Matahari
6.7
Matahari

Album de L’ Impératrice (2018)

D'un coup on vous prend par la basse avec un morceau relativement bien construit autour d'un bourdon mélodique qui aurait pu être un peu plus costaud, mais on ne boude pas son plaisir, surtout quand avec le recul on sait ce qu'il nous attend.


Ensuite l'album enchaîne les morceaux un peu boursouflés par trop de prod ou des influences trop voyantes.
Erreur 404 est assez enchanteur, grâce à quelques plans de voix bien sentis, mais le morceau est un peu trop simpliste pour vraiment percuter.
Matahari est une véritable punition. De l'intro volé à Give Life Back to Music à la platitude de la production, on se retrouve avec une espèce d'anomalie d'hommages dommages, et d'une progression harmonique assez mal sentie, qui sent très fort "La première idée qu'il ne faut pas garder parce que c'est la première et donc la plus évidente".
Paris c'est Careless Whisper.
Vacances.. J'imagine que c'est pas mal, mais à ce niveau de l'album ils ont un peu épuisé ma patience, alors les choses correctes deviennent médiocres. Le pont instrumental arrive à installer une ambiance pas désagréable qui s'efface au bout de quelques secondes pour retrouver la tiédeur du refrain.


Dreaming of you a des gros sabots pop qui ne me touchent pas.


A ce niveau-là de l'album je suis à peu près sur que je me suis fait roulé et que pour une raison que j'ignore l'Impératrice que j'aimais tant s'est transformée en citrouille. Masques est quelconque, Ma Starlight est beaucoup trop répétitive, on dirait qu'ils ont essayé de refaire Agitations Tropicales mais que ça a merdé quelque part. Encore une fois, la fin déçoit par son manque d'ambition et d'envergure.


Balade fantôme joue un peu sur ma corde sensible, j'ai toujours eu un faible pour les textes lus, je trouve que c'est compliqué à rater, un peu comme un film choral ou une photo en fisheye. C'est aussi compliqué de rendre ça formidable, comme souvent. Ici, aucun des deux, on reste dans quelque chose de très.. boarf quoi. La mélodie ne se déploie pas, on reste sur le même schéma tout du long, pas de recherches.. Globalement le morceau aurait fait une bonne piste caché du premier album de General Elektriks.


ALORS LÀ. Je ne comprends pas. A quel point tu veux faire semblant que ton album est un album concept parce que tu comprends on a remis le même morceau mais juste la version instrumentale. C'est toujours le même plagiat de Daft Punk, mais cette fois-ci ya pas de paroles.
C'est plus de la masturbation à ce niveau c'est de l'auto-fellation.


Et là. Alors que tout espoir semblait perdu.. C'est l'illumination. Il se passe enfin quelque chose, tout est cohérent, chaque instrument se complète, sans que ce ne soit trop mielleux. Les plans de voix et leur rythmique surtout sont rafraîchissants, notamment lorsqu'elle chante dans les aigus. Et puis paf. On a le droit à 2:19 d'un beau moment musical, et puis sans raison le morceau disparaît pour laisser la place à encore un grand moment de platitude. Clairement deux morceaux dont ils ne savaient pas quoi foutre, un bien, un pas, et ils ont décidés de les coller ensemble pour donner.. un entre-deux.
Comme tout l'album.


Il m'arrivera sans doute de hocher la tête en rythme en écoutant un morceau en soirée, mais en terme de voyage ou de profondeur, on reste en surface des choses sans jamais se mettre en danger ou transmettre de l'émotion, pour un résultat somme toute [en entre deux] [tiède] [métaphore de l'indifférence].

Nelson
4
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le 8 mars 2018

Critique lue 962 fois

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Nelson

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