Cat's Eye par Ninesisters
Débuté en 1981, il s'agit de la première série à succès de Tsukasa Hojo, donc de sa première série longue. Dans l'édition actuelle de Panini Comics, elle compte 15 tomes.
L'originalité première est de présenter 3 « gentilles voleuses », puisqu'elles ne font que récupérer des œuvres initialement volées, et souvent conservées par des personnes loin d'être au-dessus de tout soupçon. Pour ce manga, le mangaka utilise une recette qui fait sa renommée depuis cette époque : un savant mélange d'action, d'humour, et d'émotion. Le tout est porté par une large palette de personnages, qui apparaissent au fur et à mesure de la série : les 3 sœurs d'un côté, la Brigade anti-Cat's Eye de l'autre, et entre les deux le Rat, autre voleur professionnel.
Chaque histoire est l'occasion pour nos voleuses d'établir de nouveaux plans, de déjouer de nouveaux pièges, mais aussi de faire évoluer les relations entre les personnages. En particulier entre Toshio et Hitomi. Il est intéressant de noter que, finalement, l'anime se focalisait plus sur l'aspect larcin, et utilisait moins de protagonistes que la version d'origine ; c'est aussi ce qui le rend plus dynamique, mais pas forcément meilleur dans la mesure où Tsukasa Hojo sait parfaitement jouer avec ses personnages.
Néanmoins, il apparait clairement que le mangaka a presque du mal, à certains moments, à justifier les actions de ses héroïnes, et à nous expliquer en quoi ces vols vont effectivement aider à retrouver leur père. Au début, il lance une piste qu'il abandonne totalement, avant d'en rependre certains aspects sur la fin.
A bien y regarder, ce manga peut être divisé en 3 parties. La première, c'est celle reprenant l'aspect que tout le monde connait : les vols, les courses poursuites avec la police, la dénonciation des véritables criminels, bref tout ce qui fait le bonheur de la série télévisée. C'est dynamique, amusant, et un régal à lire ; pas toujours extrêmement original, mais toujours plaisant. Dans la seconde partie, l'auteur semble oublier un peu le but de ses héroïnes, et se focalise sur les histoires de cœur de Hitomi et Toshio, le dilemme de cette jeune voleuse amoureuse de celui chargé de l'arrêter ; et avec Toshio vivant au plus près d'elle, cela complique encore la situation. Cela ne représente que quelques volumes, pendant lesquels l'accent est mis sur les émotions des personnages. La dernière partie correspond à la fin de la série, celle où Tsukasa Hojo revient à sa trame principale. Une fin d'un manga, je crois que cela correspond surtout à un éditeur qui dit à son auteur d'arrêter, ce qui oblige ce-dernier à précipiter sa conclusion, voire à l'inventer de toute pièce, et c'est un peu l'effet que cela m'a fait avec ce manga. Il nous livre une trame dont nous avons presque du mal à saisir les enjeux, et nous montre un de ses futurs travers : son attachement à des aspects dramatiques manquant cruellement de crédibilité. D'un autre côté, il met particulièrement en valeur Toshio et ses collègues dans le dernier volume, pour un intense moment d'émotion qui aura même réussi à me faire verser quelques larmes. Il est fort ce Tsukasa Hojo !
Je ne dirais pas que Cat's Eye est une bonne surprise, car il s'agit du dernier manga de son auteur que j'ai découvert sous ce format, alors j'ai tout de même l'habitude d'apprécier son travail. Évidemment, celui-ci ne vaut pas Family Compo, qui est juste son chef d'œuvre, mais cela n'en fait pas un titre dispensable pour autant : malgré son âge, il reste tout aussi réussi et passionnant qu'un City Hunter (tout en demeurant un cran en dessous), alors je ne saurais que trop vous le conseiller. Certes, avec les prix pratiqués par l'éditeur, cela n'est pas donné, mais il mérite le détour.
Néanmoins, commencez quand même par Family Compo – dont la réédition commence en Septembre, et ce sera la première série que j'aurai en double – et City Hunter. Ensuite Cat's Eye.
