Les meilleurs films de 2015 selon Toto662

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Sans doute n'est-il pas le film le plus important de 2015, mais le fait est que rien ne m'a plus bouleversé que Vice-versa cette année. D'une inventivité folle empruntant autant à la géniale Aventure Intérieure de Joe Dante qu'à l'Osmosis Jones des frères Farelly, le nouveau Pixar éblouit parce qu'en tentant de mettre en métaphores les événements intérieurs d'une dépression, il place le spectateur au centre même du réseau complexe d'émotions qui la caractérise. Si Vice-versa est d'une justesse aussi déchirante, c'est que jamais dans un film nous ne fûmes aussi proche de l'affect.

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Si ce film est intimement lié à l'histoire du réalisateur (Moretti a perdu sa mère pendant le tournage d'Habemus Papam), il témoigne cependant d'une valeur profondément universelle – peut être parce que Moretti n'incarne que le frère de son avatar (merveilleuse Margherita Buy), et se détache ainsi de sa propre histoire. Tour à tour drôle, déchirant ou exaltant, Mia Madre fait à l'instar de Vice-versa le geste magnifique de montrer la détresse comme une dynamique de rassemblement.

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critique : http://www.senscritique.com/film/Mad_Max_Fury_Road/critique/56827927

Sidérante machine à visions, tourbillon de l'énergie cinétique du cinéma, le dernier film de Georges Miller est une fournaise opératique inestimable, car elle réduit l'écriture au strict minimum, redonnant sa véritable valeur au cinéma d'action. Un film dans lequel la grammaire cinématographique (une grammaire de coupe, de mouvement et de durée) s’épanouit et se déploie dans un baroque phénoménal, une œuvre de « pure cinema », comme aimait les appeler Hitchcock.

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critique : http://www.senscritique.com/film/Star_Wars_Le_Reveil_de_la_Force/critique/50299269

Qui, sinon Abrams, aurait pu faire de ce nouvel épisode œuvre aussi évidente ? Qui aurait pu maintenir ainsi l'équilibre entre machinerie Hollywoodienne et sensibilité d'auteur ? Ce Star Wars est une ouverture inespérée pour le cinéma américain, espérons que les prochains cinéastes sauront en tenir compte.

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(vaut pour l'entière trilogie) Sans doute n'a-t-on pas vu œuvre naturaliste aussi importante depuis bien longtemps. À la fois récit social de la situation actuelle du Portugal et fantasque fiction calquée sur le modèle du texte fondateur arabe, la nouvelle pépite de Miguel Gomes est d'une richesse sans bornes, et fait se confondre le documentaire et l'imaginaire, le vrai et le factice, avec un enthousiasme qui, s'il n'exclut pas le sérieux du sujet, est une bourrasque vivifiante pour un cinéma d'auteur qui se détache petit à petit des codes qu'il s'est lui-même octroyé.

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Œuvre d'une maîtrise et d'une virtuosité sidérante, dont le montage découpe avec précision les relations de dominations entre les personnages, dans laquelle la sécheresse n'est que le moyen de faire détoner chaque micro-événement, Foxcatcher a ouvert avec une beauté impériale l'année cinématographique.

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Antonyme merveilleux et ahuri du truculent Wrong Cops (présent au top 10 de l'année précédente), Réalité est de ces films rares qui ont approché de manière presque intime ce qui fonde la bizarrerie d'un rêve. Cultivant un absurde anxieux en décalant chaque lien de cause à effet et en déstructurant une construction en poupées russes (un rêve dans un rêve dans un rêve...), Quentin Dupieux – épaulé d'un Chabat délicieusement lunaire – nous a offert (comme à chaque fois) son plus beau film. Vivement le prochain rendez-vous.

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critique : http://www.senscritique.com/film/Shaun_le_Mouton_Le_Film/critique/49829322

Discrète pépite du cinéma d'animation, le dernier né des studios Aardman est peut être leur film le plus abouti, le plus tendre, parce qu'il a enfin trouvé une réponse équilibrée à la recherche du langage universel qu'a entamé Aardman avec Chicken Run. Cette réponse ? Le langage du sensible, pardi.

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Le dernier Desplechin a beau être à priori un film mineur dudit cinéaste, il n'en reste pas moins absolument bouleversant. Cela commence par une succession déconstruite de souvenirs dont les registres discordants se heurtent les uns aux autres, avant que l'un d'eux ne commence à gonfler, à se déployer en une histoire d'amour enivrante, qui portraitise une génération et filme leur désir de vivre avec un lyrisme que l'on n'a jamais vu si exalté dans son cinéma.

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Ce très beau dessin animé, à l'imagerie celtique foisonnante et au lyrisme fou fut réjouissant, car il venait confirmer la cohérence d'un cinéma naissant : celui de Tomm Moore, cinéaste irlandais qui avait réalisé le magnifique Brendan en 2009. Le passage très délicat au second film, c'est une joie de l'écrire, fut une réussite pour Moore.