Les meilleurs films de 2003 selon Alexandre G

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Film somme, beaucoup trop complet pour être résumé et dont l'expérience est de toute façon époustouflante... Ressemblant aux confessions d'Augustin, il déroule la tentative d'expiation d'Oh Dae-Su, homme sans histoire mais méprisé par un mystérieux séquestrateur, dont l'épopée oedipienne horrifie autant qu'elle fascine. Impossible de ne pas spoiler si on voulait le raconter, donc autant se taire et simplement admirer la patte de l'artiste, le brassage d'innovations dramaturgiques, l'interprétation légendaire de Min-sik Choi, les musiques entêtantes et obsédantes, la justesse et l'entrelacement des thèmes (schizophrénie, péché, quête de rédemption, vengeance, inceste) et des inspirations (mythologie, Bible, film noir, polar, action movie hong-kongais, etc.) On y passerait des heures tant il y a de choses à dire.

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Le cinéma de Clint Eastwood est transporté par le questionnement sur le 2nd amendement américain : la légitimité de l'ordre vient-elle de l'Etat ou de la loi du sang ? La vengeance surpasse-t-elle l'Etat de droit ? Entremêlant d'autres réflexions tout aussi intéressantes (le traumatisme, la culpabilité) et une myriade d'intrigues qui ne se laissent pas si facilement démêler, il nous entraîne ici dans les quartiers pauvres de Boston, où les histoires passées et présentes d'un quartier resurgissent alors que meurt mystérieusement la fille de Jimmy. Le présupposé politique d'Eastwood reste clair comme de l'eau de roche : la justice personnelle n'apporte rien d'autre qu'un autre malheur, et le crime se rajoute au crime, faisant remonter des comportements depuis longtemps écartés. Seule la loi, (un peu trop miraculeusement) parvient à dénouer la vérité et à faire éclater au grand jour les responsabilités. Mais Eastwood distille néanmoins de la subtilité dans sa caméra et dans le rythme de l'action : ne voit-on pas tout converger vers Dave depuis le début ? Ce "vampire", se disant lui-même infecté par le mal qu'on lui a infligé jeune, coupable tout désigné ? Mais le film prend le parti du troisième copain d'enfance, Sean, circonspect et qui ne s'apesantit pas sur un sentiment ou une émotion pour lui dicter son enquête. Le propos de ce film peut sembler dérisoire et simple, mais il est si bien présenté, qu'on passe finalement un très bon moment.

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Le scénario et tout ce qui avait fait l'intérêt du premier Matrix semblent ici clairement mis de côté, et pourtant... que d'action ! 'Revolutions' offre 2h de pure action, que ce soit pendant la longue bataille de Zion contre les Sentinelles, rythmée, chorégraphiée, sans aucune fausse note en termes de longueur, ou bien le duel entre Néo et Smith, un modèle du genre et un combat inoubliable (tons verts, pluie, etc.) Les thèmes chers aux opus précédents sont mis en retrait (ne subsistent que l'aspect salvateur de Néo et les choix) et les réponses apportées sont relativement claires alors que 'Reloaded' proposait une intrigue bien plus intriquée. Mais on regardera 'Revolutions' pour ce qu'il est : une démonstration de mise en scène des frères/soeurs Wachowski !

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Voilà tout de même un superbe film d'aventure. Canonique s'il en est, le premier des "Pirates des Caraïbes" propose un décor à l'époque déjà vu, les Caraïbes des XVIIe-XVIIIe siècles, des pirates, une malédiction aztèque... et surtout une adaptation parfaite des romans de capes et d'épées, où le renégat prend la place de D'Artagnan, où les combats tragiques à la sauce Disney deviennent mi-grotesques mi-envoûtants. Les personnages sont globalement bien écrits, même si un peu caricaturalement interprétés (Barbossa est un mood absolu, mais les seconds rôles sont parfois un peu lourds). Quant à la musique... eh bien, la musique quoi.

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Dans une aventure épique, Peter Weir nous embarque dans le monde de la marine britannique du début du XIXe siècle. Si l'ambiance des guerres napoléoniennes n'apparaît finalement qu'assez peu, c'est avant tout à une immersion au sein d'un navire que nous sommes conviés : la camaraderie masculine, la logistique d'un navire de guerre, les relations hiérarchiques, les liens d'homme à homme, tout cela est finement et rigoureusement dépeint. Les aspects scientifiques ne sont évidemment pas oubliés, au plus grand plaisir de nous autres historiens : le personnage du naturaliste est intéressant et son intrigue secondaire n'est clairement pas ornementale. Bien sûr, le film souffre d'un manque cruel de scénario, et l'antagoniste, cette frégate française "fantôme", est finalement un beau pétard mouillé, à peine évoqué, et complètement apathique lors du combat final. Mais qu'importe, c'est une expérience captivante, satisfaisante et qui tient ses promesses.

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Il serait dommage de voir 'Animatrix' comme un bonus par rapport à la trilogie... mais c'est finalement ce dont il s'agit. On serait tenté d'en faire une série de spin-off déclinant habilement l'univers créé par les Wachowski. Mais il faut se rendre à l'évidence : ces courts-métrages n'innovent pas, ne créent pas davantage que ce que les films ont proposé, ils ne font que l'adapter à d'autres situations, proposant parfois un mini-développement préquel (les deux épisodes 'Second Renaissance') ou des épisodes annexes ('Kid's Story' et 'Detective Story'). Ce qu'il faut donc apprécier ici c'est surtout la qualité de l'animation, changeante en fonction du réalisateur et concepteur artistique : tantôt images 3D, tantôt pur manga rappelant Evangelion, on se plait à penser que les Wachowski ont créé Matrix pour que ce ne soit visible qu'en manga. Car cela rend plutôt bien : les grands méchants en costume, les glitch, même les athlètes découvrant la matrice sont adéquats à ce type d'animation. En somme, on passe un bon moment, mais on ne découvre finalement rien de plus sur les films.

Mon petit coup de coeur au programme d'entraînement de samouraï, magnifiquement animé.

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Pas mal déséquilibrée, cette suite cherche à confirmer les éléments mis en place dans le premier volet : thèmes christiques, visuel singulier et unique, scènes de combat parfaitement chorégraphiées. S'y ajoutent une déclinaison de l'amour de Néo et Trinity, un approfondissement de l'intrigue (parfois avec beaucoup d'obscurité) et des effets spéciaux qui rapprochent plus le film du jeu vidéo. Même si le film se laisse regarder, on ne peut s'empêcher de regarder sa montre lorsqu'apparaît la 4ème scène de bataille en une heure et que Morphéus rappelle pour la 3ème fois du film la prophétie... Ainsi, hormis quelques personnages intéressants (le Mérovingien, l'homme aux clefs), le film s'essouffle en répétant à l'envi les éléments intéressants du premier.

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Un film qui a probablement écrit le scénario de 90% des films romantiques occidentaux de ces 20 dernières années, difficile de ne pas l'apprécier. Dans un long-métrage choral, il s'agit de suivre les péripéties sentimentales, principalement d'hommes, hétéro (et oui c'était 2003), qui n'arrivent pas à faire tomber sous le charme ces gentes dames. Mais bon ! pas de quoi paniquer, bien souvent, il suffit de le leur dire, elles sont si fleur bleue.
C'est certes gorgé de stéréotypes, c'est tout lisse, et hormis quelques scènes bien célèbres, on trouve le temps assez long. Heureusement, cela fait partie de ces films qui se regardent vraiment sans souci, bien que la multiplication des histoires fait qu'on s'apesantit assez peu sur certains personnages pourtant fort attachants.

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Un film de capes et d'épées (où Tom Cruise se bat au katana comme avec un mousquet) assez inintéressant. Il est complété immergé dans le post-colonialisme béat (hanlala la culture japonaise avant l'influence occidentale c'était tellement mieux), et ne fait preuve d'aucune subtilité. Les scènes de combat sont sympa, mais rien à voir avec du Kurosawa.