Endtroducing.....
7.9
Endtroducing.....

Album de DJ Shadow (1996)

"Endtroducing.....", titre judicieux pour un album qui désigne son objet en même temps qu'il le termine : fin et commencement, début et pourtant en même temps fin d'une époque. Prétentieux peut-être? Le temps a montré qu'il n'en était rien : plus de dix ans plus tard le hip-hop instrumental n'a jamais vraiment égalé cet album.

Qu'est ce qui fait donc alors finalement la force d'"Endtroducing....."? C'est bien-sûr le mélange. On connait le nombre de samples utilisés pour fabriquer ce chef d'œuvre : ce n'est pas ici le plus important. Ce qui est fou, c'est ici que les samples forment une symphonie qui dépasse de loin le cadre de leur existence première, DJ Shadow les porte vraiment à un niveau supérieur. Il est d'ailleurs intéressant d'aller les écouter dans leur contexte premier, l'exercice est proprement fascinant. Que de trouvailles ! Quel travail d'écoute et de recherche pour aboutir à un tel album... Et surtout, quel usage incroyable de cette matière première : exploiter une séquence de quelques secondes seulement, lui donner une existence nouvelle, décontextualisée, audacieuse, en un mot transformer la musique pour lui redonner de l'éclat.

Le résultat : un album entier, total, qui résiste à un nombre d'écoute hallucinant tant il est riche et addictif. Les pistes alternent entre puissance et douceur, dans une sorte de brume souvent quasi mystique, sorte d'ailleurs onirique. Douceur éthérée de Changelling / Transmission, langueur de What Does Your Soul Look Like (part 4), inquiétude et force de Stem / Long Stem / Transmission, rafales de Mutual Stump, vertiges de Organ Donor, chef d'oeuvre de What your soul look like (part 1), aspect marin, doux, onirique et sensuel de Midnight in a perfect world, sa meilleure piste selon moi, celle que je ne peux m'empêcher d'écouter, une drogue.

Avec cet album DJ Shadow montre qu'il est autant découvreur, un fou absolu de musique, qu'il est prestidigitateur : un collage mystique, fascinant.
Zaul
10
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le 20 déc. 2011

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Zaul

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