(L'avis partagé est évidemment le mien, je ne suis ni la science infuse, ni la vérité incarnée, chacun ses goûts comme dirait l'autre).
Après le très culte The Dark Side Of The Moon, sorti en 1973, le mythique groupe de rock progressif Pink Floyd réalise le défi de faire encore mieux en sortant en 1975 Wish You Were Here, album hommage à Syd Barrett (faut-il vraiment préciser qui est Syd Barrett ?). Si l'album au prisme est aujourd'hui très représentatif de la musique des Floyd, Wish You Were Here devient très rapidement le petit chouchou des fans du groupe anglais. L'album est composé de cinq pistes : les deux parties (d'une quinzaine de minutes chacune) du morceau Shine On You Crazy Diamand encadrent trois autres compositions, Welcome To The Machine, Have A Cigar, et enfin Wish You Were Here, qui a donnée son nom à l'album.
SHINE ON YOU CRAZY DIAMAND (part 1 à 5)
L'album débute donc sur la première partie du long Shine On You Crazy Diamand. L'introduction est lancée par le synthétiseur de Richard Wright. Celui-ci nous offre une petite improvisation lente et majestueuse nous faisant entrer parfaitement dans le monde planant de Shine On. David Gilmour prend ensuite le relais, sa Stratocaster à la main, afin de nous livrer un solo des plus émouvants. Dès la première note, les fans sont tout de suite captivés. L'improvisation se meurt ensuite, pour laisser place, toujours lentement, et soutenues par le synthé de Wright, à quatre notes (le riff de la musique), qui, répétées, laissent entrer la batterie, la basse, et une guitare rythmique. Cette dernière attaque sèchement les notes, laissant à la guitare principale le soin d'effectuer une nouvelle improvisation. S'ensuit ensuite un autre chorus de synthé puis de guitare, et une pause s'installe. La voix de David Gilmour lance alors ses premières notes ("remember when you were young"), tout en finesse et en beauté. Le chœur le rejoint sur "Shine on you crazy diamand" à chaque fin de phrase. Le tout est majestueux et très prenant. Le morceaux termine sur une improvisation au saxophone en deux temps (ternaire-binaire), pour faire mourir ses dernières notes en decrescendo, toujours de manière lente et majestueuse...
WELCOME TO THE MACHINE et HAVE A CIGAR
Après ce monument d'émotion, l'album enchaîne sur deux titres plus légers mais très réussi. Welcome To The Machine, grave, nous donne une véritable démonstration d’innovation des Floyd : le synthétiseur. Si pour certains (et j'insiste sur le mot CERTAINS), le son semble avoir un peu vieilli aujourd’hui, c'était véritablement nouveau en 1975. Have A Cigar, lui, offre un solo de guitare assez sympa. Les deux textes offrent une critique de l'industrie musicale. Evidemment, ce ne sont pas les titres phares de l'album, mais ils remplissent parfaitement leur rôle et s'écoutent toujours avec plaisir.
WISH YOU WERE HERE
On arrive ensuite à la musique "principale" de l'album (et je mets principale entre guillemets car c'est evidemment tout l'album qui est bon et chaque titre est indispensable). L'émotion procurée par le riff de guitare et la voix mélancolique de Gilmour, fait de cette balade une des musiques les plus connues et appréciées des Floyd, au côté de Comfortably Numb et Time, pour ne citer que deux des autres monuments du groupe. Le refrain, encadré par deux solos de guitare sèche doublée par la voix de Gilmour, offre des frissons à chaque écoute. Pour rendre hommage à un personnage de la musique aussi complexe et étrange que Barrett, ce morceau pourtant simple est absolument parfait (et je ne vous raconte même pas le ressenti en concert, lorsque tout le publique chante avec Gilmour...).
SHINE ON YOU CRAZY DIAMAND (part 6 à 9)
Moins réussi que la partie précédente, ce morceau referme tout de même efficacement l'album génial qu'est Wish You Were Here. L'introduction est pour moi le meilleur élément de cette partie (enfin l'introduction... plutôt les 5 premières minutes avant le chant). La partie vocale est la même que la partie précédente, donc rien à redire dessus. On a ensuite une partie plus libre où Roger Waters peut sortir le bout de son nez, lui qui était plutôt discret à la basse jusque là. Enfin, l'album finit comme il a commencé : sur une longue et lente improvisation de synthé, qui se noie ensuite dans le silence total et définitif.
FIN (et c'est bien triste).
En conclusion, Wish You Were Here est un album qui ose, et si cela ne plaît pas à tout le monde, les fans du groupe le portent très haut dans leurs estimes, et ses ventes assez fortes valident sa réussite (même si évidemment les ventes ne veulent pas tout dire). La remasterisation de 2011 améliore la qualité sonore, qualité sonore pourtant déjà excellente pour l'époque. Etant né en 2000, je n'ai évidemment pas le même rapport à cet album que bons nombres de fans l'ayant écouté à sa sortie, cependant je le considère, et de loin, comme mon album préféré, et comme une référence inépuisable dans l'univers de la musique. Pour avoir vu David Gilmour à deux reprises en juillet 2016 interpréter Shine On (part 1) et Wish You Were Here (à Nîmes puis Arc-Et-Senans), je peux assurer que de tout le répertoire génial que s'est constitué Pink Floyd, Wish You Were Here est l'album qui me transmet le plus d'émotion et qui me permet le plus de m'évader loin, très loin.