Le pouvoir révèle la corruption de l'esprit d'un génie au complexe d'Icare

Death Note est un cas un peu à part, avec deux parties clairement distinctes.

C'est un manga dystopique, où l'on suit le parcours d'un anti-héros dans toute la grandeur et décadence de sa vision pour le monde qu'il essaie de façonner.
Light Yagami trouve un Death Note, un carnet qui tue les gens dont on écrit le nom à l'intérieur. Etant un étudiant surdoué, un génie même, il va devenir une sorte de monstre mystique, incarnant aux yeux du public un Dieu vengeur venu pour libérer la société du crime.
Son duel avec L détective à l'identité secrète (qu'il ne peut donc tuer), est un de ces affrontements mythique de la littérature, à l'image d'un Moriarty contre Holmes, ou Lupin contre Sholmes.
Les trésors d'ingéniosité déployés par ces deux adversaires pour se duper sont formidables, et l'on se plait à simplement lire les pavés de textes explicatifs déroulant pourquoi le plan de l'un ou l'autre a fonctionné ou échoué, les mesures, contre-mesures et contre-contre-mesures prises.

Et puis, dans une seconde partie, le manga se perd. Les antagonistes ne sont pas aussi intéressants que L, le manga n'a plus autant de rebondissements, ou plus cru, à l'image de l'esprit de Light qui clairement se corrompt autant que son âme ne l'était dès le départ.
Et malheureusement, on perd goût, on est déçu, autant par le protagoniste que l'histoire, jusqu'à une fin pas illogique, mais triste, où

Je ne peux que conseiller Death Note, dont la première partie est un chef d'oeuvre quasiment sans égal, mais le pincement de la déception est toujours bien présent, et si les codes moraux littéraires ne permettaient peut-être pas une conclusion telle que celle de la première partie, la poursuite de l'intrigue pour la fin réelle est toujours bien amère.