The 2nd Law
5.2
The 2nd Law

Album de Muse (2012)

Muse, à l'époque de "Showbiz" ou "Origin of Symetry", m'avait marqué. J'ai passé mon adolescence à écouter Queen donc je ne pouvais que me retrouver avec un groupe de gars qui avaient semble-t-il fait la même chose. Il y avait du Queen là-dedans mais pas que, sinon ça n'aurait servi à rien. Je retrouvais la grandiloquence, le lyrisme pompier et l'énergie évidente de mon groupe "de quand j'étais ado" avec quelque chose de moderne et de vraiment très efficace.
Après il y a eu "Absolution", celui là avait beaucoup de fans mais je n'ai jamais vraiment accroché, il faut dire que j'étais en plein Queens of the Stone Age ou Nine Inch Nails à ce moment là et "Absolution" manquait un peu de personnalité à mon humble avis. Curieusement, et contrairement à beaucoup qui ont hurlé au scandale, j'ai retrouvé de l'intérêt pour Muse avec "Black Holes and Revelations". J'aimais cet apport synthétique aux chansons qui gagnaient un côté electro light et, bien-sûr, j'ai été conquis par "Knights of Cydonia" qui me donnait l'impression d'être le seul à l'écouter tant je revivais quelques émotions Rhapsodiennes sur fond de western : si j'avais été ado à ce moment là je n'aurais pas pu imaginer mieux. Ce n'était pas de très bon goût mais ça prenait bien avec moi, vraiment. "The Resistance", alors là je suis passé complètement à travers, j'ai dû l'écouter deux fois sans rien retenir. J'ai retenté depuis, peine perdue, je ne rentre pas dedans et je n'en retiens rien de particulier.

Donc, je me faisais à l'idée que j'en avais fini avec Muse, sans vrais regrets, sans trop y penser quand est sorti "The 2nd Law". J'entendais le single "Madness" à la radio avec indifférence, ça ressemble un peu à Georges Michael de "Faith" en plus mou. Queen a joué avec George Michael ok mais bon ce n'est pas ça qui va me motiver. J'ai donc un peu lâché l'affaire, l'album dans un coin de mon PC, pas écouté tant pis. Le temps passe, et Senscritique aussi, je consulte les critiques de "The 2nd Law" et je me dis que j'ai encore raté un épisode. Du funk ? Ca a suffi à me motiver à écouter, je suis curieux et au pire j'aurais entendu un nanard du rock !
Ben, je sais pas.


Dans les années 80 beaucoup de groupes ont trop forcé sur les synthés et se sont rués sur une musique synthétique dansante qui pourrissait leur rock d'avant. Queen est dans ce cas, mon protégé mais (avec de bonnes raisons, allez) détesté "Hot Space" en est une belle illustration, comme le sont aussi les albums maudits "Special Forces" ou "Flush the Fashion" d'Alice Cooper ou même le "Let's Dance" de Bowie. Mais là en 2012 (ou 13) Muse semble nous faire le même coup !

L'intro "Supremacy" décriée pour son côté too-much feu d'artifice kitsch pas subtil m'a pourtant accroché. Ce n'est pas comme si Muse avait un jour été subtil, si c'est ce qu'on cherche chez eux on est mal partis. Donc pourquoi pas. "Madness" et son solo Georgemichaelien ne me plaît guère plus que la première fois, mais je m'en fiche un peu car je suis curieux d'entendre le fameux "Panic Station" qu'on dit donc funky.

Je n'ai pas été déçu du voyage ! Muse tape dans la pop 80s pur jus avec des synthés plus vrais que nature, ça me fait penser au "Stop!" de Erasure qui aurait copulé avec "Another One Bites the Dust" et même tout l'album "Hot Space" de Queen. C'est très loin de Muse là quand même et on se demande s'ils ne se moquent pas un peu (beaucoup) du monde. La vache, je ne m'attendais pas à ce point à ça ! C'est kitsch, daté, putassier et... et je l'ai écouté en boucle ! Il doit y avoir quelque chose alors ? Je ne dis pas que j'ai des goûts infaillibles mais il doit y avoir une raison pour laquelle ce morceau marche si bien sur moi. Bon, passé ma surprise et plusieurs écoutes donc je passe à "Survival". Pire encore que "Supremacy" dans la grandiloquence et si vous me connaissez un peu vous savez que des fois, la grandiloquence j'aime bien. C'est Muse dans tout ce que le groupe a de prétentieux, ils nous font un "We Are the Champions" contrôlé positif au test anti dopage et oui c'est de mauvais goût mais rappelez-vous, on parle de Muse, pas d'un groupe indie aux ambiances intimistes, Muse n'a jamais caché son jeu là-dessus, on ne peut pas parler de trahison. Donc pour le moment à part "Madness" ça s'annonce pas mal, pour moi.

"Follow Me" est un peu dans le ton de "Blackholes..." pour son "Take a Bow" par exemple avec des instrumentaux qui me font furieusement penser à la carrière solo de Freddie Mercury dans les (oui) années 80. Ecoutez "Love Kills" pour vous faire une idée de ce que je veux dire. A ça s'ajoute un côté electro (dubstep ?) pas génial. La chanson ne m'a pas marqué outre mesure, sans me choquer, je n'en retiens rien de particulier.
"Animals" est un peu plus rentre dedans, avec une jolie guitare en roue libre et une fin énervée. Ca ressemble un peu plus au Muse du début, pas si mal.
Bon, "Explorers" est super pénible, j'ai dû la zapper preque à chaque écoute, un peu pareil que "Big Freeze" qui commence pourtant un peu la thématique sur les lois de la thermodynamique, il était temps. Pire encore est la chanson "Save Me" (qui là n'a rien à voir avec Queen malgré un titre similaire) portée si on peu dire par la voix du bassiste, qui n'est donc pas bassiste pour rien. On dirait Greenday en pire, c'est dire. "Liquid State" est bien plus énervée, même un peu hard pour Muse (j'entends) mais encore cette voix pénible du bassiste qui s'est vu accorder le droit de chanter.
L'album se conclut enfin sur les deux morceaux "The 2nd Law" "Unsustainable" et "Isolated System". Le premier reprend le too much là où il était resté, attifé d'un dubstep qui finalement n'a rien de si horrible, de cordes symphoniques qui s'intègrent plutôt bien et d'une voix féminine un peu alarmiste un peu robotique qui énonce justement cette 2nde loi de la thermodynamique. Alors c'était ça, notre économie de crise ne peut conduire qu'à un chaos de plus en plus important et on ne résoudra rien en système fermé ! C'est un rapprochement un peu facile entre la physique et la politique mais pourquoi pas, ce sont des thèmes porteurs, pour peu qu'on soit un ado un peu nerd et qu'on trouve la thermodynamique fascinante (c'est presque mon cas, sauf que je suis limité en sciences... du coup ça me fascine d'autant plus ; et que je ne suis plus un ado depuis un moment). Je ne sais pas pourquoi tant de monde a été outré par ce morceau, au pire Muse trouve une façon supplémentaire d'en faire trop, comme toujours au fond. "Isolated System" c'est une autre affaire, disons que c'est une conclusion honnête mais qui a trop tendance à me rappeler le peu que j'ai retenu de "The Resistance".

Du coup, "The 2nd Law" m'a plutôt plu, j'ai été surpris dans le bon sens parfois même si souvent je me suis ennuyé. Les morceaux les plus marquants fonctionnent, et c'est parce-que l'album est trop plombé par les morceaux les plus faibles que je ne peux pas lui donner beaucoup plus que la moyenne. (6 c'est déjà ça) Je n'ai pas été choqué par les tentatives racoleuses des chansons "Panic Station' (j'ai vu le clip, ça confirme bien ce que je pense du message délivré là), "Survival" ou "Unsustainable" au contraire, je me suis dit que c'était même assez culotté de la part du groupe de se la jouer "hé ouais on fait n'importe quoi ! ha ha ça va râler ! Vas-y mets-y donc encore un coup de synthé". Je parlais des albums maudits des années 80 chez des artistes installés auparavant, j'aurais dû préciser qu'avec le recul c'étaient toujours des albums que je trouvais curieusement attachants.
I-Reverend
6
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le 26 juin 2013

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I Reverend

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