Tout artiste puisant son influence dans les 60’s/70’s (en bref, tout le monde) aurait rêvé de partager un jour ne serait-ce qu’une note avec l’immense John Lennon, particulièrement lorsque ce dernier utilise sa panoplie de Mr Kite pour nous entraîner vers le psychédélique. Cet aspect fou du compositeur n’est évidemment pas tombé dans l’indifférence d’un Les Claypool qui a basé l’intégralité de son univers et celui de Primus sur sa propre folie, et le voir aujourd’hui partager un album avec le fiston du britannique à lunettes, le providentiel Sean Lennon, n’est pas anodin.


Le Delirium est bien nommé : celui qui a suivi les traces de son paternel avec une pop inspirée souvent ambiante et aérienne mêle des accords aux basses appuyées de Claypool, qui ajoute aux thèmes sa folie et sa voix mi-chantée mi-narrative qui vient d’on ne sait où. Les morceaux alternent d’ailleurs les plans chers des deux compositeurs, chacun poussant la chansonnette à tour de rôle. La chocolaterie qu’avait abordé Claypool avec Primus il y a peu n’est jamais bien loin, en témoignent quelques chœurs loufoques nous faisant penser aux petits êtres si chers à Roald Dahl. On est donc tantôt dans un aérien ponctuée par la douceur chuchotée de Sean Lennon, tantôt dans du grand cabaret loufoque parsemé de personnage et d’histoires improbables de Les Claypool.


Et surtout on s’envole, on rêve notre vie en couleur, pendant une quarantaine de minutes où l’on ne sait pas vers où on se dirige, sans réellement s’en soucier. Rares sont les albums qui peuvent nous emporter aux confins de notre imagination, et c’est la marque de fabrique des deux bonhommes, ici mise en valeur à merveille.

ThierryDepinsun
8
Écrit par

Créée

le 26 juil. 2016

Critique lue 259 fois

3 j'aime

ThierryDepinsun

Écrit par

Critique lue 259 fois

3

D'autres avis sur Monolith of Phobos

Monolith of Phobos
LizaYah
8

Critique de Monolith of Phobos par Liza Yah

The Claypool Lennon Delirium - excellent album - immersif - guitare et melotron psychédélique sortis d'une autre époque.

le 9 juil. 2016

Du même critique

Mauvaises herbes
ThierryDepinsun
9

Kheiron, dernier véritable auteur français à suivre ?

Il y a trois ans, Kheiron avait balayé l'ensemble des comédies françaises de 2015 avec Nous Trois Ou Rien. Celui dont on connaissait principalement les apparitions salaces dans Bref. offrait alors à...

le 11 sept. 2018

15 j'aime

Anomalisa
ThierryDepinsun
4

Normalanomalisa

Charlie Kaufman. Le mec réputé pour avoir signé Eternal sunshine of the spotless mind - ce qui lui vaut déjà nos points d'amour éternel - et surtout le scénariste des débuts de Spike Jonze, qui nous...

le 7 févr. 2016

12 j'aime

Le Prodige
ThierryDepinsun
3

Les biopics, exercice lassant

Les biopic et leurs règles insurmontables qui rendent le tout comme un exercice de style à respecter scrupuleusement plutôt qu'une oeuvre personnelle (Milos Forman, tu nous manques). La prétention de...

le 23 sept. 2015

12 j'aime