Want to kill ?

Sans faire de mauvais jeu de mot, Death Note est une pure tuerie. En commençant ce manga, je craignais de voir des clichés et un scénario s'essoufflant vite, mais loin de là... J'ai été totalement pris à revers : je n'aurais jamais imaginé que cela se termine en une partie d'échecs entre le réel et le surnaturel. L'idée du Death Note est originale et bien exploitée, ses possibilités multiples et la découverte de ses capacités par tests successifs est passionnante. Le scénario tortueux mais maîtrisé. Le dessin est superbe : Obata a réussi à ne pas tomber dans les mêmes designs que Hikaru no Go, son œuvre précédente.
Light est parfait : une volonté d'acier, et un désir de purification. Il est vraiment jouissif de voir Light "tenir" mentalement, ne céder aux provocations, rester émotionnellement aussi implacable qu'une machine. "L" est son alter-ego, doté d'une capacité à raisonner hors du commun, si bien qu'envisager même le surnaturel n'est pas étonnant pour lui. Il suffit de voir le premier piège tendu par le détective numéro 1 pour comprendre.
On réalise que ces deux protagonistes n'ont rien à voir avec des gens normaux. Et la relance de scénario, quand Ryûk propose à Light le pacte pour obtenir l'oeil du Dieu de la Mort... On craint la montée en surpuissance, mais non ! On nous montre une carotte sous le nez, mais pour mieux nous la retirer : Light, fidèle à lui-même, se sort de cette situation par sa propre force. Le concept de l'oeil du Dieu de la Mort est relancé comme un boomerang qui nous prend à revers... avec un second Kira... L'adrénaline ne fait que monter, et ça va en crescendo au fur et à mesure de la lecture des chapitres, avec quelques pics vraiment énormes, comme par exemple la première rencontre entre Light et "L"...
On peut se demander si ce manga est réellement sain. L'ivresse de pouvoir de Light, et non de justice comme il le prétend, est assez effrayante, coupable d'orgueil et de démesure, il risque de payer cher son envie d'imiter Dieu. Cependant on prend véritablement plaisir à voir cet échiquier titanesque évoluer sous nos yeux, et saisir à chaque tour le coup le plus imprévisible.
Mais après le chapitre 59, le manga devient à chier. Clairement.