Vous êtes tranquilles. Le bon temps revient, on est en avril (ce qui ne vous empêche pas d'errer dans la jungle terrible de l'internet). Puis, par mégarde, dispersé et perdu que vous êtes, vous tombez sur une drôle de bête. Cette drôle de bête, c'est l'écailleux Après le serpent d'un quatuor originaire de Paris : Iñigo Montoya!. Vous cliquez. Vous écoutez. Puis vous voyez des phallus, des serpents, des poignards et des nibards : on commet sous vos yeux le péché originel. Mais, surtout et avant tout, vous découvrez l'esthétique visuelle marquée d'un groupe musicalement inspiré et, visiblement, bestial. Le mal est fait : vous avez croqué dans la pomme, vous cliquez sur « rejouer ».


Cependant, c'est dans le labyrinthe de néons du clip de Nuit blanche qu'il faut vous perdre en premier lieu : une musique sur la passion charnelle extraite de leur premier EP (InigEP01, 2015) dont le clip, réalisé par le duo ZEUGL, vous promène dans une jungle d'appareils génitaux. « Entrée gratuite » et « plaisir double » : n'hésitez pas.


Des samples bouillonnants, des sons électro-pop ravageurs – doit-on simuler la surprise en apprenant qu'un producteur de La Femme, Grand Blanc et du psychédélique Moodoïd, Adrien Pallot, fait parti de la bande ? –, les quatre garçons d'Iñigo Montoya! ont par ailleurs choisi la voie magnifique de la francophonie. Pari risqué ? Pari tenu ! : leur langue fraîche et brute est parfaitement ponctuée par le son des samples.


En juillet dernier, Iñigo Montoya! sortait un single explosif : Magie Noire. Une fois de plus : les identités visuelle et musicale du groupe s'affirment. Ouvertement contestataire et anticapitaliste, Magie Noire est un coup de gueule poussé contre la corruption dans un système économique qui bat de l'aile. C'est ensorcelant, jugez-en vous même.


En attendant (plus ou moins patiemment) la sortie d'un potentiel album, vous pouvez découvrir leur premier EP prometteur et deux ou trois des petites pépites des scènes francophones actuelles qui le composent. Iñigo Montoya! est une promesse, espérons qu'elle tienne.

Menulis
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le 14 janv. 2017

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