloge Nevermind mais il reste plus qu'agréable à écouter et à réécouter.

Mon titre préféré reste Come As You Are mais n'est pas un coup de cœur comparé à All Apologies et encore moins comme Black.