Les meilleurs albums de John Williams selon Bapman

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L'album de 1982 est une sélection des morceaux de E.T. par John Williams. Je considère ici plutôt le score que l'album, c'est à dire la musique du film, soit l'album de 1982 + La version 20e anniversaire (beaucoup plus complète) + La version concert de Adventures on Earth présente sur la Spielberg/Williams collection, étant à mon avis la version la plus parfaite de ce morceau incroyable.

En prenant en considération le score donc, le score d'E.T. n'est pas le plus parfait de Williams. Un tout petit peu inégal, j'ai toujours trouvé les morceaux liés à la menace humaine adulte (pas très éloignée de la tonalité de la marche impériale) un peu en retrait par rapport à la qualité du reste de l'album. Le problème c'est que le reste en question postule aux titres des meilleurs morceaux de musique jamais écrits pour un film. Le merveilleux Flying theme reste l'un des plus célèbres de l'histoire de la musique de film, le Over the moon qui traverse l'album et lui donne toute sa tonalité mélancolique est peut-être le plus bouleversant de la carrière de Williams quant à Adventure on Earth, il s'agit, à mon avis, sans conteste du morceau le plus complexe et virtuose écrit par l'auteur. Un tel morceau de bravoure que Spielberg décida à l'écoute de cette musique de remonter la fin de son film plutôt que de toucher à une note de la partition. La pluralité instrumentale (piano, harpe, sonorités cristallines type glockenspiel ou célesta, etc.) se voit à la fois être une table d'expérimentation pour certains scores à venir en même temps qu'un aboutissement et une apothéose de tout son travail jusqu'ici. L'ensemble du score est un plaisir musical de tous les instants.

Le score d'E.T. a raflé tous les prix pour lesquels il a été nommé en 1982-1983, ce qui reste très rare et montre à quel point la profession a reconnu dans cette musique l'un des OST les plus magistral de tous les temps.

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Le score le plus parfait de Williams, c'est celui-ci. Williams ayant obtenu cette fois-ci la confiance absolue de Lucas, il est laissé en roue libre sur cet opus. Quasiment aucun morceau en retrait, aucune fioriture musicale, aucune facilité, tout est déconcertant virtuosité. On navigue sans cesse entre épique, romantisme et sublime avec une finesse et une dextérité rarement entendue. Les nouveaux thèmes transcendent ceux du premier opus (Marche impériale, Yoda, le thème de Han et Leia qui n'est pas loin d'être mon préféré chez Williams, etc.) et les morceaux complexes côtoient la pureté harmonique des passages volontairement plus épurés.

Et puis il y a le medley de fin, apothéose de tout l'album. Williams montre toujours beaucoup de talent lorsqu'il s'agit de faire un medley de tous les grands thèmes du film pour le générique de fin. Mais pour cet album il y a medley et il y a ça : une mini-symphonie à part entière qui est si habile et fine dans la transition entre ses différentes parties que son ensemble fournit un discours à part entière. L'un des morceaux les plus fabuleux de son auteur. Le score bénéficie aussi d'un tel charme à l'oreille qu'il ne nécessite pas véritablement de plusieurs écoute pour convaincre. La partition la plus immédiatement brillante de son auteur à mon avis.

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Cette troisième place est le théâtre d'une certaine hésitation de ma part entre Star Wars, Jurassic Park et cet album. Rien qu'à la notation de mes éclaireurs (légèrement plus basses par rapport aux scores majeurs de Williams) je constate une chose dont je me doutais déjà : ce score est moins abordable que les deux autres. C'est peut-être même l'un de scores les plus exigeants de son auteur si on veut en saisir l'entière mesure ; la faute aux circonvolutions de la musique de Williams entre symphonie harmonieuse et mouvements plus expérimentaux dans la veine de la musique atonale en vogue depuis quelques années et que Williams a déjà éprouvé auparavant, notamment avec le score du Images de Robert Altman.

Le film de Spielberg établit une trajectoire à un double niveau : de la cacophonie des langages du début du film (on ne se comprend pas), on se dirige vers l'harmonie d'un langage unique, celui de la musique. Esthétiquement le film suit également une trajectoire identique, partant de l'esthétique d'un film des années 70 pour devenir ensuite un film porté vers le sublime assez caractéristique de la Science-Fiction des années 80.
L'idée géniale de Spielberg et Williams est d'illustrer également cette trajectoire à travers la musique. De la cacophonie expérimentale, on passe par un duel entre l'harmonie musicale et l'atonalité pour terminer sur une apothéose merveilleuse totalement harmonieuse et harmonique. Encore plus extraordinaire, la synthèse de cette idée géniale peut s'écouter lors de la suite qui clôt le film. Ce morceau, dont la version "concert" de l'album Spielberg/Williams ou du Greatest Hits de Williams constitue selon moi la version la plus aboutie, est au même titre que Adventures on Earth le morceau le plus travaillé et le plus complexe musicalement de son auteur. Une musique-monde qui a très peu d'équivalent.

Des 5 notes initiales au mouvement final, l'articulation de la musique de Rencontres du troisième type est unique. Un score à ne pas sous-estimer et à ré-écouter de nombreuses fois si la beauté et la complexité vous échappe encore.

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L'AFI (The American Film Institute) a établi une liste des 25 plus grands scores pour des films américains en 2005. Star Wars y termine 1er devant Autant en emporte le vent et Lawrence d'Arabie.
Ce choix parait assez peu contestable étant donné l'impact de la musique sur l'histoire du cinéma.

A l'inverse de Close Encounters, ce score est l'un des plus épiques et les plus immédiatement abordables, reconnaissables, facile à retenir de son auteur. Sans trop de risques, on peut affirmer que cet album pourrait aisément glaner la première place de ce classement.

Pourtant un argument m'empêche toujours de le faire rentrer dans le Top 3 de son auteur alors que c'est, après Jaws, le score qui a consacré celui-ci.

L'inspiration de Williams dans la musique classique peut se trouver dans n'importe lequel de ses albums comme la plupart des compositeurs de musique de films. Du commentaire qui va suivre je tiens à préciser d'entrée deux choses :

- J'exonère Williams en grande partie de la "faute" car il n'a pas joui de la liberté qu'il a pu avoir ensuite sur ses autres scores. Si "faute" il y a, elle est avant tout celle de Lucas.
- J'ai mis faute entre guillemets parce que ces inspirations nous ont tout de même offert les plus grands thèmes de l'histoire du cinéma. Williams ne plagie jamais. Lorsqu'il s'inspire il détourne et transforme la source d'inspiration en une oeuvre originale dont l'identité lui est propre.

Néanmoins, force est de constater que Star Wars est l'un des scores (voire le) qui souffre le plus d'une inspiration très marquée par des oeuvres précédentes. On évoque souvent Le Sacre du printemps de Stravinsky mais le Kings Row de Korngold pour le générique d'ouverture et de fermeture de l'Episode IV ainsi que Mars de la Symphonie des planètes de Holst pour la Bataille de Yavin témoignent tout de même d'une très grande proximité. Encore une fois, la manière dont Williams détourne ces oeuvres préexistantes témoigne aussi de son génie - Lucas voulait utiliser, avant de recruter Williams sous l'influence de Spielberg, ces morceaux, entre autres, pour la bande son de son film, à la manière de 2001. Lorsqu'il consentit à engager Williams pour faire la musique, il lui donna pour consigne de rester proche des oeuvres auxquelles il pensait auparavant.

Chacun se fera son idée mais il me semble qu'à la comparaison avec les trois scores précédents, au final, celui-ci reste malgré tout le moins original même si, paradoxalement, le plus emblématique

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Globalement moins parfait sur l'ensemble du score que les quatre albums précédents, la musique de Jurassic Park jouit de deux thèmes fantastiques, d'une atmosphère exceptionnelle qui, à l'image du film, oscille entre le sublime et thriller et du morceau "Journey to the island" qui est clairement l'un des meilleurs de son auteur. Cette suite magnifique mise de coté, le score compense une partition moins complexe que les précédentes du top 5 par l'éclat, la beauté et la puissance transcendante de ses morceaux les plus aboutis. J'ai toujours pensé que Williams avait écrit le thème principal du film (je parle du thème de l'hélicoptère et non celui des Brachiosaures) comme une mise en abîme du film dans la volonté d'écrire une musique dont la sensibilité semble millénaire, dont l'essence semble tout autant s'imprégner d'un souvenir préhistorique que d'une apothéose future. Mais je pense également que Williams a pensé ce thème dans l'idée d'écrire son dernier "grand thème" épique immédiatement reconnaissable comme marque ou gimmick du film, à la manière de ceux de Star Wars, Superman, E.T. ou Indiana Jones. A la fois une apothéose donc mais également le crépuscule d'une veine musicale voire d'un style. La suite de la carrière de Williams, dont la musique semble globalement plus diffuse, moins éclatante mais également plus subtile (à l'exception des Star Wars et de Harry Potter, son baroud d'honneur).

Jurassic Park ne sera finalement pas le dernier immense score de son auteur, mais dans la forme, il m'est toujours apparu comme une oeuvre-testament, non pas au niveau de la carrière mais au niveau de toute un pan de la sensibilité de son auteur.

Le roi est mort. Vive le roi !

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Dans le fond, là encore il y a sans doute quelques scores un peu plus virtuoses que celui-ci qui se succèdent à sa suite mais il y en a très peu qui peuvent se targuer d'être aussi emblématique de son auteur que celui-ci. Ayant initialement écrit deux thèmes pour le personnage d'Indiana Jones et pour le film, notre ami John demanda à Spielberg lequel préférait-il. Ce à quoi l'intéressé, qui en plus d'être un connaisseur est l'un des réalisateurs qui comprend sans doute le mieux la musique, lui répondit : mixe les deux ! Et The Raider's March était né. Il ne me parait même pas très intéressant de développer les qualités du score tellement celles-ci paraissent évidentes : de l'épique de la March au romantisme du thème de Marion en passant par la virtuosité de toutes les scènes de cascade et d'action, l'aventure a un nom : c'est Indiana Jones. L'aventure a un compositeur : c'est John Williams.

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Un score qui a progressivement grimpé au fil des ans dans mon classement Williams qui avant de figurer ici figurait dans ma tête !

Tout comme le film, la musique de Superman effectue une symbiose entre celle de Star Wars et de 2001 avec l'ambition de dépasser les deux. Il ne s'agit nullement de copier les oeuvres mais de rendre hommage à certains morceaux, certaines veines de ces oeuvres pour établir un discours musical tout autre. En ça, la musique du générique s'établissant dans la même gamme harmonique que celle de Star Wars et terminant sur le début de The Planet Krypton, pastichant Ainsi parlait Zarathustra de Strauss, est un parfait exemple de cette symbiose en tout point réussie.

L'identité propre et la richesse du score provient en fin de compte du romantisme exacerbé mais somptueux du Love theme qui nourrit, encore plus que la célèbre marche, l'ensemble de la partition et qui trouve son apothéose dans la Flying séquence. Un score tourné entre le merveilleux, l'épique et le romantisme, la marche principale a bien sur marquée l'histoire du cinéma. Je me souviens du producteur du film expliquant dans une interview à quel point l'équipe du film avait été scotchée en entendant pour la première fois ce thème joué par l'orchestre tant elle correspondant exactement aux attentes de la production. Il expliquait même, avec raison, que le moment ou les notes principales du thème "éclataient" elles semblaient crier "SUPERMAN". D'une certaine manière, Williams avait réussit à transformer la célèbre phrase "C'est un oiseau ? C'est un avion ? Non, c'est Superman" en mouvement musical.
Cette marche trouve toute sa grandeur et sa complexité avec la minute trente de prologue qui la précède (alors qu'un enfant commente l'idéal du Daily Planet), moment de musique absolument magique.

De la mélancolie sublime (The Death of Jonathan Kent, Leaving Home) au merveilleux, du romantisme au triomphe épique, outre Richard Donner et Christopher Reeve, c'est avant tout John Williams qui nous a fait croire, le premier, que l'homme pouvait voler !

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Si par excellence de la musique de film, on entend le meilleur rapport musique/image ou le plus gros impact de la musique sur l'image, alors ce score est, quasiment sans rival - Psycho et Vertigo de Herrmann peut-être - le plus grand score de tous les temps.

Et si on ne l'entend pas ainsi mais sur la qualité d'écriture et de composition, Jaws reste toujours l'un des scores majeurs de l'histoire du cinéma. Outre l'efficacité évidente du thème principal qui vient non pas juste donner un leitmotiv au requin mais carrément matérialiser sa présence à l'écran (puisqu'il est absent de celui-ci une grande partie du film), la dichotomie entre la dimension horrifique du film et l'épopée que représente la chasse au requin dans la deuxième partie donne à ce score toute sa richesse. Chaque morceau fait preuve d'habileté et de finesse même lorsqu'ils paraissent simples à l'image de "Father & Son" où la mélodie cristalline accrochant l'oreille et offrant un moment de pureté et de calme entre le chef Brody et son plus jeune fils est néanmoins hantée par la présence d'une ligne de basse ténébreuses nous rappelant l'omniprésence diabolique du requin.

Evidemment l'un des scores les plus emblématiques de l'auteur.

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Comme je le disais, je pense que Jurassic Park marquait pour Williams la volonté d'en finir avec les grands thèmes épiques. Outre le retour à Star Wars, Harry Potter me semble être finalement le baroud d'honneur au niveau de cette sensibilité. Et quelle baroud ! Le Hedwig's Theme est tout simplement le thème (et non le morceau) le plus virtuose de sa carrière. Peut-être pas le plus beau, mais le plus exceptionnellement construit musicalement. Une perfection endiablée de plus de cinq minutes. Williams arrive en un morceau à exprimer toute la magie qui découle de l'enfance et du monde de Harry Potter. L'ensemble du score n'est pas en reste, outre le magnifique "Harry's Wondrous World" qui développe encore plus l'impression que je viens de décrire, Williams renoue et réinvente avec la veine merveilleuse, mélancolique et épique des scores de E.T., Hook ou Home Alone avec un brio déconcertant.

Un chef d'oeuvre et peut-être le plus grand score de Williams depuis le nouveau millénaire.

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Célèbre anecdote : lorsque John Williams visionna le film, il dit à Steven Spielberg : "tu as besoin d'un plus grand compositeur que moi pour faire la musique de cette oeuvre magistrale".
Réponse de Spielberg : "je suis bien d'accord mais ils sont tous morts".

Je pense qu'il n'y a pas besoin de s'étendre outre mesure sur ce score somptueux. Grande partition mélodramatique et mélancolique de l'auteur, elle multiplie les moments de bravoure à l'image du thème principale somptueux et virtuose exécuté par Itzhak Perlman.
Certains ont toujours tendance à décrire comme facile l'utilisation des violons pour rendre le passage d'un film triste et émouvant. Mais construire une mélodie et toute la symphonie d'un film de manière si dense et si complexe sans jamais tomber dans, justement, la caricature, c'est une prouesse.

Un chef d'oeuvre donc, justement récompensé par l'Oscar de la meilleure musique (encore qu'il y aurait du avoir Jurassic Park en compétition la même année ...).

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Gigantesque pétarade féérique en hommage aux Swashbuckler de l'Hollywood classique, la musique de Hook trouve finalement toute sa puissance émotive dans une nostalgie mélancolique presque paroxystique liée au retour en enfance.
Le mariage entre les deux se fait avec une impressionnante fluidité : du virevoltant thème lié à Peter Pan et Neverland on transite vers la douce tristesse du thème joué au piano dans le "We don't wanna grow up". A écouter en particulier, le morceau (qui varie de nom selon la version de l'album, "You are Peter", "The Face of Pan", "The Fade of Pan", "You are the Pan") qui couvre le moment ou les enfants perdus reconnaissent en Peter leur ancien chef (on se demande pourquoi on est ému à ce moment, la réponse est musicale) ; le morceau avec les sirènes ; et surtout le "Remembering Childhood" qui se constitue comme la suite principale du film, absolument virtuose et magnifique comme rarement un morceau de musique de film peut l'être.

Là-encore, un énième chef d'oeuvre.

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Star Wars Episode I exprime pour moi de la plus éclatante des manières ce que fait également Williams avec HP dans la veine des scores comme E.T. ou Home Alone : se réinventer dans son propre style. C'est quelque chose de très difficile à faire pour un musicien et que Williams fait tout simplement mieux que personne. Il est aussi difficile à mon sens de conserver son style, qui plait aux admirateurs, tout en évitant de se répéter que d'expérimenter à foison (ce message vise notamment ceux qui ont toujours voulu mettre Jerry Goldsmith en avant par rapport à John Williams pour cette raison).

Avec ce score, Williams conserve tout l'harmonie cuivrée épique qui faisait l'éclat de la trilogie originelle mais nous en offre, en prime du sentiment de retour à la maison - comme l'évoquera Harrison dans le VIIe épisode - un univers et des horizons inédites. Outre de nouvelles instrumentations exotiques, c'est surtout dans l'utilisation des choeurs que Williams trouve la fraicheur nécessaire à renouveler l'univers musical de Star Wars. Déjà présent sur le thème de l'Empereur dans Le Retour du Jedi, ils viennent ici (en plus de la reprise de ce thème) nous servir comme plat de résistance le fameux "Duel of the Fates" sur lequel je ne vais pas m'attarderait pas tant il a incarné à lui tout seul ce score. Ce serait néanmoins oublier le "Anakin theme" que Williams dit avoir construit et inversant harmoniquement La Marche impériale (il serait donc parti de la marche impériale pour aboutir à ce merveilleux morceau plutôt que de construire un morceau en lui même et d'y ajouter quelques rappels au thème de Dark Vador). J'avoue avoir également une grande admiration pour la transition de fin entre la dernière séquence de fête chez les Gungans et le générique de clôture. Cette montée en puissance au sein d'un développement musical tribal pourtant assez éloigné de la symphonie habituelle et ce basculement soudain vers le générique m'a toujours fait l'effet d'une véritable claque.

Et en plus il ne semble même pas avoir été perturbé par Jar Jar Binks, ce qui constitue donc une prouesse supplémentaire.

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Le Scherzo.

J'avais presque envie d'arrêter mon commentaire à ces deux mots. Comment ne pas reconnaître le génie pur de Williams (il y en a encore qui ne le reconnaissent pas ... si ... si ...) à l'écoute de cette fantastique trouvaille musicale présent sur cet album et tout bon best of de l'auteur qui se respecte : "Scherzo for Motorcycle and Orchestra"

Mais l'ensemble du score n'est pas en reste non plus. Outre le très noble thème du Graal et du Chevalier et les multiples et habiles variations de la Raiders March, quelques morceaux virtuoses valent le détour ... mais surtout un en particulier : "Indy's Very First Adventure".

Dans le fond, on pourrait décortiquer à quel point l'écriture et les variations rythmiques de ce morceau sont virtuoses, mais pourquoi s'embêter à le faire alors qu'un spécialiste peut le faire pour vous ?Enjoy Peter Griffin de Family Guy : https://www.youtube.com/watch?v=Fe79mVR4p8A

ps : en étant tout à fait sérieux, je trouve que ce passage de Family Guy mets bien en valeur le génie de ce passage.

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Depuis Elmer Bernstein (L'Homme au bras d'or), la présence du Jazz à part entière dans la musique de film a fait date. Outre Mancini (La Panthère rose) ou John Barry (James Bond), entre autres, le savant mariage entre Jazz et symphonie nous a offert des scores mémorables. A quelques reprises, Williams s'est risqué à le faire sur un score entier. Outre les scores plus anciens (The Long Goodbye ou The Eiger Sanction par exemple) - rappelons que Williams, s'il a une formation classique, a d'abord officié comme pianiste de Jazz à l'origine - l'écriture de Catch Me if You Can, de The Terminal deux ans plus tard et du thème d'ouverture de Tintin en 2011 révèle sans doute une nostalgie de ce passé de jazzman. Le thème d'ouverture est, à l'image du générique, un véritable chef d'oeuvre d'originalité musicale, jazzy, symphonique, "bruitiste". Une véritable performance en soit bien relevée par la critique à l'époque. L'ensemble du score oscille entre douce mélancolie liée au traumatisme du divorce des parents et un rythme virevoltant symbolisant la vie tout à fait hors norme du personnage principal. A noter que, de manière inhabituelle mais tout à fait adéquate, Spielberg a choisit d'utiliser un certain nombre de chansons pour marquer les différentes époques que nous traversons. Et ça paye.

Un score qui s'en retrouve ainsi très varié musicalement.

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Dans le fond, ça fait presque de la peine de le voir si bas dans le classement (Hein Taguzu ?), mais si l'on prend le score dans son ensemble, il me parait clair qu'il a du mal à rivaliser réellement avec les précédents (encore que tout est une question de point de vue et de sensibilité). Néanmoins, à l'image de ce que je disais pour le premier HP et surtout Star Wars Episode I, voici un autre exemple éclatant de l'aisance de Williams pour se renouveler dans son propre style sans se répéter outre mesure. Le compositeur distille avec un grande maitrise le Hedwig's theme avec celui, plus froid (à l'image du climat et de l'ambiance du film) mais très beau, de cet opus. Ce score ne doit finalement que peu de choses aux deux précédents tant Williams fait le choix de s'écarter de l'empreinte un peu trop encombrante du fantastique thème créé par la saga. Une fois c'est super, deux fois c'est bien mais trois fois ça serait trop, a t'on l'impression que le compositeur commente. Et force est de constater que l'inspiration est là pour ce troisième et dernier opus williamsien dans le monde merveilleux - quoi que ça commence à s'assombrir sérieusement là - de J.K. Rowling : le carol très particulier de "Double Trouble", la splendeur du "Buckbeak's Flight", la mélancolie (comme toujours !) du "Windows to the Past" et bien d'autres viennent exploser à l'oreille comme une évidence.

Pourtant ce n'est pas dans l'éclat de ces morceaux que l'on retrouve les prouesses les plus virtuoses de ce score mais dans deux "petits" morceaux, un peu perdus dans le film, qui sautent moins aux oreilles directement.

C'est tout d'abord "Aunt Marge's Waltz", valse construite autour d'un hautbois tout en irrévérence, délicieusement impertinente et virevoltante. Voilà le premier moment de bravoure du score.

Le second est complètement perdu au milieu du film, il ne se distingue pas tellement et peut-être l'aurez-vous loupé lors d'une écoute distraite. Alors je vous recommande une écoute bien concentrée : "Secrets of the Castle".
Le morceau commence par une variation déjà très subtile (et somptueuse) du Double Trouble qu'il va se faire fondre avec le Hedwig's theme avant la deuxième partie du score que je ne peux pas décrire autrement qu'un WTF musical pour conclure par un solo de flûte traversière d'une virtuosité tout simplement totalement ahurissante. Dans quelle musique de film peut-on aujourd'hui trouver un truc pareil ? Aucune.

Un des plus beaux morceaux de son auteur.