Man on the Moon: The End of Day par popsi_netn

D’emblée, Kid Cudi - dès son premier album, un exploit - a quelque chose que la plupart des artistes mettent des années à trouver - s'ils le trouvent, ce qui n'est pas gagner d'avance. En effet, le rapper possède un style qui lui est propre, une patte artistique qui rend toutes ses pièces reconnaissables entre mille. Kid Cudi fait du Kid Cudi - du hip hop downtempo qualibré pour les heures avancées de la nuit. Autant son flow atypique, tout en intimité que la production atmosphérique le rend unique.

Son univers incomparable est toutefois une arme à double tranchant. Une fois son style trouvé, Cudi semble s'en être fait une coquille de laquelle il ne déloge pratiquement pas. Toutes les chansons de Man on the Moon sortent du même moule et au bout des 60 minutes de l'album, on a l'impression d'avoir entendu la même pièce sous 15 variations plus ou moins différentes. Le rapper ne prend pratiquement pas de risque et reste blotti dans sa zone de confort, au cœur de la palette musicale qu'il a su créé - avec brio! - mais pas poussé davantage.

Voilà tout le problème de ce Man on the Moon I. Plutôt que d'évoluer et explorer les nouvelles avenues qui s'ouvrent à lui, Kid Cudi reste figé devant les possibilités de son style. Les invités n'aident pas, pointant tous dans la même direction que l'auteur. Ratatat, par exemple, présents sur deux chansons, sont totalement invisibles, leur intervention sonnant exactement comme tout le reste de l'album.

Un disque en demi-teinte donc, aux idées intéressantes mais pas assez travaillées.

Recommandation parallèle : The Weeknd - Trilogy (un autre jeune musicien qui a su faire sa marque dès son apparitions mais qui, lui, pousse son style dans tout de sorte de directions différentes sans jamais perdre son identité propre)