Un scénario original, pour un film dynamique où le mot ennui a été supprimé de notre dictionnaire. On retrouve bien dans Mickey 17 la pâte du réalisateur coréen, avec un burlesque qui est commun à Parasite. Ce film aux thématiques très actuelles remet en question notre perception de l'utilisation de notre espace terrestre via l'introduction des "rampants", l'espèce intelligente présente sur Niflheim, planète que souhaitent coloniser les humains. La biodiversité et la nécessité de réussir à coexister naturellement avec les autres espèces est, dans ce cadre, particulièrement mise en exergue.

Mickey, le personnage principal, se tue à la tâche au sens propre de l'expression. En effet, il est volontaire pour effectuer toutes les tâches les plus ingrates et dangereuses pendant l'expédition. Il est utilisé dans le cadre d'expériences qui lui coûtent à chaque fois la vie. Mais toute l'originalité du film réside dans une invention qui permet d'imprimer à répétition l'enveloppe corporelle d'une personne (en l’occurrence celle de Mickey), tout en conservant sa mémoire sur disque dur. Ce film nous pose donc également la question éthique d'utilisation de cette technologie, qui rend à la fois immortel, mais asservit également et nie l'humanité de Mickey.

D'autre part, ce film est également une critique de notre monde politique contemporain. On observe, avec exagération, le culte de la personnalité du chef de l'expédition (regretté perdant de l'élection présidentielle américaine), qui manie fake news et manipulation de ses fans pour conserver sa place et ses privilèges au sein du vaisseau. Cette fresque spatiale, qui peut totalement être mise en parallèle avec nos modes de vie actuels, me semble tout particulièrement pertinente et fut très agréable à regarder.

Activité sur Mickey 17