Fine But Dying
7.4
Fine But Dying

Album de Liza Anne (2018)

On commence souvent l'écriture d'une critique ou de quoi que ce soit d'un peu "réflexif" par une généralité, un lieu commun qui a su faire le succès de quelques "Youtubeurs" célèbres. Comme si l'on validait toujours mieux ce que l'on disait de particulier qu'en invoquant le général, certainement pour toucher un maximum de personnes. Il s'agit toujours de citer comme une invocation des personnes que "tout le monde" connaît, tomber dans le polémique sciemment, faire le buzz, en somme, de la publicité permanente pour les mêmes rengaines afin d'attirer ces cerveaux avides d'habitudes sécurisantes et de situations récurrentes.


L'effet concret de cela, l'exemple presque parfait, n'est autre que ce même site qui promeut certaines productions plutôt que d'autres et vers lesquelles convergeront des milliers de critiques et autant de lecteurs. Il serait facile d'accuser les systèmes algorithmiques de nos propres travers, sans jamais se rappeler de leur fonction première de vulgaire outil technique.
Pour la chercheuse assidue en nouvelle musique que je suis, le big data est une bénédiction informatique de premier choix mais attention pas n'importe lequel. Si Youtube m'a très vite enfermée dans une bulle de répétition permanente sans vraiment "comprendre" les "inputs" ou indices que je lui lançais, Spotify s'est montré moins tatillon et peut-être plus subtil, ce qui s'est montré être un défaut à certain moment.


Mais loin de moi l'idée de faire ici un savant placement de produit, juste de constater que cette expérience d'utilisation m'a amené à découvrir un nombre certain de musique tout à fait inconnue mais parfaitement rafraîchissante. Ce qui m'a dirigé sur cet album en particulier, Fine But Dying de Liza Anne et quel voyage. Je ne connaissais pas du tout cette artiste et je dois dire que sans révolutionner les codes, il y a tout un monde entre chaque mesure et une sincérité dans chaque texte qui frôle le romanesque.


Tout l'album peut se résumer à une écoute contemplative d'une protagoniste éclatée en mille facettes qui se révèlent à mesure que les minutes portent nos oreilles vers chacune d'elles. Je me dois de préciser que Liza Anne est autant l'interprète que l'auteure de ses textes, ce qui se ressent vraiment dans la construction générale de l'album en terme d'écriture. J'ai vraiment eut l'impression qu'elle me racontait ses malheurs à mesure qu'elle descendait une bière tiède et que sa cigarette se consumait, parfois sautillante à chantonner de longues notes puissantes. Plus on avance dans la conversation et plus tout se fait lent voir mélancolique pour repartir sur cet avant-dernier titre qui pour moi, est réellement le plus représentatif de l’identité sonore de Liza Anne. Le chant lancinant jamais trop technique, la mélodie bien présente mais qui sait se montrer discrète ou au contraire omniprésente sur le bidge précédant le dernier refrain et cet ensemble rock sale qui n'en fait qu'a sa tête mais qui ne tombe pas dans l'excès achève pour moi d'en faire un coup de cœur absolu.


Même si fondamentalement, j'ai préféré les chansons les plus "joyeuses", tout du moins les plus rythmées et sautillantes, j'ai eu un peu plus de mal sur les ballades plus calmes qui ne seront pas vraiment au goût de ce fameux "tout le monde". Mais vraiment on reste sur un ensemble très soigné et qui mérite sincèrement qu'on y prête une oreille attentive pour les prochaines années.


En somme, la plupart des problématiques liées à l'informatique se trouvent entre la chaise et l'écran, non pas dans un assemblement de plastique et de métal.

Thepunkowl
9
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Créée

le 28 sept. 2018

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Engy Near

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