Bien avant Ten Years After

Entre deux groupes, Pete s'enregistre avec son banjo et parfois une chorale. La magie de la folk music, les racines bouseuses, les branches contestataires, tout est résumé en plus de 100 titres.

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Y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine je tenais un petit blog dédié à mélanger cinéma et culture musicale. L'aventure fut brève. Suite à un retour dans notre contrée, j'ai perdu l'envie de continuer, l'envie de discuter avec les potos virtuels et j'ai attribué ça au changement d'environnement. A moins que cela ne soit dû à une discussion avec mes amis de la vraie vie retrouvés lors de mon retour, une discussion que l'on peut résumer par une phrase de Renaud "Sûr que ta chanson nous botte, mais un conseil, oublie la, lalala"

Le problème étant que passant une bonne partie de ma vie à écouter de la musique, à me renseigner sur qui est qui et quand est quand, il m'arrive souvent d'épargner mes lecteurs de détails, pour le moins, utiles pour me faire comprendre dans de multiples dimensions.
Bien sûr, ce manque de facilité nuit au succès et ma motivation n'a jamais été emballé par un engouement très prononcé.

Pourquoi, je raconte ça, ici ? Sûrement parce que les deux petites phrases originelles de ma critique, s'additionnant au nom de l'artiste, à sa superbe photo illustrant la pochette et au titre du coffret me suffisent amplement pour indiquer l'ampleur de la dimension artistique qui se cache à l'intérieur.

Rien que le titre de ma critique. Qui pour me comprendre? Au delà du jeu de mot franglais temporel, si je parle d'un mec seul avec sa guitare, que je parle de mouvement folk, un mouvement supplanté par le rock à un moment précis, pendant le festival de Woodstock, le lien avec Alvin Lee s'impose rapidement. J'aurais pu choisir Hendrix, mais son attitude distante n'aurait pas rendu grâce à la personnalité joviale et communicative de Pete Seeger même si je dois préciser que nous retrouverons le Star Spangled Banner dans ce coffret.

Autre mystère, le Smithsonian institut. Qui de mieux que Wikipédia pour vous expliquer cette fondation aux multiples thèmes qui a utilisé ses principes scientifiques pour répertorier et enregistrer une grande partie de la musique américaine à l'heure du bouillon de culture, bien avant l'industrie du disque. Tel un goldrush, des gens ont sillonné toutes les routes de campagne du pays pour en égrener les pépites. J'en fais référence lorsque je parle de racines bouseuses.

Il me reste à parler de Pete Seeger, que je dois avouer ne pas connaitre tant que ça. Dès qu'on s'intéresse à la folk music, son nom arrive quasiment en premier. Pour sa carrière, solo, mais ausi en groupe avec les Weathers et au sein de Peter Paul & Mary, avec lesquels il a pu rencontrer le succès, en duo avec Woody ou Arlo Guthrie. C'est surtout pour son engagement et son influence dans le mouvement contestataire que la postérité retiendra son nom. Ce qui me marque le plus chez cette personne, c'est sa simplicité et son humilité, flagrantes dans ses chansons et incontestables en concert. Des qualités qui introduisent tout de suite une complicité entre l'auteur et l'auditeur, une force qui vaut bien des tonnes de solos de guitare, de trompette ou autres. Des qualités qui appartiennent à la folk et qui décèderont avec le rock.

Vous m'avez compris, c'est pas le genre de gars qui coure derrière le succès. C'est celui qui résume en deux notes ce que font les autres à force de technique ou d'improvisation. C'est celui qui préfère qu'on parle de lui en deux phrase plutôt qu'en un texte énorme