Tyler the créateur (de déception)

Je ne connais ni le travail de Nury, ni de Brüno. Qu'à cela ne tienne : au vu des notes flatteuses trouvées sur senscritique ; de la couverture et de la quatrième alléchantes, je n'ai aucune raison de ne pas claquer compulsivement pour la énième fois cet été mes deniers dans une nouvelle BD, en me demandant fébrilement quel album finira par me décevoir suffisamment pour stopper ma fièvre acheteuse. Et bien, je crois que je le tiens !

Les lignes sont nettes, franches, burnées : l'atmosphère fantasmée du Texas poussiéreux des années 50, de ses vilains exploitants pétroliers et de ses Texas Rangers consanguins nous submerge dès les premières pages. Le héros est badass, il fait chaud : une bouffée de pure bande dessinée.

Cet environnement, très, trop réussi, sclérose cependant toute prise de risque, par peur de ne plus générer chez le lecteur le fantasme d'un Texas si parfaitement Texas. Le développement des personnages n'est pas très surprenant ; les dialogues, sous leurs airs chocs et immoraux, sont assez plan-plan. Le scénario, qui promettait de belles choses dans les premières pages, tombe à plat (le récit aurait certainement gagné à être développé sur plusieurs tomes).

Pour couronner ce qui ressemble décidément à une déception, la mise en scène est parfois brouillonne, bien que certains plans (très cinématographiques) soient fichtrement bien fichus.

Ce premier tome de Tyler Cross est efficace, mais convenu ; pas un mauvais polar, mais pas davantage.