Les plus belles histoires d'amour au cinéma selon Marraine

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Histoire d'un amour mort-né, étranglé par une main de fer dans un gant de velours ; cruauté d'une aristocratie new-yorkaise qui balaie les passions d'un revers d'éventail. Superbe adaptation du roman d'Edith Wharton, revisité en dentelle par tonton Marty. Brio d'une mise en scène expressionniste sur une romance à la Visconti : narration génialissime, plans-seq sophistiqués, fondus multicolores... Mince, le sorcier Scorsese a encore frappé. (Et puis DDL & Pfeiffer, what else ?)

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Un des plus beaux pas-de-deux que j'ai pu voir ces dernières années. L'épilogue est d'une violence inouïe, avec un cut-to-black dont je ne me remets pas. Ça détrônerait presque le final des Sopranos en termes de traumatisme (j'ai dit presque).

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Adorable petite chose. Film qui sent bon l'été et renvoie aux heures creuses de l'adolescence où on chipait le scooter des parents pour aller retrouver un amour de vacances. La lovestory entre Annika et Pär est attendrissante de pureté et de poésie pastorale. On boit ça comme de la grenadine.
Bien sûr, l'intérêt ne se limite pas aux yeux profonds de Ann-Sofie Kylin.
Andersson oblige, la satire n'est jamais bien loin. Elle se dessine ici en arrière-plan : on comprend que Annika et Pär sont pris en étau par un monde adulte qui les écrase. Bientôt, les deux gamins perdront leur innocence et grandiront comme leurs parents, cruels, enlaidis, sévères ; ou même comme ce vilain gosse, à peine plus âgé qu'eux, qui a déjà absorbé la violence de son environnement en devenant une brute épaisse. Dès la fin des vacances, le piège se refermera sur eux. Il faudra bien vieillir.

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La quintessence du crime drama, du teen-movie, du thriller... et bizarrement, une des meilleures choses que j'ai pu voir sur l'amitié/l'amour au cinéma. Toute personne ayant déjà eu un binôme aux 400 coups peut s'y reconnaître : on a bien ce côté magique et insulaire, ce sentiment de communion réconfortant mais dangereux dans son intensité, puisque duo symbiotique veut aussi dire perte de contact avec les autres et la réalité. Absolument glaçant dans sa crédibilité fantastique.

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AVE, CÉSAR... et Rosalie... et David ! Romance-triple. Film touché par la grâce. Certains des plus jolis dialogues du cinéma français, du cinéma tout court. La lettre finale est d'une beauté à pleurer.

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Une tragi-comédie kafkaïenne : voilà à quoi ressemble la romance chez Zulawski. Triangle amoureux désespérément halluciné et sordide. Miroir inversé de César et Rosalie ; disparue, la photographie lumineuse, envolés, les décors de plage. On retrouve ici un Paris crépusculaire, baroque, décadent, sorte de capharnaüm absurde où se déchaînent les passions. Zulaw plante son récit dans un théâtre tout en signifiant que le vrai spectacle se joue hors-scène : c'est celui d'une épouse qui singe l'amour conjugal qu'elle ne ressent pas/plus, celui d'un mari qui fait mine d'ignorer l'attirance de sa femme pour un autre et de cet autre pour elle. Dès l'ouverture, Romy tente de justifier son incapacité à dire je-t'aime en prenant le spectateur à témoin "Je suis une vraie comédienne, vous savez" ; il faudra donc attendre l'épilogue pour que les trois petits mots soient prononcés, au milieu du sang et des larmes.
(Ce film recèle, entre autres trésors, le plus beau regard caméra de tous les temps, offert par un Jacques Dutronc habité.)

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Je cite souvent Love Story comme l'exemple-type de ce que j'abhorre dans le drame romantique. En tant qu'il est son antithèse, Turkish Délices représente tout ce que j'adore dans le genre. Jamais un film n'a mieux capté la forme et l'essence divine d'un amour décomposé. Si Roméo et Juliette avaient vécu dans l'Europe hippie des années 70, ils se seraient appelés Eric et Olga.

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Que c'est doux ! C'est simple, ma note grimpe à chaque visionnage. Excellence d'un script cousu main, d'un montage diablement efficace, et d'un quatuor d'acteurs au top de leur forme. Premier long de Soderbergh (écrit à 26 ans le bougre!!) et on y trouve déjà tout son génie ; l'art de transformer un petit budget en un grand film, et l'art de brosser des portraits complexes à partir d'un récit simple. Le rapprochement entre Graham (ascète vidéophile) et Ann (épouse pudibonde), aussi improbable que logique dans sa psychologie, suffit à hisser le tandem parmi les plus beaux couples ever. D'autant que j'y vois la plus forte retranscription de l'intimité à l'écran, exceptée peut-être la S2 de Fleabag.

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Fresque humaine méchamment grandiose. Odyssée du love qui n'en finit plus de renouveler ma capacité d'émerveillement, année après année. Qui aurait cru que Kurt Cobain et la Vierge Marie s'accorderaient si bien ?
(Crise lacrymale à chaque visionnage, pour raison personnelle.)

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"The best musical ever" dit-on. On dit vrai. A titre perso, c'est aussi une grande source de réconfort. Et ce que j'appelle 'le manifeste du Romantisme à la Gene Kelly'.
Phénomène observé en dégommant sa filmo : que ce soit dans The Pirate, On the Town, Les Demoiselles de Rochefort, The Three Musketeers, An American in Paris,... Kelly incarne toujours le rôle du gentleman-séducteur qui 1) tombe amoureux au premier regard 2) se lance à corps perdu dans la conquête de celle qu'il aime 3) réussit à pécho ladite demoiselle grâce à ses pirouettes et/ou sa voix de ténor. Pour un peu il y aurait toute une philosophie de l'amour à établir sur son exemple, dans la tradition du fin'amor moyennâgeux. Pour ma part j'en ai fait un drinking game, que j'applique à tous mes visionnages entre amis : on boit chaque fois que Gene Kelly trouve l'amour, chante l'amour, danse l'amour, fait l'amour (?), parle l'amour, etc. Autant dire que j'ai souvent fini pompette en revoyant SINTR avec des potes. Quoique, même seule-toute et sans alcool, l'ivresse est au rendez-vous. (Attention, la consommation de ce film est bonne pour la santé.)

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Classique inoxydable, dont le charme ne s'épuise jamais malgré la fréquence (acharnée) de mes revisionnages. Here's looking at you, again and again, and again.

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Jeu de balancier entre un artiste et sa muse, devant et derrière la caméra. Bouffée de grâce nourrie par la composition obsessionnelle de DDL (<3) et la méticulosité de PTA, tant dans son scénar (bigrement malin) que son sens du rythme (par-fait). Romance froide, latente, magnétique, rendue inoubliable par la photo on-ne-peut-plus classieuse (also made by PTA) et l'envolée du dernier segment, absolument jouissif dans son basculement des rapports de force. Grand frisson.

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L'AMOUR : the good, the bad, and the ugly.

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Le charme discret d'une Rencontre. Ironiquement, Carol n'a pas été un coup de foudre me concernant. Au premier visionnage, je suis passée totalement à côté de son incandescente photographie. La délicatesse des plans m'avait échappée dans toute leur force pudique et évocatrice, je n'en avais gardé que la presta (incroyable il est vrai) des actrices. À la revoyure, plus familière avec la patte de Todd Haynes, je savais à quoi m'attendre. Et pourtant, ça m'a quand même surprise : j'ai halluciné tant les portraits de femme sont ici mis à l'honneur, et tant le moindre geste, le moindre regard entre Cate Blanchett et Rooney Mara m'a paru oncteux et exquis. Du velours.