Fear of the tracks

Ah mes amis, la décennie des années 80 semble déjà particulièrement loin pour Iron Maiden. La décennie dorée, celle où tous leurs productions contenaient des anthemic tracks, que tous ou presque connait. Et puis vint 1990 et sa lente dégringolade nommée No Prayer for the Dying (qui n'est finalement pas si mauvais qu'on le dit).

Mais attention, loin de moi l'idée que le groupe devint mauvais. C'est-à-dire qu'après avoir fourni 7 galettes de très bonne facture, il était quasiment inévitable que les prochains furent un cran en-dessous, voire plusieurs crans d'ailleurs...

...et Fear of the Dark en fait partie. Étrangement, il fut encensé par bon nombre de "superviseurs", journalistes et autres fans. Pourtant outch ça pique les orties bordel les mecs. Ceux qui avaient jeté des lauriers au groupe pour ce FOTD, s'étaient-ils mis dans les oreilles les albums des années 80 ? ou avaient-ils commencé par celui-ci ?
En tout cas, 25 ans après, je pense qu'il faut remettre les pendules à l'heure britannique. CAR mis à part le 1er et l'ultime titre, il est très difficile d'y trouver son compte. Ce qui pêche le plus, c'est justement la qualité très disparate des morceaux.

Prenez "Be Quick or Be Dead" et son suivant "From Here to Eternity", c'est le jour et la nuit. Pareil entre "Weekend Warrior" et le désormais célèbre et sombre "Fear of the Dark". Le yo-yo est constant dans cet album. On ne sait plus à quel saint se vouer. Ça donne une sensation désagréable d'avoir affaire à pareille chose. Tantôt tu bouffes de la bonne came, après de la merde, après du moyen, re-après du bof, puis du bon, puis du re-bof-bof, du bon, du mauvais et enfin du très bon. C'est l'ascenseur émotionnel cette histoire. Donc NON. Je me répète MAIS un album doit être un ensemble homogène et non pas des titres balancés en pâture. Ça n'a aucun sens musical et artistique.

Pourtant j'adore Iron Maiden. Mais quand il faut se mettre à la table de l'objectivité, je réponds présent. Je ne suis pas là uniquement pour leur jeter la pierre en pleine tronche, car dans ce FOTD, il y a des satisfactions...disséminées. Faut juste savoir les trouver.
Cité plus haut, la pièce introductrice par exemple, donne d'emblée des raisons de se réjouir. Elle est accrocheuse, speedée, entraînante, oscillante, à la Iron Maiden quoi. "Afraid to Shoot Strangers" est lui aussi, à moindre mesure, une chanson qui amène à avoir des espérances pour la suite. Sans être un monument, il tisse des volutes sonores tant instrumentales que vocales qui me donnent envie d'y croire. Au même titre que l'inconnu "Childhood's End" que j'ai trouvé sympathique. Et après, pas grand chose à se mettre sous la dent...jusqu'à l'hymne final. LA presque probable seule raison de dire que cet opus n'est pas une daube finalement...et à lui seul, il vient sauver les meubles d'une noyade inéluctable. Genre, on vous fait écouter un dernier morceau et après vous jugez, ok ? Et c'est là qu'on se dit que la bande à Bruce Dickinson n'est pas morte. Qu'elle peut encore nous pondre des choses de ce calibre. Alléluia.

Malheureusement ce sera de (très) courte durée puisque ledit Dickinson quittera le groupe quelques années. Et les deux productions suivantes seront, tout au mieux, médiocres.

Au final, je ne déteste ni n'aime ce Fear of the Dark. Il me laisse un goût particulier ; celui d'une succession de morceaux qui varient entre la rare qualité de ses compositions et un ensemble moyen. Pour ne pas dire très moyen.

L'âge d'or des 80s est bel et bien terminé par cet acte.