De la bonne variété française

Comme tous les enfants des années 90, Kyo m'a marqué avec cet album qui nous a fait découvrir que le rock français existait. Et, en fait il n'existe pas vraiment. Car Kyo est plus un groupe de variétés que de rock par son mixage, ses intentions, ses paroles et sa composition. Pour précision, il n'y avait pas de bassiste dédié à la base et deux guitaristes pour les pauvres partitions du groupe me paraît extrêmement riche.
Une fois cet élément pris en compte, on a en fait un CD de pop variété française teinté de rock de bonne fracture. Le fait qu'une chanson comme "Dernière Danse" soit devenu un hymne est un vrai coup de génie. La chanson est complètement vide musicalement mais les paroles sont simples et belles. La musicalité est donné par la variation de rythme entre le couplet et les refrain plutôt posés.
A côté de ça, le chemin nous livre une chanson certes très "commerciale" mais qui fonctionne. Mais, lorsqu'on arrive sur "Je cours", on comprends malheureusement que le groupe s'est laissé aseptisé dans un style variétoche alors qu'ils avaient un réel potentiel. Le son est lourd même en étant mal mixé et les couplets nous prennent tout de suite. On a limite envie de pogoter. Même maladie avec "tout envoyer en l'air" qui malgré son potentiel reste bien trop sage.
Benoit nous rappellera quand même son penchant gothique suicidaire avec "Je saigne encore" certes jolie mais chiante et surtout dans un style qui ne me sied guère. Le reste de l’album est convenu sans être mauvais.
Sous ses doux relents nostalgiques, l'album présente tout de même une certaine qualité d'écriture qui semble incommensurablement au-dessus des productions actuelles. C'était mieux avant! Quel vieux con je suis.

Je ne pourrais recommander rien de semblable car je n'aime pas en règle générale ce style. J'ai l'impression d'être à la croisée d'un Noir Désir et des Innocents mais je suppose qu'en disant ça, je m'attirerai les foudres des vrai fans de musique qui écoutent juste de la musique de qualité engagée.