J'ai toujours eu un mauvais feeling avec ce Batman juste à le feuilleter en magasin, puis j'ai fini par sauter le pas. Après une lecture éprouvante pour ma patience, j'ai trouvé ça assez quelconque parce que lourd et brouillon.
Bruce Wayne a 55 ans et veut redevenir Batman, mais avec l'âge il a forcément perdu du côté physique, bien qu'il soit plus imposant. Il fait face à un groupe criminel, les Mutants, et voit aussi ressurgir des ennemis du passé.
En fait The Dark Knight Returns c'est potentiellement très bien, et ici et là on perçoit toute la puissance de l'oeuvre, mais étouffée dans l'oeuf. C'est très lourd à lire ; à cause de l'intervention incessante des médias par exemple qui, fonctionnant sur le début, gavent vers le milieu ; les monologues existentiels de Batman, incessants eux aussi ; le découpage monotone avec parfois jusqu'à 16 cases alignées bêtement juste là pour illustrer trop de texte. C'est trop dense jusqu'à l'étouffement, c'est sur-expliqué alors qu'on a compris. Au milieu j'ai commencé à zapper le trois-quart des dialogues.
Graphiquement le style, très épuré et approximatif, fonctionne plutôt bien dans l'idée, mais le dessin n'a pas de constance. J'ai souvent eu l'impression notamment que la carrure de Batman variait d'une page à l'autre, tantôt musclé comme Schwarzy, tantôt deux fois plus large. Les visages aussi sont changeant, surtout ceux avec des détails. La mise en scène est à l'image du reste, trop dense, tellement dense qu'on parvient mal à suivre parfois, surtout, personnellement, quand j'ai commencé à sauter des bulles. Bon là je l'ai cherché me direz-vous, mais quand on a compris et qu'on nous l'explique encore, y'a un moment on lâche l'affaire.