La bête humaine ?

Bien que Josh soit un homme aux multiples talent, la question se pose avec Like Clockwork de savoir si les Queens of the Stone Age n'ont pas fini par être dévorées de l'intérieur par les travaux de Homme. En effet, ce disque apparaît, à bien des écoutes, davantage comme un travail global d'une session improbable dirigée par Homme entre Them Crocked Vulture et son travail avec Arctic Monkeys. L'âme des Queens semble disparue et on se demande si les partitions n'auraient pas dû être à un autre groupe.

Toujours appréciable, jamais mauvais, Like Clockwork ne parvient pas à égaler pour autant les albums précédents des Reines. Il faut comprendre qu'il y a une nuance entre un album qui n'est pas mauvais, un bon album, une différence entre une réussite et un faux-échec. Like Clockwork n'est pas un mauvais disque, il se révèle très différents des albums passés mais n'est pas pour autant une réussite tant il apparaît comme résultant purement et simplement de Homme.
Un homme qui est perdu dans toute sa production, un homme qui ne sait plus où il va et ça se sent. Homme finit par être bouffé par l'ensemble de ses travaux et nous livre ici un magnifique témoignage de ce qu'est sa vie, pleinement unie à la musique. Malheureusement, est-ce que les gens veulent entendre seulement du Homme ? Ne veulent-ils pas un petit plus, c'est-à-dire les Queens of the Stone Age ?
Et ce n'est pas le nombre impressionnant de guest qui permettra de remonter le niveau. Ici, les Queens ont décidé de les museler. La présence de Trent Reznor s'entend mais reste minable par rapport à la grandeur du potentiel de Reznor. Nick Oliveri ne donne pas sa rage légendaire. Alex Turner est effacé au possible. Même Dave Grohl perd sa frappe si reconnaissable pourtant.

Pour autant, l'album est loin d'être mauvais comme je le disais, bien qu'il ne dispose guère de temps fort à mon grand regret. Kalopsia représente bien ce potentiel qui n'est pas pleinement réalisé mais se révèle être pourtant très plaisant.
Le disque s'autorise pourtant une des meilleures balades possibles avec The Vampyr of Time and Memory. Un titre absolument légendaire. Dans If I had a Tail, on a le droit à un titre un peu dansant et amusant comme les Queens aiment nous en donner pour chaque album. Fairweather Friends est à ranger dans la catégorie des bons morceaux qu'on écoutera encore dans quelques années.

On a quelques bons morceaux plus agressifs comme My God is the Sun qui montre toute l'âme des Queens of the Stone Age comme on les connaît. On retrouve également dans cette catégorie l'agréable I sat by the Ocean. A ce titre Keep your Eyes peeled, décevant en ouverture, montre cependant une noirceur digne de Lullaby qui reste appréciable sans être incroyable.
Je trouve également Smooth Sailing très décevant. Le côté décalé qui entoure le titre ne parvient pas à s'accomplir pleinement. I appear Missing est pas incroyable non plus.
On sera heureux que le titre éponyme qui clôture l'album parvienne parfaitement à se réaliser comme une consécration, peut être en décalage avec le reste du disque, mais diablement réussi en lui-même.

Sans livrer un mauvais album, les Queens of the Stone Age offre un disque décevant par rapport aux attentes. Non pas qu'ils se trompent en cherchant à surprendre, mais que justement il y a un manque de surprise dans l'envie de renouveau présent ici. Je pense que le groupe a besoin d'être un groupe et non pas porté uniquement par Josh Homme. Like Clockwork est, à mes yeux, un disque décevant au vu du potentiel incroyable du groupe, mais demeure largement supérieur à énormément d'albums qui sont aboutis au vu d'autres formations.