Blood Money
6.4
Blood Money

Album de Dope (2016)

Pour tout vous dire, ça faisait une plombe que je n'avais pas écouté Dope. Depuis Life en fait, leur second album. Pourtant, ce nom résonnait encore dans mes oreilles comme celui d'un groupe de nu-metal particulièrement agressif oscillant entre Ministry et Murderdolls. La rage brute de "Take your best shot" avait même réussi me filer un violent mal cou tout en foutant le feu à mes enceintes. C'est dire.


Pour moi Dope, c'était un chant rauque avec un air de Manson, des riffs basiques mais efficaces, puis une batterie bien lourde. Une critique de l'Amérique moderne avec une esthétique trash et obscène. Loin d'être un groupe phare mais assez impactant pour sortir du lot quoi.


Ainsi, c'est pendant la soirée du nouvel an, vers environ 2 heures du matin, que j'appris la sortie d'un nouvel album de Dope. Par le plus grand des hasards, de la bouche d'un mec pro-américain sous space cake qui écoutait du Slipknot. Véridique. C'est donc assez curieux (et nostalgique) que je me suis mis à écouter l'album quelques jours plus tard.


Et là, ce fut le drame.


Blood Money Part 1, c'est un peu comme l'obscure bouillasse que te sert ta grande tante aux repas de famille. Tu ne saurais pas dire ce qu'il y a dedans mais tu sais que ca file la gerbe. Et pourtant, la première bouchée était passable. Mais l'arrière goût t'achève à chaque fois et tu finis jamais ton assiette.


Pour résumer brièvement, on dirait un mix entre du Bullet For My Valentine, du Blessthefall et du Motionless In White. Une sorte de nu-emoskate-autotunecore. Une hybridation fortuite, un peu malsaine et esthétiquement alambiquée. Et le mieux, c'est qu'ils ont rajouté de l'electro dedans. [Insérer cri de Wilhelm]


Pourtant, à la première écoute, on sent qu'ils essayent des trucs. La plupart des tracks partent bien sur les premiers riffs et d'un seul coup, BAM, un chant de pré-ado vient t'assassiner par derrière. En traître, comme ça, pour le plaisir. Putain. Ou alors c'est l'aspect électro qui vient te matraquer le crâne et piétiner le reste d'estime que tu avais pour le groupe. Bordel ça suffit pas de faire WUB WUB WUB sur son clavier, de mettre un violon au pif et de faire un peu de distorsion sur sa guitare low tuned pour que ce soit cool. Vous êtes pas Enter Shikari arrêtez vos conneries.


S'il y a quelque chose que je ne comprends pas non plus, ce sont les moult bruits de rembobinage qui pullulent la quasi totalité des titres. Une invitation à écouter les albums pré-catastrophe ? Un écho de leur léthargie créative ? Le doute subsiste.


Puis ce chant, je m'y fais pas. Ils sont restés bloqués en 2006 ou quoi ? Merde.


Pourtant, il y a quelques restes du Dope que je m'attendais à retrouver... Une seule chanson, sobrement intitulée "1999". Un retour aux sources, et entre autre, une référence à leur premier album sorti en... 1999. Un titre qui vient enterrer définitivement une époque tandis que le reste de l'album fornique sur sa tombe.


Bien entendu, je n'ai pas suivi l'évolution du groupe, je me prends 15 ans de décalage musical en pleine tronche. Dans un sens, c'est comme passer de Issues à Path of Totality chez Korn. Mais au moins chez Korn, l'album était cohérent. Là non. C'est difforme, sans âme et passe partout. On s'ennuie tout du long et on ne retrouve plus la folie et la hargne du Dope que j'appréciais. La seule émotion que j'ai eu pendant l'écoute, c'est quand j'ai remarqué qu'il y avait écrit "part 1" dans le nom de l'album (c'était de l'effroi). Pitié non.


Bref, je retourne en 1999. Profitez du prochain album sans moi.

Zerokawa
3
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le 9 janv. 2017

Critique lue 221 fois

Zerokawa

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