GTO, ce n'est pas que les aventures d'un jeune glandeur qui veut devenir prof pour draguer des lycéennes (au début). C'est aussi et surtout une excellente description et critique du Japon (ou plutôt du Tokyo) de la fin des années 90 / début des années 2000, tant dans l'aspect éducation que dans l'aspect vie familiale.
Les élèves en difficulté qui se rebellent contre l'autorité ont un problème qui se situe plus loin qu'une simple envie de ne pas travailler à l'école. C'est un fait évident que nombre d'adultes ne comprennent pas dans ce manga. Les vieux profs ne pensent finalement plus qu'à leur réputation et leur salaire, et les jeunes profs finissent vite découragés devant le manque d'aide et de compassion de leurs collègues. Enfin, cela ne s'applique pas vraiment à Eikichi Onizuka, aux "méthodes d'enseignement" complètement à part, qui lui vaudront de nombreuses disputes avec le corps enseignant et plus particulièrement le sous-directeur Uchiyamada.
On croirait que ce manga ne dépeint pas la vie japonaise, et pourtant, il s'agit là du portrait le plus précis que je n'ai jamais vu dans une oeuvre portant sur l'éducation. Fujisawa nous a livré une oeuvre impressionnante, qui reste d'actualité (et qui peut finalement s'appliquer à d'autres pays, n'est-ce pas le système d'éducation français ?) et nous montre que, contrairement à nombre de mangas qui se déroulent dans un lycée/collège, la vie n'est jamais parfaite pour personne.
Et surtout pas pour les profs.
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