"Peut-être que j'ai tort sans doute as-tu raison, mais pour moi tout est remis en question"

Encore une fois, ce sont les années chez Vogue qui vont principalement retenir mon attention chez Françoise Hardy. Notons bien une différence majeure avec France (la première d'une longue série), c'est qu'après être sortie de la fameuse écurie, elle poursuivra une carrière intéressante, souvent de grande qualité (« La Question », « Message Personnel »).
La note correspond à cette période Vogue et non pas seulement à cet album, qui n'est pas tout à fait mon préféré.
Reste qu'elle s'éloigne largement de son premier style qui a fait ses débuts, et qui me ravi chaque fois un peu plus.
Vous trouverez ici quelques remarques sur ses premiers albums chez Vogue, puis d'autres considérations assez diverses, organisées si possible, ainsi j'avais besoin de vider mon sac sur son rapport au yéyés, au twist, au rythme, sa voix, et sur deux ou trois chansons en particulier. Enjoy, retours bienvenus.

C'est en 62 qu'elle sort son premier 45 tours. Une adaptation d'un morceau américain (« Oh oh chéri », on sent très bien que ce n'est pas du FH, bien qu'elle arrive à en faire quelque chose de très intéressant), sur lequel les pontes misaient pour rapporter, trois de sa propre composition, dont, le très fameux « Tous les garçons et les filles de mon âge », accompagné du groovy « J'suis d'accord », et du twistant « Il est parti un jour ». Avec son fameux tube, le style de FH est né, ou plutôt rendu public. On y retrouve tout ce qui caractérise la chanson hardienne dans son état de grâce, caractéristiques sur lesquelles je reviendrais. Il est amusant de constater que sur ce 45 tours, trois chansons sont typiquement yéyés (on sent bien les directeurs commerciaux misant sur l'esthétique des succès de l'époque), et que le seul qui ai fait vendre son disque à deux millions d'exemplaire soit celui qui annonçait toute la chanson de Françoise. Élément qui bien sûr n'aura pas échappé aux producteurs, et lui permettant une liberté presque totale sur l'imposition de ses propres compositions dans ses disques futurs. Choix des directeurs qu'ils n'auront pas à regretter, en effet elle sort par la suite quelques 45 tours (qui seront regroupés dans l'album « Tous les garçons et les filles ») d'une qualité incroyable, avec des faces B largement à la hauteur des A et vice versa (« c'est à l'amour auquel je pense », « le temps de l'amour », « ton meilleur ami »...). A ce stade on se dit qu'elle va vite s’essouffler, et l'on ne peut s'empêcher de penser à Beethoven (non pas qu'il se soit essoufflé, allons !) se fustigeant pour ses premières compositions, regrettant d'avoir mis en un quatuor suffisamment d'idées musicales pour en composer une série (cf « Beethoven », par Boucourechliev, Ed. Seuil, Coll. Solfèges, collection que j'en profite pour recommander). Et pourtant, chaque nouvelle chanson est plus forte que la précédente, et elle continue sur sa lancée, imperturbable.

Ah, mentionnons tout de même que l'album suivant, « Le premier bonheur du jour », de 1963, s'il conserve quelques belles perles (« J'aurais voulu », « Le sais-tu ») n'est quand même pas au même niveau, avec des morceaux qui ont eu un grand succès à l'époque et qui m'ont légèrement déçu, comme « Vas pas prendre un tambour » particulièrement. Paroles sublimes, mais il y a quelque chose la dedans qui fait que décidément la mayonnaise ne prend pas. Peut être est-ce entièrement subjectif. Finalement beaucoup de morceaux de bonne qualité (« On dit de lui », « l'amour ne dure pas toujours »...) mais qui ne touchent pas au fond du cœur, comme les grands morceaux de Françoise savent le faire. Toujours est-il que cet album fait un léger creux entre le premier et le troisième opus, « Mon amie la rose », de la chanson éponyme.

Et pour cause, ce troisième opus s'ouvre avec ce petit bijou qu'est « Je veux qu'il revienne ». Typiquement le genre de morceau qui m'implique à 100% (c'en est troublant) dans le personnage que nous chante FH. Ici, moi aussi je VEUX qu'il revienne, je ne le connais pas mais je lui en veux d'être parti et d'avoir osé laisser cette pauvre créature délicate. La rythmique en plus est très entraînante, et donne un esprit, un sens à la chanson qu'elle n'aurait pas sinon. « Tu n'as qu'un mot à dire » est un très beau morceau, où elle chante quelques fois légèrement faux, c'est amusant. Dans les aigus notamment, sur « si tu m'aimes encore », on sent bien qu'elle n'est pas dans sa tessiture, ce qui donne un charme supplémentaire au morceau, le charme de la maladresse, qui va bien avec son physique de grande sauterelle. Passe un morceau somme toute assez classique, hardien au possible (donc très beau), et vient le sublime « Et même ». A noter tout d'abord que je ne suis pas habitué à la version de cet album, mais à une autre, assez différente. N'ayant pas encore prévu un paragraphe consacré à une petite écoute comparative entre deux versions d'un même morceau, ni de détailler ce morceau, je n'en dirais pas plus dans l'immédiat sur ce petit chef d’œuvre et y reviendrais en temps voulu, pour les courageux qui atteindrons ce stade. Contentons nous de dire pour le moment que c'est l'un de ses plus beaux morceaux, dans le top 15 sans se fatiguer. Après vient « Pourtant tu m'aimes », un autre morceau fantastique de douceur, de caresse, de sensualité mêlée de timidité. Sans détailler toute la suite de l'album, disons qu'il n'y a pas un seul morceau à mettre de côté, chacun presque dans un style différent, on va de « Pars », qui s'écoule tranquillement sur des arpèges égrenés à la guitare et de discrets choeurs, à « elle n'est pas gentille » sur une grille blues, qui balance un peu, quelques relents du twist sans doute, en passant par « Je n'attends plus personne » qui me ravi un peu moins, l'orchestration en cause, où elle développe son côté un peu rebelle, et qui n'est pas sans annoncer son (très) futur album « Le Danger ». Chaque morceau est une nouvelle découverte. Sans oublier celui qui aura donné son titre à l'album, « Mon amie la rose ». On y trouve une poésie de qualité, un charme inestimable, des inflexions d'une grande subtilité dans certaines syllabes, un style de chant encore une fois très inspiré du récitatif (ça lui va tellement bien). Pour ceux qui se demandent, ici ce style consiste à chanter sans tempo (pulsation) exact, sur quelques accords en arrière plan qui eux servent à rythmer, à encadrer le chant. C'est dérivé de l'opéra bien sûr, on en trouve une belle utilisation chez Edith Piaf dans l'Hymne à l'amour (« J'irais jusqu'au bout du monde, etc ») et chez une quantité de chanteurs de façon générale je pense, et pour clore la digression, ce style de chant convient parfaitement à Hardy, lui laissant une certaine liberté vocale et rythmique lui permettant de se placer de comme personne d'autre (rythmiquement s'entend). On y a souvent droit dans ses introductions d'ailleurs, comme dans « Quel mal y-a-t-il à ça » ou « La maison où j'ai grandi », ce qui a pour effet de poser un cadre, un décors.

Ce magnifique opus, l'un des plus sombre et intimiste de Françoise précède un album plus éclairé, « L'Amitié ». ne nous méprenons pas, ça reste malade psychologiquement (« Il se fait tard », « je pensais »...), mais c'est quand même plus gai, tant dans les thèmes (« Quel mal y-a-t-il à ça », « je t'aime ») que dans les accompagnements (« Ce petit coeur », « Tout ce qu'on dit », « En t'attendant »). Pas de doute on est en plein dans la période bénite de FH, on ne peut pas se tromper sur le millésime, aussi n'encombrerais-je pas inutilement cette critique qui s'annonce chargée en répétant des caractéristiques récurrentes. Mentionnons juste les inévitables : « Quel mal y-a-t-il à ça » (<3), « Ce n'est pas un rêve », « tu peux bien » (quels graves ! Quel timbre, du velours, vous dis-je !), « le temps des souvenirs » et le morceau de clôture, « Dis lui non ». Un très, très, très bel album, assurément.

Et enfin reste pour sa période intégralement chez Vogue (« Ma jeunesse fout le camp » étant sur sa propre maison de production Asparagus, mais en étroite collaboration avec Vogue) l'extraordinaire « La maison où j'ai grandi », dont le titre est encore une fois (mais c'est le cas pour presque tous ses albums) tiré d'un de ses succès. Bon, alors pour commencer, l'album s'ouvre sur « Je changerais d'avis », morceau très brelien sur lequel je reviens plus en détail vers la fin. Notons ici que la musique est de Ennio Morricone, voilà qui devrait remuer les quelques cinéphiles de SC arrivés jusqu'ici. Un morceau grandiose, qui explose d'entrée de jeu un album qui s'annonce indécent de perfection. On se demande ce qui pourra suivre après ça, et elle surprend (bon, pas tellement dans le sens de l'étonnement, plutôt par le savoir-faire) avec un morceau tranchant par une grande délicatesse, « Si c'est ça [la réalité/rêver] » et une orchestration minimaliste (guitare seule) en comparaison du mastodonte d'Ennio. Puis le morceau extrêmement vaporeux, atmosphérique, nuageux, etc « Vous d'Automne ». Très très belle pièce encore, où sa voix a une présence éthérée presque sur-humaine. Je n'ai pas envie de me lancer dans l'énumération des morceaux et de leur caractère ou caractéristiques, disons simplement que chaque morceau est excellent, l'album est d'une densité rare, un bijou d’orfèvrerie, et si je devais lister les inévitables, les vraiment essentiels sur toute l’œuvre de Hardy, je ne mettrais de côté (et encore, à grands regrets) que « Il est des choses », « mes jours s'en vont » et « surtout ne vous retournez pas ». Cet album pourrait être un best of d'une artiste ayant eu une carrière bien remplie, de qualité. Quant au caractère général de l'album, il est bien évidemment moins « gai » que le précédent, en revanche c'est paradoxalement le moins hardien, par la puissance peu commune qui se dégage de plusieurs morceaux, ou le plus, par l’éclectisme exceptionnel dont il fait preuve, chaque morceau étant à sa façon en rupture avec le précédent.

On arrive en 69, aussi faut-il brièvement mentionner la sortie d'un album, « In English », de reprises en anglais de ses succès les plus marquants et de chansons originales. C'était très courant à l'époque, les maisons de disque voulaient conquérir les marchés étrangers, et on a droit dès 1963 à un album en italien, en 65 en allemand, en 69 donc en anglais, et en 70 à nouveau en allemand. Pour ma part je suis allé écouter quelques versions italiennes, c'était bien entendu agréable, mais quand même pas au niveau. Les arrangements ont été modifiés, un peu plus fournis, ça ne marche pas toujours très bien. J'avais été particulièrement déçu par la version italienne de « C'est à l'amour auquel je pense ». Après ça reste quand même agréable, et ma curiosité naturelle, boostée par l'amour que je porte à cette chanteuse et à la confiance sans limites que j'ai en chaque morceau d'avant 68 (oui 69 pour les anglais et le deuxième allemand, mais ce sont surtout des reprises de morceaux antérieurs) me fait mourir d'envie de mettre la main sur ces quatre albums et de les dépouiller consciencieusement, même si ce n'est pas au même niveau. En témoigne la reprise de « J'suis d'accord », en allemand qui donne : « Ich sag'ja ». Très agréable de l'entendre chanter en allemand, mais il n'y a rien à faire, elle maîtrise moins bien le temps, ça balance moins, tout simplement. Et je soupçonne les sonorités allemandes et italiennes d'être moins adaptées à son style de chanson que les sonorités et intonations françaises, qu'elle maîtrise bien mieux en plus. Nul doute que Françoise n'aurait pas été Françoise si elle n'avait pas vu le français comme langue maternelle.
Tant qu'à être dans les chansons étrangères, signalons une belle version des « Jeux interdits » en allemand, en duo avec Marie Laforet en prime. Trouvable sur youtube sans soucis, ça vaut le détour.

Du côté de l'accompagnement, on remarque bien sûr cette prédilection qu'elle reconnaît elle-même pour les chansons tristes sur fonds de violons. Mais, heureusement, ce n'est presque jamais trop lourd, toujours fait en finesse. Une certaine diversité tout de même, on varie les instruments, même si à ma connaissance tous les cuivres et bois trop percussifs (saxophone), sont bannis. A la réflexion, peut être même la plupart des vents. Guitare, beaucoup bien sûr, vu que c'est son instrument initial, cordes frottées, piano un peu, et autres instruments un poil plus exotiques, mais peu. Quelques chœurs des fois, mais c'est assez rare (délicieux « Pourtant tu m'aimes »), utilisation assez courante de la batterie, mais toujours en douceur bien entendu. Après, sans en être certain, pour tout ce qui est instrumentation hors de la guitare, je doute que ce soit elle qui choisisse, c'est un domaine délicat qui demande de sérieuses connaissances qu'elle n'a, encore à ma connaissance, pas (quelques années dans un conservatoire de chanson ne sont pas vraiment suffisantes, en tout cas pas aux yeux des patrons l'ayant sous contrat et souhaitant voir sa rentabilité au maximum), ce sont donc sans doute la plupart du temps les directeurs artistiques qui choisissent parmi les orchestrateurs de leur écurie qui va s'occuper de telle ou telle chanson. Enfin on remarquera que ça ne nuit pas au propos, et si ça ne semble presque jamais le sublimer/transcender comme parfois chez France, on a pas trop de fautes de goût réelles.

Par la suite ses accompagnements vont beaucoup évoluer. Elle a manifestement l'air de se chercher un style. Et si à chaque essai il n'y a rien à rejeter en bloc, c'est parfois plus ou moins réussi. Nous parlions de l'album La Question, dans un style bossa-nova, sorti en 1971, mais il y a aussi, dans ceux que je connais, l'album Le Danger, de 1996, qui part dans un style plus rock, avec une utilisation assez importante, trop à mon goût, qui n'en tolère que peu il faut le dire, de la guitare électrique. Et un de ses derniers albums, (Parenthèses...), sorti en 2006 (et oui, Françoise Hardy c'est plus d'un demi-siècle de chanson), est une série de duos avec de grandes figures masculines de la chanson française. Je suis évidemment moins client que pour ses débuts, on sent qu'il n'y a plus ce charme de la jeunesse, normal en même temps, à 62 ans, et la figure de cette chanteuse a beaucoup évolué, mûrie, ce qui n'est pas non plus pour me plaire beaucoup. D'autant que pour le coup ses choix pour ses duos ne sont pas toujours glorieux, ça va de Alain Bashung, Souchon, Delon, à Arthur H, Julio Iglesias, son mari Jacques Dutronc... Elle est aussi connue pour les albums aux sonorités plus jazz et surtout soul, qui lui ont été entièrement composés peu après 78, en pleine période disco. Jamais écouté pour ma part, je ne sais pas si ça m'intéresse beaucoup, mais le mariage de sa voix avec une musique soul ne me paraît pas rédhibitoire, et peut promettre de beaux moments, quand d'autres transformeraient ça en soupe imbuvable à tous les coups. Je crois que les albums « Musique Saoule » et « Gin Tonic » sont les grands représentants de cette période.

Mais il n'y a de toute façon pas à attendre la fin des années 70 pour voir son style changer et se varier. Dès sa sortie des écuries Vogue, en 67, le regain de liberté lié à la création de sa propre maison de production l’entraîne vers des explorations, timides au début, mais qui vont s'affirmer rapidement. Timides encore dans « Ma jeunesse fout le camp », 1967, qui ressemble encore beaucoup en facture à ses six albums précédents, qui d'ailleurs contient des morceaux d'une densité inouïe et qui comptent parmi ses plus grands comme « Voilà » bien sûr, sa charmante reprise de « Il n'y a pas d'amour heureux », « Viens », et j'en passe. Mais ses explorations sonores se feront plus affirmées par la suite. Je regrette énormément de ne pas avoir l'album « Comment te dire adieu », qui est le suivant, de 1968, avec la fameuse chanson éponyme que Gainsbourg lui a composé (mais si, « Quand je bois Contrex... »). Peu après suit « Le Soleil », son tout premier album complètement détaché de Vogue. Que je ne connais pas du tout. Mais après c'est « La Question », « Message Personnel » qui est un peu plus classique (mais de très bonne qualité) et l'on revient au début du paragraphe précédent.

Reste que je suis extrêmement curieux de savoir précisément qui a écrit quoi, quelles paroles, quelle musique, sur chacune de ses chansons, quand est-ce que c'est elle qui écrit, qui compose, et qui est-ce qui s'y colle, et approfondir ainsi une étude encore très superficielle, par manque d'informations précises justement. Si quelqu'un sait où trouver ces informations, ça m'évitera de questionner les bibliothécaires de la Bnf. Des informations qui m'ont beaucoup fait défaut pour France Gall aussi, peut être plus encore, et on en est réduit à faire à la feuille, à essayer de deviner qui est le plus pressenti pour avoir composé ou écrit tel ou telle chose, pressentiment qui se base sur une connaissance souvent encore plus approximative de l'auteur-compositeur en question. Bref, je rage sur ce point, et je me renseignerais mieux, voilà trop longtemps que ça me trotte dans la tête.

Françoise et les yéyés :
FH est indubitablement à classer parmi les yéyés, bien que cela me semble d'une approximation dramatique. Effectivement, elle est qualifiée sur son propre album comme « The yeh-yeh girl from Paris », sur certaines chansons on a droit aux petits yeah yeah et woh woh frenchies qui caractérisent ce mouvement (« il est tout pour moi », « il est parti un jour »...), même si on pourra remarquer que la plupart du temps ce sont sur ses chansons les moins caractéristiques de son style, on retrouve les thèmes récurrents de l'amour, d'une certaine mentalité/maturité qui n'est pas toujours sans rappeler France Gall, elle a été en sérieuse relation avec notre très cher journal « Salut les copains », etc, mais il y a d'autres choses qui l'en sépare assez fortement. Premièrement, la suite de sa carrière, après 67 donc, avec le développement de sa propre maison de disque, elle s'aventure dans de nouvelles expériences sonores qui dénotent une intelligence bien différente de l'évolution de carrière qu'a pu suivre France, puisqu'on parlait d'elle. (Non pas que ce soit directement en lien, mais tant qu'à être dans la comparaison de ces deux idoles finalement opposées, notons que Françoise a eu son bac et fait des études supérieures (courtes, certes) de Lettres lorsque France arrêtait l'école après avoir redoublé sa troisième.) On a droit à des albums assez différents, comme le célèbre La Question, inspiré d'une bossa nova presque expérimentale, en tout cas vaporeuse au possible. Mais aussi, même au sein de sa période la plus proche des yéyés, elle s'en démarque par ce refus de la chanson associant un enthousiasme ET une niaiserie sans pareils qui caractérisent Chantal Kelly (« mon petit sucre »), Sheila (« vous les copains »), Sylvie Vartan (« dans ma poche »), France (« la cloche »), etc, et qui aura fait le bonheur moqueur de Stella. On peut aussi rajouter le fait qu'elle compose elle-même la plupart de ses chansons, qu'elle y excelle, et beaucoup d'autres choses encore, qui font que si j'admets de la classer dans les yéyés, je dis quand même qu'il faut avoir certaines réserves à l'esprit, et que l'écarter de cette catégorie est tout à fait envisageable aussi.

Françoise et le twist :
Il fallait bien dire un mot sur le twist. Sous genre qui chez les français est incontestablement associé au mouvement yéyé. Particulièrement pour les figures masculines, tels Richard Anthony, Lucky Blondo, Frank Alamo. C'est la grande époque des reprises des classiques américains, avec un goût souvent extrêmement douteux, ce qui fait d'ailleurs tout le charme de la période. Si c'est loin d'être un aspect majeur de la chanson de Françoise, pour n'importe quel amateur du genre il y a moult pépites à déterrer. On est évidemment conscient que ce n'est pas un genre auquel se prête volontiers la chanteuse, préférant un répertoire plus langoureux, plus calme souvent, au moins rythmé différemment. On peut noter que sortie de chez Vogue, elle n'a plus jamais chanté de twist, abandonnant complètement le genre. Encore une différence notable qui la démarque des yéyés. Mais, époque et patrons faisant loi, elle s'y prête de temps en temps, pour notre plus grand plaisir. Ainsi, son premier 45 tours est composé à 75% de morceaux twist, que ce soit des reprises comme « Oh oh chéri » ou des compositions originales comme « J'suis d'accord » ou « Il est parti un jour ». Il est intéressant de noter les différences entre les compositions de FH et ce morceau qu'on lui a traduit et fait chanter. En dehors des paroles, bien plus salaces et explicites pour la reprise, le ton est aussi différent. On trouve déjà notre Françoise un rien boudeuse, timide, introvertie (comme dans « Qui aime-t-il vraiment »). On peut rajouter pour enrichir la comparaison un morceau sorti très peu de temps après et qui n'est pas une reprise américaine, « ça a raté », et qui présente les même caractéristiques. Musicalement le genre ne permet que peu d'extravagances, on retrouve un walk classique partout, la même utilisation du break instrumental récurrent pour mettre en valeur une partie du texte (« j'ai chaud, j'ai froid, oh oh », ou « mais ne compte pas sur moi pour aller chez toi », « ensemble, oui nous, avons twisté »)...

Françoise et sa voix :
Un des plus grands charmes de FH est bien évidemment sa voix. Sans me creuser trop la tête à trouver les adjectifs les plus fins et les mieux adaptés (si vous avez des suggestions, je rajoute avec plaisir en vous créditant), on peut d'emblée remarquer l'association entre une grande légèreté , un caractère volatile, et à l'inverse quelque chose de solidement ancré dans la terre. Sans doute cette deuxième partie due à cette magnifique façon qu'elle a d'aller chercher les graves de son registre (« qui aime-t-il vraiment », « et même », et beaucoup, beaucoup d'autres),et qui me rappelle toujours un peu involontairement Johnny Cash. Elle a un côté très saxophone baryton, avec une chaleur très, trop humaine dans le grave, en posant bien les choses, en prenant appui sur cette chaleur du timbre.
En fait, contrairement aux yéyés d'alors (Sheila, France, Sylvie, Brigitte...) elle semble maîtriser d'emblée avec une grande précision sa voix. On sent une emprise dessus qui tranche avec ses contemporaines et l'éloigne d'elles un peu plus encore.
Il faut ajouter à cela un ambitus tout à fait honorable, des graves chauds dont nous parlions à ses aigus incontestablement fragiles et souvent maladroits qui redoublent son charme.
Techniquement encore, ses attaques vocales son de belle qualité, offrant un panel étendu et maîtrisé, des attaques claires et franches à celles plus voilées et soufflées qu'elle emploi souvent, avec une certaine virtuosité pour son âge. Même lorsqu'elle chante dans un souffle, le fil vocal est présent, tendu ou volatile en fonction de l'atmosphère désirée.
Et plus que de « simples » considérations sur la qualité technique vocale de la jeune Françoise, il faut souligner ce qu'il y a autour. Encore une fois, Françoise, c'est un personnage. Et un personnage vocal aussi. Lorsque l'on commence à s'habituer à sa chanson, on a toujours un plaisir sans pareil à découvrir une nouvelle chanson où elle emploi son ton légèrement boudeur, ses intonations de petite fille sage mais indépendante, comme dans « qui aime-t-il vraiment », ou « pourtant tu m'aimes » deux exemples parmi tant d'autres. Rien qu'à la voix, on lui donnerait tout ce qu'elle désire. Et pourtant, ce ton est très souvent à la limite de l'imperceptible, ça fait partie des belles subtilités de son personnage vocal. Qui mériterait d'être plus détaillé, mais c'est un travail d'une autre ampleur, qui nécessite une écoute de sa discographie différente, une approche d'écoute différente que je n'ai pas encore assez avancé, et qui demande beaucoup de temps. Ce serait un beau sujet de Mémoire tiens, quelque chose comme « Personnages vocaux et correspondances physiques chez les Idoles françaises, 1963 - 1968 ». Car à cette époque, chacune de ces idoles campe un personnage assez différent, très stéréotypé. Il n'y a qu'à écouter Françoise, France, et Dani par exemple, et les correspondances (les plus évidentes) entre style vocal et personnage campé physiquement sont flagrantes, d'autant plus que les producteurs d'alors devaient se faire une joie de jouer avec ça.

Françoise et le rythme :
J'admire chez FH cette façon caractéristique qu'elle a de flotter en apesanteur sur le rythme, comme détachée. J'attribue volontiers ça à ses influences jazz, elle a transposé une sorte de swing dans la chanson à texte, pour un résultat absolument merveilleux. Merveilleux car jamais dans le démonstratif, tout se fait discrètement, avec une légèreté déconcertante. On a ça dans ce morceau doté de moments fabuleux, « la fille avec toi », les couplets sont transcendants de finesse, et la voix souple de Françoise nous prend par la main et nous immerge complètement dans son histoire. Mais c'est un autre point qu'il faudra traiter plus sérieusement plus tard. On pardonnera sur cette chanson l'introduction et la conclusion en « woh woh » et « yeah yeah », image d'une époque aujourd'hui révolue, Dieu merci. « Le temps des souvenirs » est un bel exemple de cette relation à peine libertine qu'elle entretien avec le rythme, toujours discrète, sur le « alors il faut s'aimer, d'un amour si vrai, que je n'ai plus peur de voir venir ». Cette façon de se placer est à l'opposée de la franchise yéyé habituelle. Elle place ses accent vocaux sur les contre-temps, créant des rebondissements, un déséquilibre, qui trouve son antithèse sur le « de voir venir »en triolets (trois notes/syllabes sur deux temps) et qui retombe sur ses pattes sur la syllabe finale « nir ».

« Je changerais d'avis » & « Voilà » :
A noter une collaboration aussi géniale qu'éphémère entre FH et... Ennio Morricone, merci Bernard pour cette info, sur le sublime morceau « Je changerais d'avis ». Quant à savoir avec certitude où situer l'influence d'Ennio sur ce morceau... Seules des hypothèses peuvent être avancées, d'autant que je ne suis pas assez fin connaisseur du style du compositeur pour arriver à retracer avec précision sa patte dans ce morceau. Pour cela il faudrait arriver à mettre la main sur l'album « Canto Morricone - The Ennio Morricone Songbook, Vol. 1: The 60's », album tentant parmi les albums tentants. Encore que l'on puisse quand même avancer des hypothèses au vu de la production habituelle de Françoise, qui comporte certaines différences avec ce morceau. Il est évident que si mon cher lecteur ne connaît pas la chanson je recommande de l'écouter avant et pendant la lecture de ce qui va suivre, ou de sauter ce passage qui risque d'être bien stérile sinon. Tout commence par la forme inhabituelle du morceau, qui commence en chuchotant, comme elle sait si bien faire, dans un souffle vocal caressant, et qui monte en puissance de façon phénoménale sans jamais redescendre complètement. On trouve un halètement bref pour la reprise du refrain. Mais ce morceau a définitivement quelque chose d'épique dans sa structure, qui souligne à merveille ces paroles si belles (arghh, vais-je pleurer ?). Il n'y a en fait qu'un seul « couplet », qui finalement s'analyserait plus comme une introduction, de part la puissance vocale extrêmement faible, les paroles qui sont les seules à ne pas être répétées, la construction qui n'est pas en escalier comme pour la suite, le message du texte, impersonnel, qui expose un décors (propos sur la vie) et non des phrases à la première personne comme par la suite. L'orchestration bien sûr est phénoménale, on commence par quelques accords posés délicatement avec un orchestre réduit à un piano discrètement accompagné, qui monte discrètement en parallèle aux propos se précisant, et l'explosion qui arrive, mais pas brusquement, petit à petit, une montée ferme, qui gagne en puissance à chaque nouvelle affirmation, pour culminer sur le déchirant « Si tu pouvais m'aimer ». La tension installée est phénoménale, et la brève rupture au milieu de cette seconde partie ne fait qu'augmenter la puissance de la reprise. Tomber pour mieux se relever.
Il est des œuvres derrières lesquelles on ne sait pas si l'on pourra à nouveau écouter quelque chose. « Voilà » me fait aussi cet effet fou, différemment bien sûr, elle est moins en puissance, mais elle dégage aussi une tension et un mal de vivre absolument incroyables, ses « je t'aime » finals me transpercent presque immanquablement. Du côté du texte, chaque mot raisonne en moi avec une puissance voilée indescriptible. Chaque « Voilà » semble annonciateur d'un drame immense, et lorsqu'on commence à connaître la chanson, empoigne douloureusement, et serre le cœur. Et ce début, « Voilà, Je regarde les autres, pourtant, je ne leur trouve rien, c'est comme ça... Voilà, je vais avec les autres, le temps, passe plus mal que bien, c'est comme ça... », chaque mot a acquit une véritable résonance, souligné à merveille par cette ligne mélodique qui varie imperceptiblement durant le couplet, et ces harmonies posées avec une patte douce mais ferme, comme un refus amoureux. Et peut être est-ce dû à cette récente rupture, mais ce morceau a le pouvoir de transcender toute l'empathie éprouvable au monde pour me donner l'impression d'être l'abandonné, d'être le désespéré amoureux laissé seul, et j'ai mal à chaque fois, mal d'amour, mais ce mal-être est d'une telle puissance que le bonheur d'être triste par la musique qui s'en dégage (et dont on a tous fait l'expérience) me pousse à ré-écouter ce morceau, encore et encore. Pfiou, ça fait du bien de vider son sac, j'aime la critique pour ça.
Il est évident qu'on a affaire ici à une forme de chanson très inspirée de Brel, dans sa plus pure lignée, avec des textes très beaux, poétisés (pas avec une outrance hypnotique comme chez Jacques, mais sérieusement quand même), une forme qui induit une montée en puissance à chaque pas, pour arriver à un point culminant correspondant à la fin de la chanson, où tout semble voler en éclat. Pensez au « Port d'Amsterdam », qui en est l'exemple le plus connu, mais aussi bien sûr à presque toutes ses grandes chansons, « La valse à mille temps », « Au suivant », et bien sûr, « Quand on a que l'amour », qui en est un des plus beaux exemples. On appelle ce phénomène de montée en puissance durant un morceau le « crescendo brelien », et force est de constater que son utilisation chez Hardy donne des résultats fantastiques, qui nous font regretter de ne pas l'entendre plus souvent. Car ça reste un phénomène rare, il faut l'admettre, et peut être le déplorer un peu. On remarquera qu'évidemment chez FH c'est constamment associé à des chansons d'amour, ainsi dans « Et même », on a ce phénomène encore, en bien moindre, mais la puissance et l'affirmation dont elle fait preuve sont assez inhabituelles, pour cette chanson qui compte parmi ses plus belles. A noter l'utilisation des chœurs, qui renforce beaucoup son propos, et qui sont utilisés de façon assez judicieuse, créant de brusques ruptures de dynamique très appréciables.

« Et même » vs « Et même » :
Comme promis au début, un petit pamphlet sur deux versions différentes d'un même chef d’œuvre. Car l'écoute comparative, c'est le BIEN. En toutes choses. Enfin loin d'une vraie analyse comparative il ne s'agit ici que de quelques remarques pêle-mêle après quelques écoutes des deux versions.
Alors pour mes sources, celui que nous nommerons numéro 1 vient de l'album « Mon amie la rose », et celui que nous appellerons numéro 2 vient donc d'une compilation sortie en 87 si je ne me trompe pas, intitulée « Les grands succès de Françoise Hardy ».
Je n'ai trouvé sur internet que la deuxième version, fort heureusement c'est la meilleure, mais la première aurait été utile pour l'auditeur qui ne la connaît pas. Il faudra aller la chercher directement à la source.
http://www.youtube.com/watch?v=3VyumczneSU
A noter pour commencer, avant même de se prêter à l'audition, une différence de durée de 16'. Sur deux minutes, ce n'est pas négligeable. Je ne crois pas qu'une version soit plus rapide que l'autre, il y a de petites parties ajoutées.
Ensuite, l'accompagnement. C'est là assurément la différence majeure. Sur le 2, on attaque directement par quelque chose au rythme bien plus marqué, asséné. Contre un léger balancement sur le numéro 1, qui voit son introduction deux fois plus courte d'ailleurs. Le piano est bien plus entraînant chez numéro 2 d'ailleurs, et semble remplacer complètement la guitare du 1. L'atmosphère s'en ressent directement. Remarquons une utilisation différente des chœurs, plus marqués et plus rapidement chez numéro 2, qui soutiennent la voix avec justesse, et la portent beaucoup, permettant un fil plus tendu, un souffle plus plein, plus dense. Des violons chez 1 sur le « Pourquoi », mais qui paraît en comparaison très vide, sans consistance, le 2 étant sur ce passage, ce point culminant, bien plus soutenu instrumentalement.
Quant à la voix, je ne sais pas si ça vient de l'enregistrement, de meilleure qualité, mais elle paraît nettement plus pleine aussi chez 2, plus riche.
Finalement, qu'est-ce qu'il importe de retenir la dedans ? Que la deuxième version est tout simplement mieux équilibrée, à tous points de vue. L'accompagnement est très différent, et colle bien mieux au texte d'une part, mais surtout au souffle vocal nécessaire à Françoise pour porter ledit texte. Les chœurs font office de piliers pour les moments fort, la rythmique pousse vers l'avant, et évite au chant de s'essouffler comme chez numéro 1. D'une œuvre belle, mais fragile, on passe à une œuvre forte, affirmative, assumée. Du grand art.

Françoise et la vidéo :
Du côté des vidéos disponibles, on remarquera d'abord l'espèce de clip atroce du morceau magnifique « La maison où j'ai grandi » : http://www.youtube.com/watch?v=WgMjDCV-khs
La couleur n'arrange rien, et les costumes sont franchement dégueulasses. Même la tenue de Françoise est laide, cette jupe en latex ou que sais-je, me donne des frissons dans le dos. On admirera les filles à côté et leur air imperturbable, dont l'une qui fume sa clope, et la passe à sa camarade tranquillement, à l'arrière plan. Heureusement que le beau visage de FH émerge de cette couche de puanteur et retient l'attention.
On a aussi « L'amitié », sur fond de Charlots, allez savoir ce qui leur ont pris : http://www.youtube.com/watch?v=DXHbmb6y0KE Dommage que la qualité soit médiocre.
La vidéo de « Voilà » est assez fantastique. http://www.youtube.com/watch?v=6RshBBqVh2c
Enfin elle ne fait que montrer Françoise chanter son sublime morceau, n'espérez pas le clip déjanté 60's façon les parisiennes et compagnie, mais elle y a une attitude que je trouve très touchante. Ses délicieux hochements de tête, ses grands yeux francs et doux, ses belles lèvres, ses traits droits, assez angulaires, sa coiffure (que j'adore en secret, ces longs cheveux lisses et cette frange qui lui va si bien, lui donnant un côté un brin enfantin encore, adolescente (le pédophile en moi), un début de femme quoi. Qui correspond bien à son âge en somme, elle est un peu plus vieille que les idoles yéyés, tourne autour de 20 ans à cette époque. 23 pour être précis à ce moment là, puisqu'elle est née en 1944. Grand cru cette année là, soit dit au passage, puisqu'elle nous aura aussi donné l'atroce Gillian Hills (« zou bizou bizou »), la subversive Sylvie Vartan (« gardes moi dans ta poche »), la plus 70's Christine Delaroche (« une fleur »), la très masculine Dani (« Astérisque »), le twister Lucky Blondo (« Sheila »), et d'autres moins connus.
A nommer aussi, une version ignoble de « message personnel » par... France Gall bien sûr ! La délicieuse France qui nous a ravi pendant quelques années, sort en 1996 une reprise de ce grand morceau de FH d'une voix des plus dégueulasse. Je me suis toujours interrogé pour savoir comment l'on pouvait supporter cette voix vibrée ignoble, avec ce timbre de hautbois (pour être poli, mais je me rends compte que j'insulte salement ce noble instrument, alors disons le clairement, de canard égorgé), ce break à vomir à la guitare électrique, bref, toutes les fautes de goût imaginables dont s'est bien gardé Françoise et sur lesquelles plonge à corps perdu France. Je resterais toujours sidéré et scandalisé par un tel étalage de mauvais goût, surtout avec un modèle de cette trempe. Beurk. Comment peut-on oser défigurer ainsi une chanson ? Françoise a-t-elle donné son accord ? Non ,je ne veux pas savoir. Par respect pour mon patient lecteur qui serait arrivé jusque là, je ne mettrais pas le lien, ainsi il pourra entretenir la douce illusion d'une potentielle affabulation de ma part, voie vers laquelle je le pousserais de toutes mes forces désormais.
A noter aussi une éphémère carrière d'actrice, elle fut repérée par un cinéaste très à la mode à l'époque et un peu plus oublié aujourd'hui, Roger Vadim, qui la fit jouer notamment dans Le château de Suède, que je meurs forcément d'envie de voir, tout en étant assez dubitatif quant à la qualité.

Françoise et l'image :
La vidéo, les clips, sont finalement un élément mineur de la carrière de FH. En témoignent d'ailleurs la plupart des clips que l'on peut trouver, qui sont en gros plan sur son visage, et puis c'est « tout ». D'ailleurs, la présence d'un paragraphe entier sur le clip tient uniquement au fait qu'Hélice me contamine depuis des lustres avec les clips 60's to 80's les plus saugrenus possibles, et que c'est devenu un réflexe.
Non, il faut aller chercher du côté de l'image, et là on a un grand pan de la carrière de Françoise. Il m'intéresse moins, aussi le développerais-je moins (c'est MA critique), mais j'avais quand même envie de souligner de quelques anecdotes. La plus connue, elle a porté la minirobe la plus coûteuse au monde (en diamants). En fait sans connaître les détails, elle a rencontré un photographe bien dans le milieu de la mode qui l'a lancé, et sa beauté très naturelle, son port altier et son visage unique ont fait plus ou moins le reste (ouch, la rigueur scientifique me tape sur la conscience là). Elle a du coup navigué dans les hautes sphères de la mode, nous laissant une grande quantité de clichés magnifiques dans toutes sortes de tenues plus originales les unes que les autres. Peut être Yves Klein raillait-il ça dans son « Qui êtes-vous Polly Maggoo », avec ces robes métalliques incongrues et d'une commodité toute relative.


Au fait, vous ai-je déjà dis que mon but secret lorsque j'écris une critique, c'est d'arriver à ce que personne ne la lise, au moins en entier, en choisissant des sujets qui n'intéressent personne (la chanson yéyé française 60's) et d'en écrire des pages et des pages ?
Adobtard
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le 4 févr. 2013

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Adobtard

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