Après un début de carrière tonitruant, bordé de hits comme Midnight Express ou The Wall, le réalisateur britannique Alan Parker s’attaque pour son premier film américain au projet Birdy, trip catarcique planant sur fond de guerre du Vietnam. Pour porter musicalement cette histoire, Parker fera appel aux services de Peter Gabriel alors en plein travail de ce qui deviendra plus tard le triomphal So. Le résultat est une bande originale à la production impeccable, qui ne se contente pas de recycler une demi-douzaine de thèmes issus de ses quatre premiers albums studio : les claviers de « Family Snapshot » servent parfaitement le morceau « Close Up » alors que « The Rythm of the Heat » nourrit le crescendo percussif de « The Heat ». En complétant ces réinterprétations instrumentales de compositions originales plus instinctives, Gabriel nous offre des nouveautés sombres et dépressives telles que l’ouverture « At Night », le tribal « Floating Dogs » et ce qui deviendra plus tard l’incontournable envoutement scénique « Slow Marimbas ». Ceux qui ne jurent que par la veine pop de Peter Gabriel pourront être surpris, voire déçus. Mais pour ses premiers pas dans cet exercice de style, les autres y dégoteront sans trop en faire de quoi se réjouir.