Card Captor Sakura
7
Card Captor Sakura

Manga de CLAMP (1996)

9, une note peut-être un peu influencée par la nostalgie... malgré la relecture de tous les tomes hier et avant-hier, je n'arrive pas à me convaincre qu'il serait bon d'être un peu objective (pour une fois, tant qu'à faire, hein). Enfin, bon, je vais essayer quand même de vous proposer dans un premier temps un avis subjectif, puis un plus objectif.

[mode-vision-de-petite-fille-qui-a-toujours-adoré-Sakura: On]

Une magical girl avec une superbe baguette, des costumes qui feraient rêver n'importe quelle petite fille tellement ils sont variés et travaillés, une petite peluche adorable avec des ailes et qui parle... Sakura et Kero, des noms qui sonnent donc étrangement mais aussi magnifiquement aux oreilles des enfants qui ne connaissent pas très bien l'univers des manga ou du Japon, et qui restent familier au lecteur si celui-ci a connu la VF de l'anime. Et puis de la magie, tout plein de magie, avec des cartes parfois très stylées.
En plus l'héroïne est vachement adorable et toujours pleine de vie. Que demande le peuple? Hm? Comment? Des histoires d'amour? Oh, bah y'en a aussi, rassurez-vous... et ça ne gêne pas les enfants, qui ne sont là que pour voir tout plein de magie. D'ailleurs, personnellement, à l'époque, je zappais totalement ces histoires là et je ne voyais qu'un univers merveilleux de magical girl.
[mode-vision-de-petite-fille-qui-a-toujours-adoré-Sakura: Off]

La série analysée de manière plus sérieuse maintenant.
Outre les problèmes d'édition, dont je parle tout en bas de cette critique (entre crochets), et pour lesquels on ne peut pas blâmer la série et les auteures car elles n'y sont pour rien, il est vrai que Card Captor Sakura n'est pas une oeuvre parfaite. Certaines choses sont même assez troublantes. Aussi bien au niveau de certaines relations entre les personnages (je pense principalement à l'histoire avec le professeur Terada), qu'à cause du fait que la maman de Sakura soit décédée (mine de rien, ça fiche un coup au moral les scènes où ils en parlent), ou qu'il y ait quelques erreurs à certains niveaux. On notera par exemple que le temps passe d'une manière assez floue... on a du mal à savoir combien de temps s'est écoulé, malgré les fêtes citées, et je ne sais pas si cela vient d'une mauvaise traduction mais Yukito passe de la classe de 1ère à la classe de seconde. Enfin, il m'aura quand même fallu des années et plusieurs lectures avant de me rendre compte de cela, preuve que les Clamp mènent quand même bien leur barque malgré tout...


De mon point de vue, CCS reste cependant un manga idéal pour les lecteurs commençant à peine à s'intéresser aux manga, ou pour ceux qui veulent une petite histoire agréable à suivre.

Sakura, fillette de 10 ans, réveille par erreur Kerberos, un fauve gardien de cartes magiques conservées "précieusement" dans un grimoire de sorcellerie. Ces cartes ont été créées il y a bien longtemps par Clow Read, considéré comme le plus grand magicien du monde, et renferment chacune une magie différente qui pourrait bien causer des tracas à la population et amener un fléau sur le monde. Et malheureusement, à cause de la petite fille, elles se sont échappées. Sakura se retrouve donc obligée d'endosser le rôle de Card Captor, chasseuse de carte, afin de toutes les réunir et d'éviter une catastrophe.

Dit comme ça, ça a l'air à peu près original, mais pas de quoi casser trois pattes à un canard. Mais là où réside la force de Card Captor Sakura, c'est qu'il ne s'agit pas seulement d'une histoire de magical girl comme on peut en voir à la pelle:

Il faut savoir que les auteures, Clamp, ont écrit des histoires en tous genres et ont l'air de soutenir l'amour sous presque toutes ses formes. On aime quelqu'un ou quelque chose, c'est comme ça, ça ne se décide pas, mais il n'y a pas de raison d'être blâmé pour cela, point. Je m'avance peut-être un peu trop, mais c'est un peu l'impression que j'ai eue en lisant leurs oeuvres. Par exemple, dans Chobits (un autre de leur manga), le héros tombe amoureux d'un ordinateur à forme humaine, rien que ça.
Dans Card Captor Sakura, on a l'air de retrouver cette idée là. Certaines relations entre les personnages restent relativement floues, on reste parfois dans quelque chose qui n'est pas dit clairement, ce qui ne choquera donc pas les plus jeunes (qui ne comprendront même pas) mais qui pourra être compris par les personnes plus âgées. Un grand nombre de couples différents nous sont donc présentés de manière plus ou moins subtile, avec toujours certaines phrases qui feront réfléchir. Par "certaines phrases qui feront réfléchir", j'entends qu'il y a aussi en quelque sorte un apprentissage de la vie, de la compréhension de ses propres sentiments et du respect de ceux d'autrui, le tout avec une pointe d'optimisme.

Les personnages sont variés et haut en couleurs. Sakura et sa joie de vivre, Kéro et son tempérament joyeux et fêtard, Tomoyo et ses drôles de passions ainsi que son grand sens de l'observation, Shaolan et son côté boudeur, Toya qui adore enquiquiner sa soeur mais qui reste un grand timide, Yukito qui est un véritable estomac sur pattes...
Pas le temps de s'ennuyer dans l'univers de notre chasseuse de cartes (mention spéciale pour Yukito et ses provisions de nourriture, qui m'auront fait bien rigoler...).


Avec sa magie, sans oublier l'optimisme et la persévérance de son héroïne, Card Captor Sakura, c'est un peu du bonheur en pages en quelque sorte.

Mais oui, forcément, c'est fleur bleue. Oui, bon, certaines relations entre les personnages peuvent déconcerter. Ok, c'est pas un truc bourré d'action (cependant on pourra apprécier que cela ne s'éternise pas, et qu'en général tout est bien bouclé en un seul chapitre). Bon, c'est du magical girl avec des robes et des personnages choupi-kawaii quoi.

Mais moi je vous le répète, c'est quand même un petit bout de bonheur.


[Allez, maintenant un truc qui ne concerne pas la série en elle-même: si vous lisez la version française éditée chez les éditions Pika, sachez qu'il existe les volumes simples et les volumes doubles. Si vous comptez acheter les manga, ou que vous avez été déçu(e) par une des éditions, cela peut peut-être vous intéresser. Sinon, n'hésitez pas à sauter ce long pavé entre crochets..

Les volumes simples, bien que proposant une carte collector à l'intérieur, ayant une couverture fort sympathique (car ce format permet en prime d'avoir la petite illustration au dos) et étant assez fins et donc plus agréables à tenir entre ses mains sont, disons le clairement, bâclés. Bourrés de fautes, que ce soit d'inattention ou d'orthographe. Le sens français qui dénature un peu (mais bon, c'était aussi l'époque de publication qui voulait ça) avec des images dont la qualité a été parfois altérée au moment de les retourner -voire des images ou des pages qui n'ont pas été retournées. On remarquera aussi des textes débordant des bulles ou étant concentrés dans une seule bulle alors qu'il y en a plusieurs côte à côte... Ces tomes, et tous particulièrement les 7 premiers, sont vraiment déconcertants et pénibles à lire pour les habitués de manga récents. Cependant, ils sont peut-être plus accessibles à ceux qui commencent à peine à en lire.

Les volumes doubles, bien qu'imposants, ne proposant plus de cartes collector et perdant un peu de charme au niveau de la couverture, n'ont plus les défauts cités plus haut, possèdent des images légèrement agrandie pour le bonheur et le confort de nos petits yeux bien aimés, et sont en fait très agréables à avoir en main malgré ce que l'on pourrait penser dans un premier temps. On notera aussi que leur prix est plus avantageux (moins de 10€ le volume double contre un peu plus de 6€ le simple).]
Showel
9
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le 24 juil. 2011

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Showel

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