Blizzards
6.7
Blizzards

Album de Nathan Fake (2020)

Robert ? C’est mon tour, je peux jouer ? Très bien, alors voyons voir… Dans la famille « pochette immonde », je demande le frère. Non, pas "Goodnight Vienna" de Ringo Starr, ça c’est le père. Pas "Cloud Nine" de George Harrisson non plus, c’est le cousin. J’ai une tête de boomer ou quoi ? Concentre-toi Robert, bordel…


Ah mais attends, qu’est-ce que tu me donnes comme album maintenant... Angelic 2 the Core de Corey Feldman. Ah. Ah ah. Ah ah ah. Je ne sais pas si ça se voit, mais je ris. Je ris jaune, mais je ris quand même… Quelle horreur quand même ce truc. Franchement, t’abuses Robert, t’aurais pu au moins attendre que j’ai fini de manger. Si j’avais voulu vomir, j’aurais tapé "hentai Hanouna" dans la barre de recherche, comme d’hab’. Puis autant les deux premiers albums cités étaient pas trop mal foutus, autant là, on touche à l’abyssal. Le fond du fond, les ténèbres de la nullité, la chiasse parmi les fumiers... Quelque part, c’est un monument cet album, un monument de mauvais goût, mais tout de même...


Non mais plus sérieusement, revenons-en à nos moutons Robert. Le frère de la catégorie « pochette immonde », tu l’as ou pas ? Ah ben tu vois quand tu veux ! Le voilà, tout pimpant et prêt à être régurgité, le dernier album de Nathan Fake, Blizzards. Regarde-moi ça, si ce n’est pas laid ! Déjà, ce fier dégradé jaune-rouge finition paint, qui n’a rien à envier à mon collier de pâtes multicolore de grande section de maternelle, m’effrite nerveusement et agresse ma rétine pourtant habituée au hentai Hanouna. Puis cette immondice, ce monstre de plasma aux reflets ignobles, vient s’insérer pour notre plus grand dégoût au milieu de cet ensemble vomitif. Et après ? C’est tout. En deux éléments à peine, l’artiste réussit à associer l’inconcevable. L’incompatibilité est remarquable, infaillible. Le mec a voulu mélanger de l’eau et de l’huile, mais loin de se décourager, il a insisté. Il a ensuite réessayé avec Marine Le Pen et Lillian Thuram, et à nouveau, l’échec était cuisant. Mais il a continué dans son funeste délire d’apprenti chimiste. En roue libre, le type ! La peste, le choléra, les glaces goût schtroumpf et le saucisson au nutella, Christine Boutin sous stéroïdes… Tout est passé entre ses mains. Pour finalement aboutir à cet affront visuel, que dis-je, cette atteinte à la tranquillité publique, cet attentat à la décence, cette mise à mort sommaire du graphisme.


Non Robert, je n’exagère pas ! Rien ni personne ne m’arrêtera à présent, tu m’entends ? Je ne sais pas ce qui m’empêche de… Hein ? Quoi ? La musique ? Euh… oui en effet, c’est bien, c’est même plutôt très bien. Un très bon album électronique, si tu veux mon avis. Oui, oui, si tu veux Robert, en un sens on peut dire que la couverture ne fait pas l’album, ou que la chiasse ne fait pas la gastro. Mais qu’importe, le tracas est ailleurs. Cette pochette n’aura de cesse de me hanter, et je ne connaîtrai le repos qu’une fois ma mission accomplie : récupérer tous les exemplaires de cet album, les couper en fines lamelles avant de les faire revenir à l’huile, les incinérer un par un et disperser les cendres dans les orifices du terroriste qui a pondu cette horreur.



  • En quelques mots : La couverture ne fait pas l’album

  • Coups de cœur : Cry me a Blizzard, Stepping Stones, Eris & Dysnomia

  • Coups de mou : Vectra

  • Coups de pute : RAS

  • Note finale : 7

JLTBB
7
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le 6 avr. 2020

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