Ilona
2.4
Ilona

Album de Ilona Mitrecey (2005)

Vous vous souvenez de la période fin années 90-début années 2000 ? À l'époque, les gens de l'industrie musicale employaient souvent un certain procédé pour se faire du fric : cela consistait à produire une petite pouffe sans talent et à la promouvoir à fond afin de faire croire aux petites filles qui s'y identifieront facilement qu'elles peuvent faire la même chose, donc de les pousser à acheter les disques de leurs nouveaux modèles. Bien sûr, en plus de sortir des chansons idiotes à pleurer, ces pseudo-starlettes racontaient souvent leur vie passionnante dans des magazines, en disant par exemple qu'elles n'aimaient pas les croque-monsieur ou qu'elles avaient perdu un morceau de doigt à cause d'une porte qui a claqué dessus (et je n'invente rien, j'ai vraiment lu ça). En France, ça a commencé avec Priscilla : à partir de là, impossible de ne pas se souvenir de sa petite voix insupportable, de ses chorégraphies dignes d'un manchot et de ses paroles aussi profondes que l'anus d'un hamster.

Puis un jour, ça a fini par ne plus marcher. On pouvait donc espérer ne plus jamais avoir affaire à ce genre de chiasse auditive et visuelle (l'un n'allant pas sans l'autre), mais non !

En 2005 débarque de nulle part Ilona Mitrecey avec sa petite voix sans intérêt ni identité et son univers aux couleurs flashy. Bientôt sort le single "Un monde parfait", puis l'album éponyme. Une véritable tuerie sauvage et cruelle... pour le cerveau.

Et voilà ce que ça donne, en track-by-track :

- Un monde parfait : premier single de l'album. Les paroles nous présentent un monde où un crocodile cohabite avec un oiseau, un enfant, une chèvre, un crayon, une vache, une abeille (oui, une seule) et des milliers de perroquets sans les bouffer. Et tout ce beau monde mange du sucre et du sel, vomit des p'tites fleurs bleues, pète des papillons et chie des arcs-en-ciel. Les hippies ont dû a-do-rer. *blague*

- C'est les vacances : dans cet album, Ilona essaiera souvent de faire croire aux gens qu'elle parle plusieurs langues, en privilégiant l'italien ; ça commence avec cette chanson. Ici, on apprend que le train est idéal pour l'aventure : en effet, dans un train, on reste assis, on mange des trucs pas bons, on va aux toilettes, on regarde par la fenêtre, on pionce... Très aventurier, oui. En prime, elle nous dit qu'elle mange des sandwiches en plastique. Non non, pas "enveloppés dans du plastique", "en plastique", je ne fais pas d'erreur. Y a pas à dire, ça donne envie d'aller en vacances en Italie.

- Dans ma fusée : idéal pour réviser son astronomie, bien sûr !
...
...
...
... Non, je plaisante. À l'époque, il aurait fallu que sa fusée s'écrase sur une météorite, qu'elle chute au moment où la petite pouffe a éteint le moteur, qu'elle se perde dans l'espace, qu'elle explose... Bref, qu'elle disparaisse.

- Noël, que du bonheur : ... elle a douze ans et elle croit encore au père Noël ?!

- Retourner à l'école : cette fille n'est définitivement pas normale. Pour preuve : les phrases n'ont aucune structure et elle affirme que les devoirs c'est fantastique.

- Allô allô : la chanson qui vous apprend que si vous avez utilisé tout votre forfait téléphonique en harcelant vos copines les mini-pétasses, automatiquement, le réseau disparaît.

- My Saxophone : encore une chanson qui essaie de faire croire que son interprète parle plusieurs langues. Si encore elle n'avait pas un accent pitoyable, ça aurait peut-être marché.

- MDR :-) : une abréviation + un smiley = le summum du titre en SMS. Avec en plus, un rire stupide qu'on entend pendant presque deux minutes. Je suis sûre que c'est à cause de cette bouse qu'autant de gamins sont devenus des kikoolol.

- Sports d'hiver : attention les gens : quand il y a du vent, de la neige, qu'il fait froid et que le sol est gelé, il semble que c'est le printemps. Même que c'est Ilona qui le dit. Et si vous oubliez des mots dans vos phrases, vous inquiétez pas, elle fait pareil.

- Bye bye collège : alors là, ça regorge de perles.
"Mes copines et moi, on s'raconte la télé" : la télé est une histoire. À moins qu'elles aient appris l'histoire de l'invention de la télé et de son fonctionnement, mais ça m'étonnerait.
"En sixième, on apprend ses leçons" : donc dans les autres classes, on ne les apprend pas.
"C'est qui l'meilleur acteur ? Johnny Depp, Harry Potter..." : Harry Potter est un acteur.
"on s'refile des infos [...] sur les derniers logos" : euh...

- C'est la fête : chanson à la gloire des enfants-rois qui foutent un boxon pas possible chez eux sans que les parents désemparés ne réagissent, qui se goinfrent de sucreries et qui font tout ça exprès pour faire chier les voisins. Bravo, bel exemple pour les petits qui écoutent.

- Arrivederci à bientôt : bordel, encore de l'italien... Perso, j'aurais remplacé le titre par "Addio per sempre" (pas la peine de traduire, je pense).

Voilà donc ce qui constitue cette fabuleuse bouse multicolore qu'est l'album Un monde parfait.

À noter que Daniel Mitrecey, le père d'Ilona, a composé des musiques pour Max Pécas, le roi du nanar français... Tel père, telle fille, dit-on.

On pourrait dire qu'heureusement, cette Ilona-mania n'a duré "que" deux ans, après quoi cette petite prétentieuse a fermé sa gueule pour de bon. Cependant, d'autres infamies virtuelles comme par exemple Bébé Lilly, Schnappi ou encore René la taupe, ont pris la relève. Et ça, on risque d'en souffrir encore longtemps.

Vous aurez remarqué que dans tout ça, j'ai pas beaucoup parlé de musique. Pourquoi ? C'est bien simple. On dit de la musique de cet album qu'elle relève de la techno minimaliste, genre qui se serait fait une petite notoriété dans les milieux underground. Jerry. Si les personnes issues des milieux underground lisaient ça, elles en joueraient une drôle de symphonie ; à côté, David Guetta passerait pour Mozart. Parce que la musique d'Ilona, c'est simple : ça vaut rien. Zéro, nada, que dalle, des clous. Que du pré-fabriqué pour faire vendre et qui prend les gamins pour des cons. Y a aucun élément à sauver. C'est juste de la M-E-R-D-E.

À présent, tout ce que nous pouvons espérer, c'est qu'Ilona, qui doit avoir 19 ans à présent, ait bien honte de ce qu'elle a fait et qu'elle n'oublie jamais ce qu'elle a fait subir à nos pauvres oreilles. Qu'elle se soit rendu compte qu'elle ne sait pas chanter. Qu'elle ait appris que les crocodiles, ça bouffe les autres animaux. Et surtout, qu'elle regrette profondément d'avoir été à l'origine de cette vague de faux artistes virtuels.

Rien d'autre à dire, à part que cette petite hippie est, avec Lââm et les jumeaux Kaulitz, de ceux qui me font avoir honte d'être née un 1er septembre.
Dulcis_Victoria
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le 24 oct. 2012

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