God Child par SubaruKondo

Suite - avec quelques années d'écart - de "Comte Cain", God Child reprend les mêmes personnages mais contrairement à son prédecesseur, se concentre davantage sur la trame principale, émaillée de quelques one-shot. Le dessin tout d'abord : Kaori Yuki est au sommet de son art, elle rend la beauté et la décadence de la société londonienne avec un trait virtuose, on la sent très à l'aise dans l'esthétique gothique, peut-être davantage qu'avec l'univers d'Angel Sanctuary. En terme de scénario, c'est un peu plus inégal : les histoires courtes sont excellentes. Mêlant habilement contes et légendes urbaines, elles ne souffrent d'aucun temps mort, leur final, généralement mis en scène par Cain lui-même étant souvent d'un cynisme savoureux. L'histoire principale souffre malheureusement de la comparaison et comporte des longueurs dispensables, fort heureusement rattrapées par une galerie de personnages remarquables, psychotiques et charismatiques, dont Cain, qui ne vaut en définitive pas mieux que ceux qu'il combat. Sa relation avec Riff, Merryweather et les quelques autres personnages secondaires qui gravitent autour de lui maintiennent la tension dramatique avec finesse. On pourra toutefois regretter quelques redites dans les scènes avec Jezabel - sa première nemesis.

Ce qui plombe God Child en revanche c'est le "twist" final concernant le père de Cain, rajout inutile et invraisemblable qu'il vaut mieux oublier. Je ne comprendrai jamais la manie qu'a Kaori Yuki de se tirer une balle dans le pied, comme pour "Angel Sanctuary", énorme déception, qui explose en plein vol à mi-parcours. Fort heureusement pour "God Child", la balle ne survient qu'à la toute fin, préservant une série presque sans faute. Oubliez le dernier chapitre et savourez votre lecture.