Bon, j'ai toujours cordialement détesté leur musique en plastique, leurs imaginaire plein de colorants, leur monde superficiel, leur démarche rétro-adolescente, leur coté "on est cool et plein de groove" leurs casques, leur vocoder chewing gum (ils ont marché dedans, ça colle à leurs baskets ils n'arrivent plus à s'en débarrasser) , leur nostalgie chamallow de faire revivre je sais pas moi, E.L.O., E.,W. and F, E. L. and P, E.T., le rubik's cube, les Adidasler Americana etc etc...

Pour moi, daft punk, c'est la preuve par le chiffre que la répétition et la facilité se vendent bien. Je veux pas dire que c'est pas bossé, non, ils bossent leur truc, mais toujours pour ce même ramassis de nostalgie et de groove lent et lénifiant. Et en matière de groove, soit dit en passant, j'ai toujours pensé que c'était des faiseurs de
l' espèce la plus racoleuse...
Je me dis que quand on a une façon de penser mécanique, et la facilité qui va avec, et que face au monde tel qu'il va , on a envie de se replier dans l'enfance, on doit être content quand on rencontre une musique mécanique et rétrograde comme ça.
Toute cette success story de daft punk, comme toute entreprise fructueuse, c'est un phénomène de foule, de masse et de puissance d'une démarche de merchandisation affective des 70's et 80's, du "groove" du "cool" du "funk" de la dance, de la distraction, et de l'anonymat, ( top fun l'anonymat); leur success story, c'est d'avoir réussi à trouver un public avide d'enfance et de récréation et à l'entraîner dans une pulsion de repli dans une position foetale musicale, une île aux enfants, le pouce dans la bouche face à la mécanisation extrême qui nous entoure. Ils industrialisent la musique pour contrer l'industrialisation du monde. Leur musique mécanique, machiniste et complaisante baigne dans le confort de la répétition enfantine, du "c'était mieux avant", et dès le 1er disque, pour moi, leur photocopie est restreinte, défraîchie et périmée .
Leur démarche, pour moi, c'est un hypermarché , où on ne trouve rien de frais, rien de fin, mais beaucoup y vont parce que il y a un coté puissant, massif, rouleau compresseur, top "tous ensemble dans le groove" et que ça peut être top réconfortant d 'aller dans un hypermarché de ce genre. Moi j'aime pas trop l'universel qui se veut tel, je préfète l'intime qui s'avère causer à beaucoup de gens, souvent avec l'aide du temps . Les daft, excusez moi, mais c'est vraiment ramasseur et putassier comme musique; dans le genre "j'vais vous caresser dans l'sens du poil", ça s'pose là quand même, et ça depuis les débuts.
Donc cet album là, ben c'est pareil, la tristesse de leur inspiration me frappe toujours, c'est comme de la musique faite par 2 chewing gum tristes, c'est vraiment pauvre en évocation, même leur groove est triste, comme déjà à la retraite, ils vont chercher le père Moroder de sa retraite, ils ont l'air de se plaindre à chaque note d'un passé (quel passé ?) révolu, mais quel paséisme... un passé qui était mieux seulement dans leur nostalgie, mais quelle pauvreté dans ces groove avachis de rétro-mélancolie, cette marmelade soi disant groove; moi je préfère largement, si le coeur m'endive, un p'tit coup d'Earth Wind and Fire, de Kc and the Sunshine Band, de n'importe quoi de franchement disco, de positif des 70's ou même 80's.
En essayant de réssussiter le panache le fun, la légèreté d'une époque, ils sont loin du compte, leur zique est de plus en plus tristoune. Leurs morceaux font tous la même constatation : le passé ne reviendra jamais, essayons de refaire la même musique qu'avant pour le dire à chaque morceau.
Bref.
Il faudrait peut-être leur écrabouiller leur vocoder pour commencer .

Daft punk, c'est packagé depuis le début pour lever en masse des armées de consommateurs, c'est un projet pour ramasser le plus de monde possible, et ça ratisse large au niveau de la qualité musicale, ça prend comme point de départ le plus grand dénominateur commun, le fameux et soi disant "groove festif"". Mais pour moi, le ras de marée du collectif commercial daft punk (ou I-phone en fait, c'est pareil) qui a envahi la masse des consommateurs, (peu importe que ça soit de la musique), ça repose sur un phénomène de servilité moutonesque, tout le monde à la queue leu leu pour danser, si tu danses pas mec, c'est k t' es pas cool. C'est l'envahissement commercial de la pauvreté, daft punk, et ils portent à moitié bien leur nom, c'est bête et méchant leur truc, à défaut d'être punk.
Quand au coté cool et festif de l'affaire, j'ai jamais été dupe ; je me souviens qu' à la sortie du premier album, j'avais discuté avec un type qui raffolait du disque, et plus il faisait l'éloge du coté "cool" de ce disque, plus il devenait vraiment acide, agressif et méprisant pour ceux qui osaient ne pas aimer .
Alors, il y a eu deux ou trois morceaux que j'ai toujours bien aimé d'eux, notamment ds le 1er lp, "alive" parce que sans concession, "fresh" "make love" ... Ca, j'aime bien, mais c'est maigre, et le reste c'est vraiment grossier,
c'est de la musique de grossistes du rythme, et depuis le début.
Bon, je suis gêné de mettre autant que 3 mais c'est simplement qu' il y a des trucs encore pires que ça
Allez, dislikes heurtés, levez vous en masse si vous voulez.
Quantiflex
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le 19 mai 2013

Modifiée

le 19 mai 2013

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Quantiflex

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