Profanation musicale (ou l'Art tait)
Derrière l'attirail de la flegme se cache un véritable vide musical, "Soudain le vide" peut-on dire, mais on s'approche bel et bien d'une des plus grandes escroqueries de 2015. Lorsque je parle d'escroquerie, je parle bien évidemment d'escroquerie musicale, artistique, et surtout de l'escroquerie sur la marchandise ! Comment peut-on se sentir émerveillé devant le néant musical de cet album ? Déjà que le premier album était une douche froide où l'on semblait entendre l'odieux personnage qu'est Chris Martin sur l'intégralité des chansons, on rajoute le même effet sur cette DOUBLE galette. Les petits gars d'Imagine Dragons sont vraiment des bandits, sortir un double album merde...
Dans tout cela, qu'ai-je dis de l'album ? Rien, à part ouvrir des portes ouvertes mais il faut tout de même en parler. Smoke + Mirrors n'est pas un album normal, c'est un double album ! Un putain de double album ! Non mais rien qu'avec cela, tu compares le double album d'Ariel Pink l'an dernier et tu passes à cette marchandise.... C'est vraiment le néant musical, c'est incroyable comment on semble entendre le premier album sur les deux CD, c'en devient même gênant au bout d'un moment. Tout de même, reconnaissons quelques éléments importants de cette aventure musicale que fut l'écoute de cet album. Ainsi, on peut noter le formidable éclectisme de nos amis d'Imagine Dragons puisqu'il nous semble reconnaître Coldplay ainsi que Muse, en mode The 2nd Law bien entendu... on peut aussi voir qu'il y a un enchainement très commercial des morceaux, on te balance le plus de single sans avoir de recherche musicale puisque de toute façon, toi, le fan de nos chansons, va hurler de joie à l'idée d'entendre I Bet My Life ainsi que Polaroid ou même l'étron musical Dream. C'est même assez drôle de voir qu'il existe des moments où, à chaque morceau, on retrouve une sorte d'explosion, genre celle qui flatte le mec qui entend Radioactive, comme dans Trouble ou encore Friction. Certains vont se la jouer sophiste en disant que ça dépend des goûts, et tout le baratin manichéen forcément, mais je réponds tout de suite que c'est bidon, vous valez bien mieux que cela en écoutant cette pop formatée pour la radio, limite condamnable pour violence à l'encontre du Goût (peu importe qu'il soit mauvais puisque Imagine Dragons ne joue plus dans la cour artistique ni musicale.)
Vu la critique, on pourrait se demander où est venu ce petit point ajouté, celui qui forme le 2, et non le 1. Bien étrange question, puisque l'écoute des deux premières secondes de Trouble m'a redonné envie d'écouter Water Curses d'Animal Collective. Peut-être que vous connaissez si vous lisez, au moins on est en face d'un réel groupe aux ambitions artistiques réelles, et non comme ayant rapport avec la radio... notons tout de même un véritable travail de la part de ce groupe américain, un double album ennuyeux et formaté alors qu'ils pouvaient sûrement faire de l'expérimentation. Remercions aussi le concepteur de la pochette, cette dernière promulgue déjà la sentence vers laquelle on approche lorsqu'on écoute le disque. Concluons par dire que l'art n'équivaut pas à ça, si vous lisez cela, tournez-vous vers des vrais artistes, l'année 2015 propose déjà beaucoup de (très) bons albums.
En passant, vous pourriez écouter Mourn, ils font un album de vingt minutes que l'on pourrait écouter pendant des heures, a contrario des amerloques... http://www.senscritique.com/album/Mourn/13194716