Plus qu’une bande dessinée, « Femmes de réconfort – Esclaves sexuelles de l’armée japonaise » de Jung Kyung-a est une vraie source d’information dans la lignée des BD éducatives coréennes. L’auteur, à la fois dessinatrice et diplômée d’histoire traite du sujet avec gravité et précision, en évitant l’écueil du récit trop émotionnel ou aveuglément accusateur. Si le récit se concentre sur une poignée de personnages, Jung Kyung-a n’a de cesse de remettre les situations dans leurs contextes historiques, s’arrêtant par exemple sur l’invasion japonaise en Mandchourie, sur la bataille de Shanghai ou les massacres de Nankin en cherchant en permanence à donner au lecteur un maximum d’informations factuelles et sourcées. Par ailleurs, bien que l’auteur soit coréenne, celle-ci tâche de parler également des femmes hollandaises, japonaises, chinoises et des autres pays d’Asie qui ont subi le même sort.
Bref, un livre précis mais accessible sur le destin de plusieurs milliers de « femmes de réconforts », d’esclaves sexuelles dont le viol en masse fut organisé par l’armée impériale, et pour lesquelles le Japon n’a toujours pas présenté officiellement de sincères excuses.