Les meilleurs films de 2013 selon Toto662

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Planant très haut au dessus du reste du classement, ce film monstrueux, saturé d'une imagerie pop dégoulinante, fonctionnant dans une logique de répétition incessante, est traversé, de manière radicale, par le geste du cinéaste, le plus beau geste de l'année - pourtant d'une simplicité confondante : dénicher, au milieu même des rêves formatés de la jeunesse actuelle, de la poésie et du romantisme.

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Ex-aequo avec Django Unchained
La thématique de la fascination, développée de manière époustouflante depuis le début de la filmographie de Speilberg jusqu'à l'exercice de conceptualisation que représentait Cheval de Guerre, atteint avec Lincoln un accomplissement d'une beauté stupéfiante. En choisissant d'incarner l'objet de fascination, jusqu'alors animal, extra-terrestre, machine ou idéologie, sous une forme humaine, donc complexe (en l'occurence : celle de Lincoln, sans nul doute le plus beau personnage adulte de la galaxie Spielberg), le cinéaste américain réalise un film d'une richesse et d'une précision monstrueuse sur l'intelligence politique, qui agit comme milles commandements à l'attention des politiciens de tous temps.

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Ex-aequo avec Lincoln
Ce qui est sans doute le film le moins postmoderne de Tarantino est aussi et surtout un tournant majeur pour le western. Une redéfinition totale du genre, par la reconstruction progressive d'un nouveau personnage type (incarné par Django, qui doit s'affranchir de deux choses pour se refabriquer : l'aliénation que l'H(h)istoire lui impose, et le poids du western crépusculaire incarné par son nom), mais aussi par le décalage géographique qui réinvestit un autre enjeu historique pour le genre. Le western représentait sa mort depuis bien longtemps, et entendre désormais son cœur battre aussi fort est quelque chose de profondément réjouissant.

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Gravity n'est pas aussi important pour le cinéma de SF qu'il ne l'est pour le spectaculaire cinématographique. En choisissant de revenir à des standards classiques de ce cinéma (plénitude de l'espace et linéarité de l'action) tout en redéfinissant la conception de l'infini spatial que l'on pouvait se faire jusqu'à aujourd'hui, Alfonso Cuaron s'offre des possibilités visuelles (et donc spectaculaires) vertigineuse. Mais la plus grande réussite du film réside en le point de jonction entre la question existentielle soulevée par le rapport de l’homme à l'infini et la prouesse technique incarnée par Gravity : la profondeur de champs, jusqu'alors comme engloutie grâce aux miracles d'une 3D virtuose, se dévoilera in fine comme étant un témoin de l'existence.

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Superbe œuvre sur le métier d'actrice, gracieuse satire du rapport d'Hollywood à celles-ci, Le Congrès, in fine et de manière absolument bouleversante, révélera sa plus belle idée : une actrice, une mère se confondent en un seul désir, celui d'incarner son propre fils, afin de voir le monde de ses yeux, et ainsi, d'une certaine manière de le retrouver après des années de perdition.

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Virulente peinture de la société chinoise (d'ailleurs censuré en Chine...), A Touch of Sin est un film dont la violence sidère, parce qu'elle est fulgurante, d'une part, mais aussi et surtout parce qu'elle se montre comme étant la seule alternative face à une aliénation toujours plus présente dans ce pays. Une œuvre somptueuse sur la colère et la liberté, poursuivie tout du long du récit par le motif incessant de l'animal domestiqué, une métaphore suffisamment explicite pour ne pas être expliquée

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Hilarant, monstrueux, terrifiant, et avec un Di Caprio absolument génial au charisme arrogant et à l'hystérie constante. Le principal atout de cette fresque scorsesienne dont l'ampleur n'a d'égal que la virulence de la satire qu'elle déploie, est de viser grand, avec aisance et ambition. Ce qui est trop rare aujourd'hui pour ne pas être souligné.

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Si ce film est aussi réjouissant en 2013, c'est principalement parce qu'il arrive à point nommé, alors que le cinéma français manque cruellement de fantaisie et d'exaltation, et qu'il offre un conte ou la domination n'est qu'un jeu dont le prétexte est un désir qui revient de l'enfance (celle du personnage d'Amalric). Inutile de dire à quel point La Vénus à la Fourrure est jubilatoire, tant Polanski déploie des sommets de virtuosité pour maintenir une dimension fantastique, évitant ainsi les écueils de l'humiliation et du cru morbide.

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Après un Super 8 bouleversant, Abrams prouve définitivement qu'il est le salut du cinéma Hollywoodien actuel, en offrant une suite à sa redéfinition de la série Star Trek. En outre de sa grande beauté visuelle (qui, encore, représente à l'image les traumas de ses personnages), le film montre surtout que J.J Abrams est le seul cinéaste aujourd'hui à donner un cinéma profondément personnel, d'auteur, tout en restant solidement ancré dans une logique hollywoodienne de suites et de ressassement, inhérente à l'entertainment américain actuel.

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Il est souvent arrivé que le cinéma des frères Coen soit taxé de cruel et méprisant envers les loosers qui leur servent de personnages. C'est bien dommage, car c'est passer à côté de ce qui fait justement la beauté de leurs films, et particulièrement leur dernier, qui constitue sans doute leur plus bouleversante réussite depuis Fargo. Inside Llewyn Davis, dedans la vie de Llewyn : le temps d'un voyage aux lointaines dimensions Homériques, dedans cette petite boite qui joue et rejoue l'échec d'un héros qui ne cesse de faire naufrage.