Nombreux trésors pas très bien cachés

Surnommée définitivement Skinhead O’Connor à cause de sa coupe commando (adoptée le jour où son premier label lui reprocha d’avoir les cheveux « un peu courts pour une fille »), prolixe en déclarations tranchées (« Je sais que j’ai fait plein de choses pour vous donner raison de ne pas m’écouter »), en frasques (elle bastonne sévèrement deux journalistes israëliens à Jérusalem) , en provocations irréversibles (elle déchire en direct à la télé la photo du pape), en attitudes équivoques, en disparitions inquiétantes, en conversions religieuses de tout acabit, notre celte au cœur encore plus grand que sa gueule (c’est vous dire la taille du cœur ! Dès l’appel pour la Somalie de Peter Egan, elle donne sa propriété californienne -800 mille dollars- à la Croix Rouge ! ) est un sacré personnage, comme on dit.

Elle nous offre ici ce recueil des (très nombreuses) collaborations qu’elle a consenties au fil des ans. Morceaux choisis, tableau non exhaustif mais excellent, ne serait-ce que pour la vision qu’il donne de la variété impressionnante de styles musicaux dans lesquels le talent immense de Sinéad O’Connor s’est intégré avec bonheur.

Plus que simplement s’intégrer, ce talent vient illuminer les œuvres où on l’a accueillie, qu’il s’agisse de reggae, de trip hop, de worldbeat, de rock, de folk irlandais, de dance …
Une revue en règle de l’ensemble des titres serait stupide et fastidieuse.
Surtout que les nombreux trésors que contient ce florilège ne sont pas très bien cachés : vous ne devriez pas avoir trop de mal à les trouver, bande de petits veinards...