Black M, Charlie, Kendji et la démagogie

Petites chroniques d'une planche qui racontent gentiment la vie d'une gamine de 10 ans...
Bref, vous connaissez le pitch. Nombre des lecteurs des "Cahiers d'Esther" ont eu une pensée pour le Titeuf de Zep...et pourtant, on se cacherait presque (lecteurs adultes) pour en lire un tandis que la seconde est branchée...ça fait bien de dire "j'aime bien Les Cahiers d'Esther, Sattouf sait parfaitement raconter avec une ironie certaine les histoires d'une gamine d'aujourd'hui"...
Résultat, je suis déçue (oui, c'est un jugement de valeur mais je m'en contre-fiche), bon, passons à côté du dessin qui ne m'emballe pas plus que ça (le trait rend les personnages mous...enfin, j'ai eu cette impression-là). "Les Cahiers d'Esther", c'est d'abord de la manipulation auctoriale : bah oui, chaque planche est tirée d' "une histoire vraie racontée par Esther A" précise Sattouf...
Alors, oui, on peut s'alarmer de voir que les enfants d'aujourd'hui écoutent Black M, idolâtrent Maître Gims et ne jurent que par les gadgets à 400 euros...bref, de vrais petits consommateurs !
Mais derrière ces portraits (véritables, malheureusement), il y a comme un goût amer de leçon de morale...parce que l'auteur, il est malin : il a du lui en poser, des questions, à la petite Esther !
(je dois quand même avouer que j'ai ri plusieurs fois en lisant cette bande dessinée, c'est vrai)
Dieu, l'amour, l'argent, le racisme et les autres...un panaché bien concentré de ce qu'est notre société française, servi dans une bande dessinée applaudie par la critique.
Petite Esther deviendra grande.